Il n’y a pas eu de trêve et il n’y en aura pas

La lutte contre la réforme des retraites continue. Article sur l'actualité du mouvement à la veille d'une nouvelle manifestation des masses qui sera décisive. Par Dani L.

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A l'initiative des cheminots, les travailleurs ont envahi le siège de Black Rock Paris.

Passé le flottement des fêtes de fin d’année, la société française s’est préparée lundi dernier pour un retour à la mobilisation. Le dimanche, la direction de la SNCF assurait qu’ils allaient mettre à disposition les transports nécessaires pour garantir un retour à la mobilité après la suspension afin que tout le monde puisse “retourner au travail”. Une rentrée prévue après l’appel du gouvernement et des secteurs de la bureaucratie syndicale à faire une trêve pendant les vacances de Noël.

Mais la volonté de faire face à la réforme ne cesse pas et l’adhésion aux actions musclées continue à se propager dans divers secteurs. Nous considérons que le secteur le plus actif de cette grève, celui des transports de la RATP et de la SNCF, a maintenu durant l’accalmie hivernale ses mesures les plus musclées, allant à l’encontre des recommandations de l’UNSA qui appelait à diminuer les actions. Quotidiennement des démonstrations de solidarité ont eu lieu avec les grévistes, notamment dans les dépôts de bus les plus importants, où les travailleurs et les étudiants se sont réunis pour bloquer la sortie des transports et garantir ainsi l’effectivité de la grève.

D’autres secteurs jouent un rôle clé dans la grève, c’est le cas des personnels enseignants et hospitaliers ainsi que des travailleurs des raffineries. En ce sens, nous pouvons mentionner que chez les enseignants il y a un secteur minoritaire de la base qui a décidé de se mettre en grève dès lundi, refusant ainsi d’assurer la rentrée. Cette pression de la base ira en s’accroissant les jours à venir et un taux massif des grévistes est attendu à partir de jeudi, conformément aux directives des directions syndicales nationales.

D’autre part, parmi les nouveautés de la semaine nous pouvons souligner depuis lundi l’organisation de nombreuses AG et de blocages dans les universités, blocages dans lesquels les étudiants exigent l’annulation des partiels de janvier pour se joindre à la lutte contre la réforme néolibérale des retraites et contre la précarité. 

A leur tour, des réunions interprofessionnelles et des coordinations s’organisent, ainsi que des événements de soutien pour financer les caisses de grève. Lundi la société française ne s’est pas préparé pour retourner travailler. Elle s’est plutôt préparée pendant les vacances pour continuer la lutte, sans ressentir la moindre crainte de défaite.

 

Macron cherche à négocier pour faire passer la réforme

Le gouvernement ne baisse pas la garde et, contre vents et marées, il s’acharne avec l’objectif de faire passer la réforme, comme l’a confirmé le président dans son allocution de fin d’année. En essayant de préserver la figure de Macron de l’érosion politique de l’un des grèves les plus longues qu’à connue l’histoire récente du pays, les ministres ont annoncé une nouvelle série de réunions de concertation avec les patrons et leaders syndicaux à partir de cette semaine et durant tout le mois de janvier. Ces réunions cherchent ainsi à isoler le mécontentement massif que fait naître la proposition du système de retraite à point, et à négocier certaines concessions par secteurs.

D’un côté, il existe des sources selon lesquelles le gouvernement pourrait céder sur la mise en place de l’âge pivot à 64 ans (un piège pour obliger les travailleurs à travailleur au-delà des 62 ans réglementaires), une demande phare pour ce secteur et qui serait consentie en échange de pouvoir avancer dans l’implémentation universelle du système à point. Cette possibilité représente un piège qui éloignerait un retraité de la possibilité de maintenir un niveau de vie décent, en contribuant à ce qu’un travailler moyen ne puisse pas matériellement se permettre de partir à la retraite avant 64 ans.

D’autre part les négociations par secteur cherchent à démanteler la perspective d’une lutte unifiée des travailleurs. En ce sens, le pari du gouvernement consiste à isoler les travailleurs de la RATP et de la SNCF en faisant des promesses aux enseignants et aux hospitaliers, grâce à un travail de négociation avec les syndicats de l’éducation et de la santé.

 

Restons mobilisés jusqu’au retrait !

L’intersyndicale joue sur deux fronts. D’un côté les directions dialoguent avec le gouvernement mais de l’autre elles convoquent à la mobilisation, notamment pour ce jeudi 9 et ce samedi 11. La date du 9 est fondamentale pour faire valoir les attentes de la population d’en bas au moment où les directions syndicales et le gouvernement négocient dans les réunions susmentionnées.

Il est important de continuer à développer l’auto-organisation dans chaque lieu de travail, ainsi que les coordinations et les actions interprofessionnelles qui se mettent en place. Cette force s’organise pour garantir les actions qui font à l’ensemble de la grève, les petites mobilisations par secteur, les blocages des dépôts des bus et d’autres établissements, les événements de soutien, les caisses de grève, etc. Un mois après le début de la grève, les pertes sur les salaires représentent un problème. C’est pour cela que le remboursement des journées de grève par le gouvernement est une demande légitime du mouvement, car il est le responsable de la situation.

Socialisme ou Barbarie appelle à se mobiliser massivement le jeudi 9, le 10 et le 11 janvier. Il faut approfondir les coordinations des grévistes dans tous les secteurs pour dépasser les trahisons et les négociations de la bureaucratie syndicale. Pour la reconduction de la grève jusqu’au retrait de la réforme !

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