Délégitimé et au milieu de la plus grande grève générale, le gouvernement a donné un nouveau faux pas en relançant la polémique autour de l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées. Juste un mois avant la grève féministe qui se prépare pour le prochain 8 et 9 mars.
La proposition qui lance le gouvernement, vient s’appuyer sur l’idée de que tout le monde a droit à vivre la sexualité en autodétermination et en épanouissement de sa personnalité. Sauf que ce beau discours se présente dans un contexte d’extrême précarité du personnel hospitalier, dans le cadre de la mise en œuvre des politiques économiques d’austérité, dont les chômeurs, les étudiants, les travailleurs en générale, mais notamment les femmes sont les plus perdantes dans cette démarche de dépouillement du publique qui cible la population en générale la plus faible.
Le débat autour de la régularisation de l’assistance sexuelle a eu lieu dans plusieurs pays européens comme l’Allemagne, la Suisse, Danemark, Belgique, Flandres et Pays Bas. Pays où notamment la prostitution est déjà régularisée. Il pourrait apparaître comme quelque chose de contradictoire le fait que la France lance cette proposition, tout en sachant que sa législation par rapport la prostitution reste pas favorable a la régularisation, avec la dernier loi de 2016 qui pénalise le client.
Nous considérons que la prostitution n’est pas un phénomène qu’on puisse aborder sans considérer le problème de la traite des personnes dont le but c’est de l’exploitation sexuelle (selon l’ONU on parle d’un 84% de ce population). La plus part des ces personnes sont des femmes issues de l’immigration des pays pauvres avec destination l’Europe central et occidentale. En considérant ce fait, nous pouvons affirmer que la traite et l’exploitation sexuelle constitue une activité très lucrative qui s’appui sur une demande croissante de la part des personnes avec des moyens qui peuvent acheter le consentement des personnes sans moyens.
Néanmoins au XXIème siècle on est loin d’affirmer que l’émancipation des femmes soit une réussite et ça serait très malhonnête partir du propos que toutes ces femmes captés par les réseaux de traite ont pris une décision soi disant libre pour exercer la prostitution. Les femmes restent encore comme le maillon le plus faible de la société capitaliste y compris les collectifs LBTIQ et les mineurs associés à cette pratique. Ceci dit, même s’il y a des hommes que se prostituent, l’activité prostitutionnel reste dans son ensemble une activité exclusif du plaisir dédié aux hommes. Nous parlons ici d’une structure qui accompagne et que soutien le système capitaliste que c’est le patriarcat, où les femmes n’ont pas précisément le droit à s’autodéterminer sexuellement et que ne vivent pas forcément dans des conditions d’épanouissement de sa personnalité, et toutes ces belles choses qu’on demande pour les handicapés.
Dans ce sens l’annonce de Macron, ne fait que mettre en évidence -sur l’euphémisme de défendre les droits sexuelles des handicapés- , son intention d’ouvrir un nouveau marché pour les lobbys prostitutionnels appuyé sur un justificatif « humanitaire », autant que l’état dépouille en permanence le service publique dans les hôpitaux, ne garantit pas les conditions d’attention aux patients, coupe les aides sociaux, précarise les infirmiers, les assistants de vie, la plus part des femmes qui vont trouver en alternative de survie l’exploitation sexuelle. Bien pire encore c’est qu’un état qui se prononce abolitionniste de la prostitution, dévoile sa fonction comme le premier proxénète en subventionnant le « service » par la sécurité social. Bien sûr qu’on ne parle pas des besoins urgents d’intégrations des collectifs handicapés à la vie social sinon de favoriser et renforcer l’idée de qu’il corresponde aux femmes de prendre en charge le travail de soins en amalgament toutes ses dépendances affectifs / économiques.
Nous, les secteurs abolitionnistes voulons finir avec toute exploitation sous le capitalisme et surtout avec l’exploitation sexuelle des femmes, qui fait bouger la grande roue du chariot de la marchandise de corps qui annule toute autonomie individuel, tout son épanouissement et toute autodétermination. La liberté sexuelle de n’importe quelle personne commence avec l’autonomie économique pour décider quand et comment avoir des rapports sexuels. Les abolitionnistes luttent pour que les femmes ne soient pas objets de ce soumission.
Le féminisme est aussi un internationalisme. Si on ne peut pas libérer encore les femmes du travail reproductif, de ne pas être trafiqués, de ne pas être obligés à se marier ou se vendre à une échelle planétaire, il n’aura pas de liberté pour les femmes y compris sa liberté sexuelle. Pour finir avec la prostitution il faut dé gager l’état proxénète et construire une société où chaqu’un puisse saisir ses besoins élémentaires et décider sans pressions économiques de quoi faire avec son corps.
Et en entre temps?- on nous demande- en entre temps nous luttons tous les jours avec les survivantes, on lutte pour que l’état arrêt ses mesures de précarité, pour qu’il garantisse l’éducation, la santé publique, l’accès au travail, une pension digne pour les retraitées, pour qu’il investisse en logements pour les victimes et les femmes et trans qui essaient de sortir du monde de la prostitution. Nous luttons tous les jours contre le capitalisme et le patriarcat qui veut nous faire croire qu’on est des objets échangeables et adapter le féminisme à ses besoins. Les féministes socialistes refusent avec force les propos de Macron et nous serons dans la rue pour dénoncer le proxénétisme d’état qu’il veut promouvoir l’exploitation sexuelle de femmes et trans comme un travail et jusqu’au retrait de toutes ces réformes de misère.