Elections législatives : Pour des candidatures du NPA anticapitalistes et indépendantes !

Malgré l’orientation de rapprochement avec la NUPES impulsée par un secteur de la direction du parti, des listes indépendantes du NPA seront bien présentes aux élections législatives dans plusieurs circonscriptions, comme en Gironde, dans le Rhône et en région parisienne, entre autres.

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La dernière séquence politique marquée par la réélection de Macron, la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon, les manifestations contre l’extrême droite et du 1er mai et la campagne politique de « Mélenchon Premier Ministre » montrent une situation politique riche avec une combinaison d’échéances électorales et de combats de rue qu’il faut articuler pour défendre les intérêts des travailleurs face à l’offensive patronale, pour construire une alternative anticapitaliste et révolutionnaire.

 

Macron réélu, le combat continue dans la rue

La campagne électorale présidentielle s’est terminée avec la réélection d’Emmanuel Macron qui a finalement remporté les élections face à Marine Le Pen. Comme nous l’avons analysé dans plusieurs articles, cette victoire du macronisme n’arrive pas à résoudre ni les rapports de force des forces entre les classes, ni l’énorme crise de légitimité des partis traditionnels de la cinquième république. En effet, Macron a été élu sous la pression du vote utile « anti – Le Pen », avec beaucoup d’électeurs qui l’ont choisi pour éviter le pire, mais sans aucune confiance en lui.

Si nous ajoutons à cela le taux d’abstention record, les manifestations contre l’extrême droite, les occupations universitaires contre Macron et Le Pen, la marche lesbienne en défense des droits LGBTI ou encore la manifestation du 1er mai avec plus de 200 000 travailleurs mobilisés, nous voyons bien que la situation n’est pas du tout prête à se stabiliser pour que Macron démarre tranquillement son nouveau quinquennat.

En effet, les jeunes et les travailleurs savent bien ce qui nous attend avec Macron : la retraite à 65 ans, la perte du pouvoir d’achat, la sélection à l’université, la persécution raciste et islamophobe, les violences policières, etc. Une droitisation croissante qui alimente l’expression de plus en plus décomplexée de l’extrême droite de Le Pen et de Zemmour. En définitive, que des politiques en faveur des riches contre lesquelles il va falloir s’organiser dans la rue dès maintenant.  

 

Ni Dieu, ni César, ni Tribun… Ni Mélenchon !

Bien qu’il existe un avis partagé auprès de larges secteurs sur la nécessité principale de la période de préparer la bataille contre Macron et son monde, en engageant également toute notre mobilisation contre les idées d’extrême droite, la grande discussion actuelle passe par la manière d’engager cette bataille.

En l’absence d’un plan de bataille claire proposée par les directions syndicales qui restent dans une attitude contemplative, la proposition de Mélenchon de se faire élire Premier Ministre par l’obtention d’une majorité à l’Assemblée Nationale peut paraître aux yeux d’un grand secteur de la population comme la seule possibilité crédible pour se débarrasser de Macron à court terme.

Cette stratégie présente des limites évidentes. D’abord, il est évidemment impossible de dégager Macron via les élections législatives, une potentielle « cohabitation » ne changerait pas le fait d’avoir le même président à la tête de l’Etat. Il s’agirait tout simplement de l’illusion d’un contre-pouvoir parlementaire qui ne changerait pas la nature d’un gouvernement qui est déjà habitué à gouverner par ordonnances.

La campagne de Mélenchon désarme notre classe pour les luttes à venir, parce qu’elle renforce la confiance dans les institutions bourgeoises et amène les travailleurs à voter pour leurs ennemis de classe. Même si certains peuvent encore avoir une illusion sur la figure de Mélenchon et La France Insoumise, il est évident qu’on ne peut pas combattre la bourgeoisie impérialiste française avec les capitalistes verts et pire encore… avec le Parti Socialiste d’Hollande, la loi Travail, et de Macron lui-même !

Pour ces raisons, la création de la NUPES, cette espèce de « Nouveau Parti Socialiste » dirigé par Mélenchon, vient d’une certaine façon à vouloir rétablir l’équilibre institutionnel en ressuscitant le Parti Socialiste que les électeurs avaient avec raison « presque » envoyé à la poubelle de l’histoire. Une alliance qui ne propose qu’une faible illusion réformiste à laquelle il faut opposer la lutte des classes comme la seule méthode pour gagner nos revendications.

 

La politique d’incertitude de la direction du NPA face à la pression de l’union de la gauche

Face à cette pression exercée par Mélenchon pour reconstruire l’union de la gauche institutionnelle, nous considérons que la politique menée par la direction de notre organisation, le Nouveau Parti Anticapitaliste, s’est éloignée de l’orientation défendue par Philippe Poutou et par l’ensemble du parti lors de la campagne présidentielle. En effet, le NPA a passé la preuve de mener une campagne difficile, de faire face au barrage médiatique, de dépasser la limite antidémocratique des 500 parrainages et de proposer une campagne bien délimitée de LFI, avec la perspective de la lutte révolutionnaire comme seul moyen de faire face à Macron et à la montée de l’extrême droite, par la lutte dans la rue, avec des grèves et des manifestations. Une campagne qui a motivé un secteur réel de la jeunesse dans de nombreux meetings qui ont été un succès pour organiser des nouveaux camarades qui se joignent à la lutte anticapitaliste et révolutionnaire.

Cependant, dans les dernières semaines, par peur de rester « sectaires » face à cette pression pour le vote utile, la direction de l’organisation a engagé un processus de discussion avec LFI qui a ralenti la dynamique ascendante de la campagne Poutou. Il aurait été beaucoup plus intéressant de s’appuyer sur les secteurs dynamiques, comme les étudiants universitaires qui ont montré une volonté de lutte au-delà des cadres institutionnels. Une politique de dialogue qui alimente une confusion générale sur la position publique de notre organisation qui aurait dû se délimiter de cette initiative tendant à la résurrection du PS dès le début.

Pour cette raison, avec plus d’une centaine de membres de notre parti, nous avons signé la tribune : « Législatives avec l’Union Populaire, pas en notre nom ! » pour essayer d’exprimer l’opinion de la base du parti qui est contraire à l’orientation d’alliance réformiste. Heureusement, le NPA n’a pas accepté de s’intégrer à la NUPES après l’inclusion du PS dans l’alliance. Ce fait ouvre la possibilité de corriger cette orientation et de continuer sur la ligne de la campagne de Philippe Poutou pour les prochaines élections législatives.

 

Construire des candidatures révolutionnaires dans la continuité de la campagne Poutou

Malgré l’orientation de rapprochement avec la NUPES impulsée par un secteur de la direction du parti, des listes indépendantes du NPA seront bien présentes aux élections législatives dans plusieurs circonscriptions, comme en Gironde, dans le Rhône et en région parisienne, entre autres. Dans la continuité de la campagne Poutou, nous soutiendrons de façon militante les candidatures indépendantes du NPA pour la construction d’une alternative anticapitaliste et révolutionnaire.

Nous regrettons la décision de la direction du NPA qui limite la présence de notre organisation à quelques circonscriptions, pour favoriser le soutien aux listes de LFI au niveau local. Nous considérons que cette tactique constitue une erreur politique parce qu’elle va à l’encontre de la construction des listes d’indépendance de classe. Dans les circonscriptions où notre parti ne sera pas présent, notre soutien politique doit aller aux camarades de Lutte Ouvrière, malgré les désaccords entre nos organisations, toujours dans la ligne de défendre au niveau électoral l’indépendance de classe des travailleurs.

Dans plusieurs circonscriptions, la campagne « Urgence Révolution » pour des candidatures issues des luttes a été déjà lancée. Contre Macron et contre l’extrême droite, il est urgent de construire la révolution pour en finir avec toutes les oppressions du système capitaliste.

Pour des candidatures indépendantes du NPA, pour construire une alternative politique des travailleurs et des travailleuses !

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