Lors du Conseil des ministres du mercredi 24 août, le président de la République a annoncé « la fin de l’abondance et de l’insouciance ». Une formulation qui suit la logique de la semaine précédente quand il avait déjà proposé aux travailleurs « d’accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ».
Des déclarations qui sont représentatives de ce que le gouvernement propose pour la rentrée : un retour antisocial pour faire payer aux travailleurs le coût de la crise économique, de la crise écologique et des conséquences néfastes de la guerre impérialiste en Ukraine.
Ce qui se cache derrière les mots du président, c’est la contradiction entre les classes sociales, comme si les travailleurs et les patrons partageaient les mêmes « valeurs », les mêmes « libertés » ou encore la même « abondance ».
Il est évident que Macron essaie de préparer le terrain pour lancer son plan de gouvernement antisocial pour cette rentrée 2022, la première de son nouveau quinquennat. Les « promesses » de campagne ne vont pas se faire attendre, comme le relancement de la réforme des retraites, les attaques contre l’assurance chômage ou encore la privatisation des universités.
A quelques jours de la rentrée scolaire, rien ne va dans l’éducation nationale. Alors que le gouvernement reconnaît « la pénurie de professeurs », de nombreux enseignants se retrouvent sans affectation ou dans des conditions d’une grande précarisation du travail. Pour les étudiants, la rentrée n’a jamais été aussi chère et les syndicats étudiants dénoncent l’augmentation du coût de la rentrée scolaire.
Dans un contexte de crise économique préoccupante, les déclarations de Macron cherchent à légitimer les augmentations des prix de première nécessité liées à l’inflation. Le voyage récent du président de la République en Algérie, pour négocier l’augmentation des importations de gaz algérien, montre les difficultés qui existent pour remplacer le gaz russe, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Des problèmes économiques qui sont présentés comme des fatalités, alors qu’il s’agit évidemment des choix politiques conscients. Le monde du travail doit se préparer pour résister aux politiques du gouvernement des riches de Macron, alors que celui-ci prône la résignation de notre camp social.
Les syndicats annoncent déjà une journée de grève interprofessionnelle pour le 29 septembre, une journée qui peut être saisie comme une opportunité pour démarrer une grève nationale reconductible capable de créer un rapport des forces pour imposer de meilleures conditions de vie. Les grèves sectorielles qui ont eu lieu pendant l’été dans plusieurs secteurs doivent commencer à se coordonner pour la construction d’un mouvement d’ensemble.
Pendant que la crise économique affecte les travailleurs de toute l’Europe, la grève historique des cheminots en Angleterre montre la voie pour mener la bataille contre le gouvernement. Contre la rentrée antisociale de Macron, préparons le début de l’abondance de grèves, d’assemblées et de manifestations !