
Ce dernier week-end nous avons participé à une nouvelle édition de la fête de Lutte Ouvrière. Cette année, l’évenement a été marqué par la décision du Nouveau Parti Anticapitaliste de ne pas y participer d’une manière officielle, à cause de l’intervention de LO lors de l’hommage à Alain Krivine. Malgré les disputes entre nos organisations que nous regrettons, plusieurs courants du NPA, comme la Fraction L’Etincelle, Anticapitalisme et Révolution et Socialisme ou Barbarie, ont participé à cet évenement pour favoriser les débats entre des courants révolutionnaires.
Trois jours des débats politiques
Socialisme ou Barbarie a tenu un stand dans la cité politique durant les trois jours de la fête. Nous avons participé à des échanges très riches entre des militants internationalistes avec des camarades provenants des différents pays comme la Grèce et le Royaume-Uni, entre autres. Nous avons distribué nos élaborations sur le mouvement féministe, sur la pandémie, sur la guerre en Ukraine et sur les révoltes populaires au niveau international.
Les principales discussions de la fête ont porté sur la guerre en Ukraine, un évenement qui marque profondement la situation politique internationale. C’est une question des principes pour les militants révolutionnaires de s’opposer à la guerre impérialiste et d’exprimer une solidarité internationaliste avec le peuple ukrainien, contre l’agression de Poutine et contre l’expansion de l’OTAN.
De même, un autre débat important a été celui des tactiques des révolutionnaires à adopter lors des écheances électorales. En ce moment, l’emergence de la NUPES dirigé par Mélenchon, suscite l’intêret de ceux qui voient dans cette alliance une possibilité de s’oposser par la voie électorale à Macron et à Le Pen. Une discussion qui se pose non seulement en France, mais y compris d’une façon internationale.
Quelle politique révolutionnaire pour lutter contre l’extrême droite?
Dans ce contexte, nous avons animé un débat sur la situation au Brésil autour de la question suivante : « Elections dans le Brésil de Bolsonaro : quelles politique révolutionnaire pour lutter contre l’extrême droite? » Dans cet atelier, nous avons développé notre analyse sur la caracterisation du gouvernement Bolsonaro, son arrivée au pouvoir, ses attaques anti-démocratiques et le danger d’avoir au pouvoir un gouvernement d’extrême droite responsable de la mort de 600.000 personnes durant la pandémie.
De plus, nous avons fait le point sur la campagne de Lula en alliance avec le politicien de droite Alckmin. En effet, le leader du PT apparaît comme le principal candidat d’opposition en tête de tous les sondages pour pouvoir remplacer Bolsonaro à partir du 1er janvier 2023. Cependant, malgré les illusions qu’il peut y avoir sur lui, le contexte de crise économique internationale ne donne pas beaucoup de marge de manoeuvre pour un gouvernement de type « social ». Ce dans ce contexte qu’une telle alliance de conciliation des classes semble être plus une manière de légitimer les contre-réformes mises en place ces dernières années que d’une avancée progressiste pour vaincre l’extrême droite et son monde.
Dans ce sens, nous avons partagé l’expérience des camarades de Socialisme ou Barbarie Brésil qui ont mené la bataille jusqu’au bout pour sauver l’indépendance politique du PSOL, un parti qui est né comme une rupture de gauche face aux trahisons du PT au pouvoir. Cependant, la direction du PSOL a décidé de suivre un cours opportuniste de fusion avec le parti Rede Sustentabilidade et d’entrer dans l’alliance de conciliation des classes de Lula et Alckmin.
De ce point de vue, nous avons coïncidé avec des camarades d’autres organisations sur la nécessité de mettre en place pour ces prochaines élections des candidatures indépendantes pour pouvoir s’adresser à la classe ouvrière avec une alternative politique des travailleuses et travailleurs. Pour ces raisons, SoB Brésil a décidé de quitter le PSOL et de constituer, avec le PSTU, le Pôle Socialiste Révolutionnaire, un regroupement des militants révolutionnaires qui se présentera aux élections d’une façon indépendante. Un premier pas pour la construction d’un parti révolutionnaire au service de la lutte extraparlementaire contre Bolsonaro et son monde.
Pour l’organisation d’une nouvelle génération anticapitaliste militante et le relancement de la lutte pour la révolution socialiste dans le XXIe siècle.