« Des semaines de lutte infatigables pour les travailleurs, les jeunes et les femmes de tous les coins de la France se sont écoulées ces derniers jours. Nous sommes très fières d’être à l’avant-garde d’un contexte bouillonnant. Evidemment mes camarades à la tribune ont pu évoquer la question de la variable d’ ajustement des gouvernements bourgeois. En tant que femmes, il s’agit d’une question qui ne nous échappe absolument pas.
Nous nous rappelons encore la mauvaise blague de Macron quand il se prononçait pour “la grande cause du quinquennat”. Cependant, dans les faits nous constatons tout le contraire. Cent-douze femmes assassinées en 2022 et 27 en 2023 donne aujourd’hui une moyenne d’une femme assassinées en France chaque deux jours. C’est symptomatique du niveau de violence dans l’actuel conjoncture.
Evidemment tout cela répond à une politique active d’austérité envers les structures associatives qui prennent en charge l’accompagnement des femmes en situation de vulnérabilité. Que dire du budget assigné pour les victimes des violences! Il ne va pas forcément être destiné aux victimes mais une bonne partie servira à faire de la pédagogie pour les agresseurs. Pendant la pandémie, il a fallu endurcir la bataille pour obtenir une marge plus longue pour accède à l’IVG. On a dû s’organiser entre copines afin de pouvoir se loger ailleurs afin de se protéger des conjoints violents.
L’absence de l’Etat lors de ces événements était flagrante. Cependant, en ce qui concerne les questions féministes, il est bien “en marche”, mais pour mieux nous attaquer.
Il était temps que le gouvernement reprenne sa réforme des retraites, cerise sur le gâteau du point de vue féministe! Tout simplement parce que les femmes sont toujours la variable dans la variable d’ajustement : C’est à nous de gérer la misère à la maison mais en dehors aussi. Les femmes sont en première ligne pour pallier au manque de moyens dans les écoles, dans les hôpitaux et dans l’ ensemble des services publics, nous le voyons tous les jours. Macron s’attaque aux pensions et c’est pour les femmes que les conséquences seront les plus lourdes. Pour les femmes c’est le châtiment après une vie de précarité.
Elles partent déjà plus tard que les hommes en retraite, environ 10% de différence pour la génération de 1950. Elles touchent 18% de moins sur leur pension. Les femmes représentent 85% des temps partiels subis et sont de ce fait pénalisées pour leurs carrières hachées.
Leur salaire est considéré comme un revenu d’appoint pour les foyers, elles font le travail gratuit des tâches ménagères. Le minimum contributif qu’évoque cette réforme ne concernerait que 25 % des retraités dont la pension serait inférieure à 1200 euros… dont 40 % sont encore des femmes ! Alors oui nous avons des raisons de nous révolter contre cette réforme et contre ce système!
Ce dernier 8 mars a été traversé par toutes ces questions. Cette réforme est censée boucher un déficit inexistant et improbable qui servira surtout, en fin de compte, à financer des baisses d’impôts et de cotisations pour le patronat. Cette lutte contre la réforme ne se limite pas à la question des retraites. Notre combat contre la réforme, c’est le combat contre ce régime politique qui organise le transfert des richesses au profit d’une minorité : les capitalistes !
Le mouvement des femmes a répondu présent dans la rue en faisant preuve encore une fois massivement de sa puissance et de son dynamisme. La jeunesse s’ organise en profonde solidarité internationale avec les travailleuses et travailleurs et contre les assaults réactionnaires des gouvernements et de l’extrême droite.
Cette jeunesse n’est pas docile, elle est convaincue de son rôle à jouer dans la période et ne va pas reculer. Dans un contexte de contre-réformes, l’extrême droite propose d’enfanter en privilégiant de : “fabriquer des travailleurs français plutôt qu’on les importe” (Sébastien Chenu). Cette politique nataliste nous fait penser au régime pétainiste qui, en mettant au premier plan la politique familiale, entraîne la remise en cause de notre droit à disposer de notre corps.
Notre mouvement se bat contre le modèle néolibéral voulu par Macron. Nous sommes toujours présent.e.s quand les réactionnaires s’attaquent aux droits fondamentaux : l’IVG, l’accueil des migrant.e.s (une problématique qui touche particulièrement les femmes). Les femmes se battent contre Meloni, Bolsonaro , Trump et les Mollahs. Le mouvement des femmes à l’international est fer de lance du mouvement social.
Alors, déclenchons la révolte pour une société égalitaire et sans oppression ! Dégageons Borne, Macron, Darmanin, dégageons les espoirs d’une démocratie bourgeoise. C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons!
Je voudrais finir pour vous raconter que là où on a vécu de révoltes populaires, nous avons vu partir des présidents en hélicoptère. Je voulais vous dire que c’est ça l’opportunité à saisir aujourd’hui. Ne lâchons rien camarades… continuons la lutte !»