Urgence sanitaire en Équateur : catastrophique gestion du gouvernement de Lenín Moreno

La population brûle les cadavres devant leur porte ou les abandonnent au milieu des rues. Un tableau terrifiant frappe le pays.

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Par : Mary S.

L’Équateur est un des pays les plus denses de l’Amérique Latine. Il héberge, sur son petit territoire, 17 millions d’habitants. Il est aujourd’hui un des pays les plus frappés par l’expansion du coronavirus dans le continent puisqu’il compte plus de 7000 contaminés et plusieurs centaines de morts. Les médias locaux et le gouvernement désinforment, sèment la panique et cache le réel nombre de morts alors même que la population tente de dénoncer leur l’incompétence.

Le délais du gouvernement pour prendre la crise en main a été trop long. Entre la date de la premier contamination (le 29 février 2020) et la prise des premières mesures, un mois s’est écoulé, grâce notamment à la pression des médias internationaux et les  réseaux sociaux.

Parmi les facteurs qui ont aggravé la situation de ce pays andin, nous pouvons citer : les conditions climatiques propices à l’expansion du virus, notamment dans la région de la côte pacifique ; les échanges migratoires entre l’Équateur et l’Espagne en début de l’année 2020, mais c’est tout particulièrement la stratégie gouvernementale qui est alarmante: responsabiliser son prédécesseur, Rafael Correa de toute problématique qui arrive sur sa gestion.

 

L’origine de tous les maux

S’il y a un facteur déterminant dans le déclenchement de cette crise sans précédents, c’est l’ensemble des politiques d’austérité et les attaques permanents aux services publiques, notamment dans le secteur sanitaire. Le gouvernement venait d’expulser 400 médecins cubains juste avant la crise, une façon de soutenir l’intervention du FMI dans la politique économique du pays. Le gouvernement trouve ses alliés locaux dans la bourgeoisie du port du Guayaquil, la deuxième ville la plus importante, avec 2 millions d’habitants, qui compte actuellement près du le 68 % des contaminés. 

Évidemment, la préoccupation première du gouvernement est de maintenir les niveaux de production, au détriment de la vie des travailleurs qui est mise en danger. Même si le gouvernement a annoncé qu’il n’y aurait pas de licenciements les renvois ont belle et bien lieu dans le secteur de l’industrie, dans les entreprises privés et ce, sans aucune perspective de chômage rémunéré.

Il faut prendre en compte que dans le pays il y a un 30 % de travail précaire dédié à la vente ambulante et des travailleurs autonomes, principal cible des politiques d’austérité, de dépouillement des services publiques, d’autoritarisme et de répression de la part de l’état.

 

La réponse du gouvernement

Le manque de mesures de protection et d’information s’ajoute au dénie du gouvernement et créant des conséquences catastrophiques. Car il y a eu un désengagement des mesure de confinement de la part de la population, notamment à Guayaquil, où le système funéraire a collapsé ; les cadavres attendent d’être retirées entre 3 et 4 jours  à l’intérieur des domiciles créant ainsi un scénario très sombre avec des cadavres abandonnés ou brûlés au milieu des avenues.

En réponse à cette crise, Lenín Moreno a préféré verser un montant de 324 millions de dollars au FMI, alors même que l’organisme avait proposé un allongement du délai en raison de la crise du coronavirus. Il a décidé de mettre en place un couvre à feu partir de 14 heures et de renforcer la présence policière dans les rues. Il a eu lieu des déploiements de violences policières dont l’objectif est de soutenir le gouvernement dans sa démarche criminelle. La possibilité d’avoir des aides économiques pour les familles et l’abréviation des procédures pour l’enterrement de leurs proches décédés demeure inenvisageable. Les familles dans certains cas doivent négocier un prix pour l’obtention du corps de leur proche, en absence des contrôle de la part des autorités concernés.

 

Comme si nous n’en avions pas assez…

Vient s’ajouter à la gestion catastrophique de cette crise sanitaire, la tentative parmi des secteurs du gouvernement de se lancer dans une campagne présidentielle. Pour ce faire, Moreno a envoyé une relance au procureur de l’état pour accélérer le processus judiciaire contre l’ex mandataire Correa – actuellement exilé en Belgique- pour empêcher sa participation en 2021. La sentence a été prononcé le 7 avril dernier, condamnant l’ex mandataire à 8 ans de prison ferme. L’affaire avait pour objectif mettre en place une sorte de rideau de fumé, toujours favorisé par le médias nationaux, afin de cacher le scandale qui commençait à retentir à l’international.

D’un autre côté, la rupture d’une partie du réseaux du système d’oléoduc vient de contaminer une des principales rivière de la région amazonienne. Un danger de plus pour la population qui utilise les ressources naturels des affluents proches de la zone, notamment les communautés indigènes qui y habitent. Une catastrophe qui prend de l’ampleur au niveau sanitaire, économique, écologique face à un gouvernement incompétent qui méprise les communautés, qui méprise les travailleurs, les femmes, les jeunes et qui veut leur faire payer la facture. 

 

Solidarité collective et de classe

Nous considérons qu’il est urgent de prendre des mesures pour protéger à la population et garantir les salaires, la sécurité du chômage pour les travailleurs précaires, l’ouverture des hôtels pour les femmes victimes de violence, l’assignation du budget immédiat pour  les hôpitaux.

Il est très important de dénoncer les mesures répressives du gouvernement et sa politique. Signaler la différence entre ce qui c’est une quarantaine et la déclaration d’un couvre feu. Utiliser les réseaux pour répandre la solidarité et l’organisation et démonter toute stratégie médiatiques du gouvernement, car c’est la seule façon de surmonter la crise que le pays traverse sans céder à la peur.

Nous appelons à l’organisation populaire, la solidarité et la conscience collective pour se protéger et créer des alternatives grâce à des comités d’hygiène, d’accompagnement à la population en risque de contamination. Nous devons faire la distinction entre les responsables et les victimes de cette crise pour ainsi en faire payer le prix à ceux qui le méritent.

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