Dans moins de 2 heures il nous sera impossible de communiquer sur les élections de dimanche. Alors j’en profite encore une dernière fois avant minuit.
Cette municipale à Bordeaux était présentée comme un événement parce que pour la première fois depuis longtemps (75 ans!) la droite fragilisée avec le départ brutal de Juppé pouvait perdre le pouvoir. Elle peut encore le perdre mais ça parait très compliqué pour la « gauche » qui s’est pourtant préparée pour le rdv avec l’histoire.
Mais inutile de s’en prendre à « Bordeaux En Luttes ». Si jamais la « gauche » rate la marche, ce serait sa défaite, à elle toute seule et ne devrait s’en prendre qu’à elle même.
Alors oui, notre liste est au deuxième tour, légitimement, parce que nous avons franchi la barre des 10%. Oui on a bien compris que ça posait problème aux cadors de « gauche » qui rêvait d’une finale à 2, contre son adversaire de droite. Mais voilà on est 3 et visiblement ils n’avaient pas compté là dessus, ils avaient parié qu’on ne tiendrait pas sur la longueur. Mais voilà, on est là et pas pour tenir la chandelle, pas pour faire de la figuration.
Nous voulons améliorer notre score et garantir un minimum d’élu.e.s, avoir une véritable équipe dans le « parlement » bordelais. On a fait entendre la colère sociale, on veut maintenant la faire rentrer au palais Rohan. On a rendu visible le Bordeaux populaire, on veut maintenant qu’il prenne sa place à la mairie.
Nous sommes des militant.e.s associatifs, syndicalistes, politiques, de divers collectifs, notre terrain c’est la rue et non pas les salons, ce sont les luttes, les manifestations, les mobilisations. Et nous ne lâcherons pas.
Alors rien ne sert de nous faire le chantage au vote utile, de nous prendre de haut comme si nous étions là pas erreur.
Nous dénonçons ce mépris social, cette arrogance des politiciens qui considèrent que le jeu électoral doit se jouer entre eux, entre gens de la bonne société, liés par des années de collusions, de coopérations, d’arrangements.
Nous refusons les leçons de moral de cette « gauche » qui ne pense qu’à prendre la place de la droite. Une gauche tellement droitière, tellement libérale et si peu écologique, soutenue par des anciens juppeistes, des macroniens, par un PS rodé aux politiques antisociales, la plupart expérimentés en cogestion.
Combattre la droite ce n’est pas seulement remplacer le maire, c’est combattre les politiques libérales, d’où qu’elles viennent, le clientélisme et la corruption, c’est combattre le système politique et économique anti-démocratique, ce capitalisme aussi destructeur localement que partout, profondément inégalitaire et injuste. C’est défendre un programme de rupture, avec réponses radicales comme une démocratie directe, avec une population qui doit pouvoir décider de ce qui la concerne, une répartition des richesses avec un budget tourné vers les classes populaires, avec la gratuité des transports, des dispensaires de santé dans les quartiers, en renforçant les services publics, en recrutant dans les écoles, les crèches, les centres d’animation, en réquisitionnant les logements vacants, en stoppant la spéculation immobilière, en interdisant l’utilisation des pesticides.
Mais au delà du programme, ce qui importe, c’est que la population prenne ses affaires en mains. Nous n’avons rien à attendre des politiciens, de leurs promesses. C’est à nous d’agir et le « nous » c’est nous toutes et tous. Notre rôle ne peut se limiter à voter tous les 6 ans. Nous devons pouvoir contrôler et décider, pour une vraie démocratie.
Nous voulons aider à cela, faire le lien entre le « parlement » et les quartiers, et la rue, et la colère, et la dignité. Si nous sommes quelques élu.e.s, notre force sera le collectif en appuie, ce sera la pression populaire, la mobilisation, les luttes et les résistances.
C’est comme ça qu’on peut commencer à changer les choses, au moins à tenter.
Pour toutes ces raisons, pour ce programme, pour cette colère, pour envoyer des conseillers-militant.e.s, il est utile (voire très utile) de voter pour la liste « Bordeaux En Luttes ».
Philippe