Las Rojas Paris
Nous voudrions, lors de cette date de lutte historique, exprimer notre solidarité internationale avec les femmes du monde entier qui se battent contre l’ensemble des rapports d’oppression qui alimente le système capitaliste et patriarcal. Nous rejetons, encore une fois, la place que nous réserve ce système capitaliste dans un contexte de guerre en Ukraine. Nous savons que c’est bien sur les femmes que le poids d’une telle guerre impérialiste retombe. Nous sommes solidaire des femmes migrantes, des réfugiées du monde entier, et de celles qui se battent pour l’autodétermination de leurs territoires, pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail tout comme il y a plus de 150 ans dans les usines textiles de New York.
A Paris, ce 8 mars, nous nous retrouvons à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron qui nous a tout promis. En 2017, le gouvernement a déclaré comme prioritaire la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l’égalité entre homme-femmes. Ce devait être la grande cause du quinquennat. Malheureusement, nous pouvons constater que ça n’a pas été le cas. En 2019, Édouard Philippe donne fin au Grenelle contre les violences domestiques. Le budget ainsi que les mesures annoncées n’étaient qu’une opération de communication. Les lignes d’écoute ne se sont pas multipliées à la hateur des besoins, les fonctionnaires ne sont pas plus préparées pour recevoir les plaintes, les « absurdités juridiques » garantissent l’impunité des violents, comme les 20 pompiers accusés du viol de Julie qui sont toujours libres. La tradition de la violence patriarcale des institutions policières est rendu publique grâce à des enregistrements récents où un policier traite une femme victime de « grosse pute ». Et c’est dans compter le manque critique d’hébergements pour les femmes sans domicile fixe ou en situation de violence.
L’ensemble des femmes mobilisées lors du « me too » ont dénoncé le fait que le gouvernement français répond à une situation de très grande ampleur avec que des moyens ridicules. Les bilans des organisations reconnues comme Oxfam en témoignent : la France n’est pas dans la moyenne par rapport à ses voisines européennes concernant la situation des femmes. Entre 2017 et 2020, les cas de violences sexuelles se multiplient par cinq, et en 2021, 113 féminicides ont été enregistrés, c’est-à-dire un tous les trois jours. Plusieurs de ces femmes avaient des plaintes en cours, leurs histoires se partagent partout sur les réseaux sociaux.
Las Rojas, en tant que collectif international féministe, vient de la tradition socialiste révolutionnaire qui gagne ses revendications par la lutte dans la rue avec l’organisation de base et en toute indépendance de classe. Nous nous battons contre la violence structurelle du système, contre les violences sexistes, contre la violence de l’exploitation sexuelle, et pour renverser ce système d’exploitation de la main des opprimé.e.s.
A l’échelle internationale, nous tirons des bilans positifs des expériences d’organisation féministe de l’Amérique latine, notamment en Argentine, mais également au Chili, en Equateur, au Mexique et en Colombie où les femmes commencent à gagner plus d’indépendance sur leur corps et où les lois évoluent favorablement concernant l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse).
Ce 8 mars, participons à la grève internationale des femmes, descendons dans la rue pour crier bien fort notre solidarité avec les femmes du monde entier.
Pour un féminisme de classe et révolutionnaire ! Vive le 8 mars, vivent les femmes qui luttent !