Crise à l’éducation nationale : un système qui éduque dans la souffrance

A quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre Pap Ndiaye court après les contractuels pour pouvoir faire face à la pénurie d’enseignants. 

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Depuis les annonces du « job dating » à l’académie de Versailles, la question du manque de professeurs à l’education nationale fait partie des débats sur les médias. A quelques jours de la rentrée scolaire, maintenant c’est Pap Ndiaye qui court après les contractuels pour pouvoir faire face à la pénurie d’enseignants. 

Nous sommes toutes et tous au courant du parcours d’enfer que le système de l’éducation nationale impose pour devenir professeur. Il n’est pas suffisant d’avoir le CAPES ou d’autres concours, mais il faut également être prêt à déménager de chez soi pour partir au lieu de l’affectation. Cette situation est imposée aux nouveaux arrivés dans un contexte de manque de professeurs dans toutes les régions. Pour beaucoup, le parcours commence avec un sacrifice qui demandera de nombreuses années de travail avant d’obtenir les points nécessaires pour pouvoir retourner à la région d’origine

La situation dans l’education nationale n’est pas complète sans parler du grand nombre de professeurs qui sont pérennisés dans la condition de contractuelles pour remplir la demande d’enseignants. Les conditions de travail se dégradent par le manque de vrais moyens, avec des classes remplies d’élèves au-delà du possible ou du gérable. L’école devrait avoir un rôle social et de protection de l’enfance indispensable, d’autant plus face aux conséquences de la crise économique et écologique. 

Pour justifier la situation, le gouvernement parle « de manque d’attractivité » pour devenir enseignant sans considérer que l’éducation est un droit fondamental que l’État doit garantir et non un métier à rendre attractif. Ce positionnement montre une logique entrepreneuriale vis-à-vis de l’éducation. 

Ce n’est pas seulement la condition d’embauche des professeurs mais aussi des AED et AESH qui se battent depuis quelques années pour l’amélioration de leurs conditions précaires de travail. Malgré les belles annonces de cdisation que les travailleurs des vies scolaires ont reçu dans les derniers mois, au jour d’aujourd’hui, la plupart des salariés concernés n’ont pas pu obtenir un poste en CDI.  

Le gouvernement Macron, dans la voix de Pap Ndiaye, vient de proposer un concours de titularisation des professeurs contractuels. Ils proposent encore de demander des preuves aux travailleurs qui sont déjà en poste, potentiellement depuis des années. En même temps, ils ont passé une réforme exigeant plus des heures effectives aux professeurs stagiaires, ce qui provoque une énorme surcharge de travail pour les stagiaires. 

Nous ne déposons pas de la confiance aux annonces de Pap Ndiaye car pendant le premier quinquennat de Macron, Blanquer allait à l’encontre de chaque revendication des travailleurs de l’éducation. Après cinq ans de casse de l’éducation publique, nous voyons d’ores et déjà les néfastes conséquences de la politique du gouvernement. 

Pour changer vraiment la situation dans l’éducation nationale, il faut relancer la perspective de la lutte et l’organisation des professeurs, titulaires, stagiaires et contractuels, en relation avec tous les autres travailleurs de l’éducation nationale. Nous avons besoin de meilleures conditions pour rendre l’éducation une source d’émancipation et ne pas une source de souffrance pour les travailleurs et les élèves.

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