
Nous écrivons ce texte dans la préparation d’une nouvelle université d’été du NPA, dans le but de contribuer aux débats qui animeront cet événement de préparation de la rentrée politique. Dans un contexte de guerre, de crise économique et climatique, il est nécessaire de construire un parti révolutionnaire pour lutter dans les rues contre Macron et son monde capitaliste. Un parti révolutionnaire pour les combats de notre classe.
Un nouveau quinquennat de Macron dans un contexte de guerre, de crise et d’instabilité politique
Depuis quelques années, la situation politique est traversée par des éléments de crise sociale, économique et climatique. Cet été, la catastrophe climatique a touché énormément la France, avec des sécheresses, des incendies et des restrictions pour l’utilisation de l’eau sur tout le territoire. Une situation qui montre à quel point l’irrationalité de la barbarie capitaliste nous amène à la destruction de la planète pendant que les riches continuent leurs courses aux profits. La crise écologique vient d’ajouter un nouvel élément d’instabilité à une situation déjà préoccupante en Europe à partir du déclenchement de la guerre impérialiste en Ukraine, de la pandémie du covid 19 et de la flambée des prix qui provoque la perte du pouvoir d’achat des travailleurs de toute la région.
Dans ce contexte, le gouvernement Macron récemment réélu se prépare pour continuer son plan d’offensive ultralibérale et réactionnaire au détriment des intérêts des grandes majorités. Le président de la République l’a déjà annoncé : son plan de gouvernement est de reprendre le projet de contre-réforme des retraites, ainsi que d’avancer contre les droits sociaux, comme le chômage et le RSA, ou encore d’aller vers la privatisation des universités.
Après la séquence électorale, il est évident que la confiance de la population envers le gouvernement s’est énormément détériorée. Même si Macron a réussi à être réélu aux présidentielles, il l’a fait dans un contexte d’abstention record et de polarisation à trois têtes avec Le Pen et Mélenchon. Aux législatives, la perte de la majorité absolue à l’Assemblée, grâce à la percée électorale du RN et de la NUPES, confirme le pronostic d’un équilibre précaire pour la majorité présidentielle. Après 5 ans de gouvernement Macron, des larges secteurs de la population sont dans l’opposition et ne se sentent pas représentés par lui ni par son projet politique.
Quelle gauche pour quel combat ?
L’une des principales nouveautés politiques de la séquence électorale a été la constitution de la NUPES, une alliance entre LFI et les Verts, élargie au PCF et PS. Un accord électoral construit derrière la campagne de faire élire Mélenchon en tant que Premier Ministre, un objectif loin d’être atteint. Malgré l’avancée de la structuration parlementaire de la France Insoumise et de ses alliés, la NUPES n’a pas réussi à constituer une majorité à l’Assemblée Nationale pour cohabiter avec le gouvernement Macron.
Sur la composition de cette alliance, nous avons signalé auparavant : « Ce bon résultat de la formation réformiste la rend dépositaire des espoirs des larges secteurs qui voulaient trouver une opposition parlementaire à Macron et à l’extrême droite. Cependant, malgré son succès elle n’a pas réussi à obtenir le score souhaité et la continuité de l’unité entre les quatre partis qui la composent reste une question ouverte à déterminer. »
En effet, les scores formidables de la NUPES dans les grandes villes et les quartiers populaires la rend dépositaire d’un espoir de la population pour pouvoir trouver une alternative contre Macron et l’extrême droite. Cependant, un rassemblement qui s’appuie sur des bases purement institutionnelles avec l’objectif de mener la bagarre contre le gouvernement Macron au sein du parlement a des limites évidentes. Les appels aux votes de Jean Luc Mélenchon pour « économiser des kilomètres de manifestation » en disent long sur l’orientation de ce groupe parlementaire. Au lendemain des législatives, Mélenchon n’a pas réussi à convaincre ses coéquipiers d’inscrire leurs députés avec l’étiquette « NUPES ».
Au contraire, chaque composant de groupe semble avoir ses propres intentions politiques (ce qu’ils appellent «nuances») pour mener leur activité à l’Assemblée. Dans ce cadre, à peine quelques jours après la nouvelle composition de l’Assemblée, Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) ont été bien accueillis à l’Elysée pour dialoguer avec le président de la République. Pour ces raisons, il semble difficile de pouvoir construire une «gauche de combat» avec les composants de la NUPES. Il est difficile que ce groupe qui commence déjà à montrer ses limites puisse devenir un pôle conséquent pour mener une opposition aux politiques de la classe dominante. Surtout quand il s’agit des partis «de gouvernement» qui analysent la politique en termes uniquement institutionnels.
La séquence électorale est déjà terminée. A la rentrée, les attaques du gouvernement des riches de Macron ne vont pas se faire attendre. Une orientation purement parlementaire électorale nuirait gravement aux perspectives de la classe ouvrière pour mener le combat contre Macron et son monde. C’est pour cela que les révolutionnaires ne devraient pas chercher à s’inscrire comme l’aile la plus à gauche d’un regroupement de gauche institutionnel, mais plutôt à affirmer la volonté de construire un projet radicalement différent, sur le terrain de la lutte des classes. Un projet qui puisse formuler des demandes à la hauteur des besoins d’une période qui annonce plus de confrontations entre les classes.
Construire le NPA, un parti révolutionnaire pour les combats de notre classe
Dans le contexte actuel, nous considérons qu’il est urgent de construire un parti révolutionnaire pour les combats de notre classe. Lors de la campagne présidentielle, le NPA a mobilisé un secteur réel des travailleurs et des jeunes qui ont accompagné avec enthousiasme la présentation de notre candidat Philippe Poutou. Un candidat ouvrier qui a dénoncé que «la police tue» et qui a présenté un projet totalement dépourvu des illusions institutionnels, pour motiver les travailleurs à «prendre leurs affaires en main» pour lutter contre le capitalisme.
Des centaines de camarades se sont mobilisés pour obtenir les antidémocratiques parrainages. Des jeunes et des travailleurs ont participé à nos meetings de campagne, des nouveaux camarades sont arrivés dans chaque comité du parti avec la volonté de construire une perspective révolutionnaire pour en finir avec la barbarie du système capitaliste.
Les éléments positifs de bilan de la campagne Poutou doivent servir à renforcer la construction du NPA. Le parti est un outil indispensable qui doit se mettre au service de la bataille à venir contre le gouvernement Macron. Un outil qui doit également contribuer à relancer la perspective de la révolution socialiste au XXIe siècle. Dans une période dans laquelle la fragmentation des luttes est à l’ordre du jour, le parti peut jouer un rôle organisateur pour permettre de frapper avec plus de force face à l’offensive autoritaire et réactionnaire.
Les combats de notre classe n’auront pas lieu dans les grands salons, ni dans le parlement. Comme nous l’avons deja vu lors du mouvement des Gilets Jaunes ou encore lors de la lutte contre la réforme des retraites, la force des travailleurs doit s’exprimer dans la rue, par la grève et la manifestation. Il s’agit de contribuer à organiser cette force, pour lutter contre le gouvernement Macron dans les rues et pour construire un parti révolutionnaire pour en finir avec le capitalisme.