Santiago Follet
La séquence des manifestations syndicales du 13, 20 et 27 janvier a permis d’exprimer la colère des travailleurs face à la situation de crise économique et sanitaire. Cependant, le faible plan de bataille proposé par les directions syndicales empêche la continuité d’une dynamique ascendante de mobilisation sociale. Il est nécessaire de construire une auto-organisation par la base capable de relancer une perspective de manifestation dans la rue. En pleine campagne électorale, les demandes syndicales doivent s’articuler politiquement dans un programme politique anticapitaliste et révolutionnaire. En ce sens, la campagne de Philippe Poutou et le NPA est un point d’appui dans cette perspective, pour faire valoir les revendications de travailleurs et lutter contre le gouvernement Macron et l’extrême droite.
La crise sanitaire a atteint cette semaine des chiffres de contamination record et un nouveau variant BA.2 a été découvert. Pour sa part, le gouvernement Macron et ses ministres laissent courir le virus pour protéger les profits du MEDEF au détriment de notre santé. De l’autre côté, la riposte sociale s’est exprimée dans la rue dans les manifestations de l’éducation et la santé. Le 27 janvier, la journée de grève interprofessionnelle est une opportunité pour la construction d’un mouvement d’ensemble contre le gouvernement Macron. Il est urgent de construire une alternative politique anticapitaliste pour notre santé et nos salaires.
Macron parie sur nos vies en laissant libre cours au virus
Ce jeudi 20 janvier, Jean Castex et Olivier Véran ont tenu un point presse pour dévoiler le calendrier des mesures restrictives. Le Premier ministre a estimé que «la situation commence à évoluer plus favorablement». Une déclaration étonnante vu les plus de 460 000 cas nouveaux détectés le 18 janvier ou encore les 390 000 du jour même de la conférence de presse. Le Premier ministre a également annoncé la levée progressive des restrictions pendant le mois de février : fin du télétravail, des jauges des établissements recevant du public, ouvertures des discothèques et des concerts debout, etc.
Une politique qui cherche à laisser libre cours à la circulation du virus, alors que le nouveau variant BA.2 commence à se répandre partout dans le monde. Un pari dangereux qui met en risque la santé de toute la population sous le prétexte d’atteindre l’immunité collective. Le but de cette orientation du gouvernement est clair : contaminer tout le monde et le plus vite possible. Rien de nouveau pour Macron et ses ministres qui ont toujours préféré de sauver les profits des capitalistes au lieu de protéger la santé de la population.
En grève le 27 janvier pour nos vies et nos salaires
La manifestation historique des enseignants du jeudi 13 janvier a marqué une première étape dans la construction d’un mouvement d’ampleur contre la politique criminelle du gouvernement Macron. Une date qui a trouvé une continuation le jeudi 20 sous la pression des travailleurs de l’éducation mobilisés, malgré les intimidations préfectorales et le manque de préparation des directions syndicales. Auparavant, les secteurs de la santé et du médico-social avaient fait leur propre journée de manifestation réussie le mardi 11.
Cependant, au lieu de donner une réponse à la hauteur des demandes des travailleurs, le gouvernement fait la sourde oreille à une crise sanitaire débordante dans les hôpitaux, les écoles et les usines. Une crise sanitaire qui implique également le détriment des conditions de vie, notamment par la baisse du pouvoir d’achat des salariés.
Le Ibizagate sur les lèvres de tout le monde, protagonisé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, ou encore les annonces de Macron contre la gratuité de l’enseignement supérieur provoquent encore plus de colère dans le monde du travail et de la jeunesse. De ce point de vue, la date de grève interprofessionnelle du 27 janvier, initialement appelée par l’intersyndicale sur la question salariale, doit servir comme une opportunité pour regrouper nos colères et pour exprimer notre refus contre la politique du gouvernement. Il est urgent de construire un mouvement massif dans la durée pour exiger l’augmentation des salaires, des recrutements immédiats et des moyens de protection en pleine crise de la pandémie.
L’urgence d’une perspective anticapitaliste
Dans le contexte de crise actuelle, les orientations politiques sont conditionnées par la campagne électorale, dans laquelle le gouvernement Macron cherche à s’affirmer pour un nouveau quinquennat. Les autres « variants » de la droite et de l’extrême droite constituent des alternatives encore pires et partagent la volonté de vouloir faire payer la crise aux travailleurs.
Nous croyons que dans le contexte actuel, la construction d’une perspective anticapitaliste est urgente dans le paysage politique. Une alternative à construire non seulement dans les urnes mais plutôt dans les grèves et les manifestations de rue des travailleurs mobilisés. 5 ans de Macron et son gouvernement patronal, ça suffit ! Il nous faut une alternative anticapitaliste qui défendent les vies de travailleurs et non les intérêts du MEDEF.
Dans ce sens, la campagne de Philippe Poutou est une opportunité pour développer une expression politique indépendante de la classe ouvrière et de tous les exploités qui se battent au quotidien contre le système capitaliste. Une campagne militante pour dépasser l’obstacle anti-démocratique de 500 parrainages. Une candidature pour proposer un programme d’urgence pour faire face à la crise sanitaire et pour construire une perspective politique capable de renverser le système capitaliste.