Journée mondiale de la lutte pour l’avortement

Appel de Las Rojas à la manifestation du 28 septembre

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Las Rojas est une organisation féministe, socialiste et révolutionnaire présente en Argentine, au Mexique, au Brésil, au Costa Rica, au Honduras, en Espagne et en France.

Nous luttons pour le droit à l’avortement dans le monde entier parce que nous pensons qu’il s’agit d’un droit fondamental pour les femmes; disposer de leurs propres corps. Soulever la question de l’ oppressions dont les femmes sont l’objets cela remet en cause notre rôle au sein de la société capitaliste et patriarcale.

Dans la plupart des pays du monde, l’avortement demeure illégal et les responsables directs sont les Etats, les institutions religieuses et la justice. La semaine dernière, le parlement d’Equateur a rejeté une réforme de loi qui visait à dépénaliser l’avortement pour les victimes de viol. Les militantes sur place n’ont pas encore le nécessaire pour exiger un accès libre à l’interruption de la grossesse dans un contexte où chaque année il y a environ 12000 adolescentes qui deviennent mères entre 12 et 15 ans, la plupart victimes de viols incestueux.

En Argentine, même si le Sénat a rejeté la légalisation de l’IVG en 2018, les femmes restent toujours mobilisées dans les rues et s’organisent comme depuis des décennies. C’est le cas de nos camarades de Las Rojas, en Argentine. Elles ont soutenu la candidature de Manuela Castañeira aux dernières présidentielles. Il s’agit d’une camarade issue du mouvement pour la légalisation de l’avortement qui a mené sa campagne pour la défense des droits des femmes avec un programme anticapitaliste pour l’ensemble des travailleurs.

En Europe, on célèbre la récente victoire des femmes irlandaises qui peuvent maintenant profiter de l’accès à l’IVG. Mais nous savons que rien n’est jamais vraiment acquis. Certains états proposent des réformes restrictives qui fragilisent le droit à l’IVG; c’est le cas du Portugal, qui ne prend pas en charge les frais d’intervention. En Italie, l’accès est restreint par objection de conscience et en Espagne le gouvernement a même essayé de l’interdire. A Malte et en Pologne il n’est même pas encore légal. Malgré cette situation, le crie des femmes marque le contre point de tous ces secteurs réactionnaires en se mobilisant en coordination international, en montrant une solidarité impressionnante qui fait le tour du monde entier.

En France l’augmentation des féminicides démontrent le peu d’intérêt que le gouvernement de Macron porte à la situation de danger dans laquelle nous vivons. Au lieu de prononcer un état d’urgence pour les taux de violences faites aux femmes, la secrétaire d’état Marlène Schiappa a décidé d’organiser un grand coup de com en convoquant une “concertation” en décalage totale avec la réalité de beaucoup de femmes. Nous considérons qu’il est urgent de se mobiliser pour exiger des réponses concrètes du gouvernement contre l’augmentation brutale des violences et des féminicides. Mais l’état n’est pas seulement coupable de son inaction; ses actions à travers le travail de la police et la justice sont complices et garants des violences à chaque fois que les femmes réclamons nos droits dans la rue. En 2019 en France ont été assassinées 109 femmes, et les féminicides ne cessent toujours pas !

Un état bien sûr absent face aux besoins des femmes, un état qui veut faire des économies au détriment de l’assistance aux victimes et de leur familles. C’est pourtant un domaine dans lequel le gouvernement se doit d’investir pour aider les femmes à sortir de la précarité, de la dépendance économique, de la situation de rue et de la menace permanente de la prostitution, qui trop souvent s’impose comme la seule alternative de survie dans ce système capitaliste. Macron au contraire veut réformer les retraites et donner ainsi le coup de grâce à tous les travailleurs précaires. Au même moment, il réforme l’éducation et prive tous les étrangers de France d’un accès au savoir publique. Ce seront une fois de plus les femmes qui se retrouveront les plus impactées.

Las Rojas voulons construire un mouvement des femmes dans la rue avec les femmes Gilets Jaunes, les jeunes qui manifestent pour le climat, les travailleurs en lutte. Nous croyons et mettons notre engagement dans toute les grèves à venir en dépassant toute direction syndicale qui nous empêche systématiquement une direction indépendante de toute notre classe.

Contre Schiappa et ses mesures maquillées !
Contre Macron, sa répression et ses réformes de misère !

Le féminisme socialiste ne s’arrête pas à la cause des femmes. Elle aspire à se joindre à toutes les luttes des opprimés et des minorités !

Vive la lutte des femmes !

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