Las Rojas Paris
C’est la loi ! Le Sénat argentin a approuvé ce 29 décembre 2020, le projet d’interruption volontaire de la grossesse. Une journée qui marque la victoire collective du mouvement des femmes qui viennent d’écrire une nouvelle page dans l’Histoire.
La victoire des femmes argentines concrète la possibilité d’avancer avec des politiques d’éducation sexuelle plus larges et de considérer la légalisation de l’avortement dans d’autres pays du continent américain. La solidarité féministe émerge partout dans le monde et le mouvement est interpellé pour continuer leur conquêtes. La vague verte risque fort de devenir une étincelle à répandre en Amérique latine. La bataille sera toujours dans la rue pour gagner une nouvelle majorité sociale, dans toute structure d’étude et de travail. Toute notre solidarité active et internationale avec ce.lles.ux, qui doivent encore arracher le droit de disposer de leur corps , du monopole du capital et du patriarcat.
Un mouvement féministe et de classe
Cette réussite, impacte profondément dans la conscience latino-américaine en favorisant la lutte de nous soeurs contre Bolsonaro, nos soeurs chiliennnes contre le régime pinochettiste, nos camarades mexicaines, colommbiennes, et d’autres qui se battent pour ce droit par tout dans le continent du sud. Le mouvement en Argentine se caractérise comme un des plus dynamiques en termes d’organisation avec les « rencontres plurinationales de femmes», Il s’organise dans le sillage du retour à la démocratie qui démarre autour des années 80’s, avec des femmes d’origines très diverses, militantes activistes et sympathisantes, Elles discutent des stratégies dans des ateliers spécifiques à chaque sujet d’importance pour le mouvement . Après les événements des années 2001, les rencontres sont devenues massives en intégrant divers organisations politiques dans son sein. Il s’est vite constitué comme l’espace politique du féminisme par excellence à niveau régional. Ainsi, le mouvement de femmes a su marquer sa présence lors d’autres luttes ouvrières contre le FMI et la néfaste réforme du système de retraites dans le pays, les luttes ouvrières et de la jeunesse.
Un mouvement en “garde”, vis à vis de l’église et l’état
C’est notamment le mouvement des femmes qui se met en garde pour garantir l’accès à ce droit en temps et forme. La bataille sociale a été gagnée mais les femmes restent attentives suite aux menaces féminicides de la part de l’église catholique et des secteurs plus conservateurs. Autrement dit, la bataille n’est pas finie pour détourner les empêchements de l’application du droit dans certaines provinces du pays. Les dispositions en matière d’éducation sexuelle restent encore en attente de s’élargir par tout dans le territoire, ainsi que l’accès à la santé publique pour en finir avec le business privé de la santé. La bataille reste ouverte également auprès de syndicats qui empêchent l’avancée de mouvement dans chaque structure, les allers-retours du parlement, et les magouilles du gouvernement pour céder à l’église, la clause d’objection de conscience et les nombreux essais de récupérer la marée verte pour les élections. Nous savons bien que, seulement de la main de l’auto organisation indépendante et de basse nous allons réussir la séparation définitive de l’église et l’état, en ce qui concerne nos droits sexuelles et reproductifs.
Pour tout cela, nous sommes conscientes que cette victoire appartient au mouvement et pas au parlement. C’est la victoire des lycéennes, les diversités, de la jeunesse et des travailleu.rs.ses qu’on réussi à imposer dans l’agenda des mouvements sociaux, la nécessité de la légalisation de l’IVG.
S’organiser pour tout changer
Bien en conséquence, Las Rojas n’ont jamais renoncé à mener cette bataille dans chaque opportunité. Sa détermination a été significative et a soulevé l’importance de la construction d’un mouvement fort et de masse, dans la rue mais aussi dans le champ électoral, avec la figure de Manuela Castañeira, la seule femme dans le dernières présidentielles. L’insistance est de renforcer le mouvement en toute indépendance des secteurs bourgeois et religieux pour installer un plan d’action avec l’ensemble dans la rue avec les opprimé.es des et exploités par ce système, Ce deux aspects configurent les piliers d’une organisation dévouée dont sa force de conviction ne passe pas inaperçu pour l’ensemble du mouvement qu’aujourd’hui se montre reconnaissant avec cette cohérence et assertivité. Les militant.e.s de SoB, Nuevo MAS et Las Rojas nous nous réjouissons de cette victoire, dont nous avons laissé notre peu dans chaque bataille. Notre fierté est immense pour chaque membre de l’organisation, sa lutte , sa constance, son enthousiasme et son dévouement militant mis à disposition, afin d’ avancer dans cette revendication si importante.
S’organiser avec Las Rojas
Le féminisme que nous proposons est un féminisme socialiste et révolutionnaire. Nous nous battrons jusqu’à ce que la dernière de nos sœurs puisse maîtriser son destin. Nous sommes convaincu.e.s que la libération de travailleu.rs.ses ne peut se faire qu’à partir d’eux mêmes. La lutte est inévitable sous la domination du capitalisme et du patriarcat, pour faire face à la catastrophe sociale et écologique que nous vivons. Nous voulons finir avec l’opulence et le profit d’un 1% de la population en détriment des conditions de vie des populations entières et leur faim. Nous voulons finir avec ce système qui enferme les femmes dans leurs foyers et les rend esclaves du travail ménagère, ou les diversités constituent la population ciblée de l’exploitation sexuelle, la soumission, le racisme, le colonialisme et le patriarcat.
Nous ne visons pas à achever des hautes charges politiques, nous n’offrons pas de prestige mais un espace pour les femmes, pour les diversités, pour les travailleu.rs.ses qui veulent militer pour le pouvoir des opprimées, pour construire un monde différent, un monde socialiste.
Nous continuerons dans les rues autant que nos batailles resteront ouvertes !