Nous présentons ici un texte écrit par notre camarade Roberto Saenz dans l’année 2005 et actualisé quelques années plus tard. Il s’agit ici de reprendre les enseignements de Lénine en matière d’organisation à la lumière des bouleversements de la lutte de classes en Amérique Latine au début des années 2000, et plus récemment en Europe sous le feu de la crise économique internationale.
En revenant sur les conceptions de Lénine (et les lectures erronées qui en ont été faites), nous défendons l’idée que la construction du parti révolutionnaire est l’une des tâches centrales face à la nouvelle période de la lutte de classe ouverte par les révoltes populaires au niveau mondial. Dans la perspective de la construction de l’alternative socialiste au XXIème siècle, un bilan et une synthèse de l’expérience léniniste est indispensable pour la formation des nouvelles générations révolutionnaires:
« Un siècle intense s’est écoulé depuis que Lénine a écrit le « Que Faire? ». L’œuvre traitait spécifiquement des tâches qui se posaient pour la social-démocratie russe au début du XXe siècle concernant les difficultés d’établir le marxisme révolutionnaire russe lui-même comme un parti. (…)
Le siècle écoulé a donné lieu à une infinité de discussions et de débats sur la pertinence de son travail pour notre époque. À titre d’exemple, un livre publié il y a quelques ans disait que « la théorie et la pratique de la révolution doivent être émancipées de leur héritage léniniste et la question Que faire? remplacée par (…) qu’est-ce qu’il faut éviter? Quoi faire differement? ».
Ici, nous soutenons la thèse opposée. Bien que l’œuvre de Lénine avait forcément des aspects unilatéraux ou qui renvoyaient aux questions précises de son temps et son lieu, l’essentiel est qu’elle contient des éléments d’une universalité étonnante qui reprennent une actualité renouvelée vue les exigences impératives qui existent à la fin de cette première décennie du XXIe siècle. Encore plus : on pourrait dire que le processus de la lutte des classes, au niveau international, est traversé par un déficit persistant de «léninisme ».
Nous pensons que les problèmes de la construction d’organisations révolutionnaires doivent être à l’ordre du jour pour surmonter les limites de politisation et de la perspective socialiste qui traversent la lutte des classes mondiale, et qu’ils ne seront pas résolus sans s’attaquer à ce problème urgent : la construction du parti révolutionnaire.»