No bassaran !
Les collectifs «Bassines Non Merci» et les «Soulèvements de la Terre» ainsi que la Confédération Paysanne ont organisé avec succès la mobilisation du week-end du 25 mars. Les festivités ont commencé le vendredi soir avec une table ronde à Melle « Alliances internationalistes des mouvements populaires et autochtones pour la défense des droits à l’eau ». Les militant.e.s s’organisent pour faire reculer le gouvernement sur les mégabassines qui ont pour objet, comme bien d’autres projets dans le monde, de voler l’eau d’un territoire au profits de quelques industriels et exploitants.
La bêtise des capitalistes à son plus haut niveau
Ce sont près de mille bassines qui sont prévues sur le territoire français. Ce type d’infrastructure est issue une vision archaïque de l’agriculture, ou des exploitants de plus en plus gros accaparent toutes les ressources, poussés par la FNSEA et les grands groupes internationaux qui sèment la mort, comme Bayer-Monsanto, mais sous l’égide des pouvoirs publics et avec l’argent des contribuables. 70% du budget de construction de la giga-bassine de Sainte-Soline, soit 60 millions d’euros, est financé par l’Agence de l’Eau, la région, l’Etat et l’Europe. L’eau comme l’argent sont gaspillés pour une minorité d’exploitants : 6 % des agriculteurs du territoire seront raccordés si le projet voit le jour.
La mégabassine consiste en un creusement étanché de seize hectares cerclé de digues de huit mètres de haut. La méga-bassine est remplie en hiver en pompant la nappe phréatique pour irriguer des cultures en agriculture intensive, aux deux tiers de maïs qui sera majoritairement exporté. Avec ce système insensé à ciel ouvert, 20% à 60% de l’eau s’évapore (selon un chercheur du CNRS), sans compter celle perdue pendant l’arrosage. Le prix à payer est la destruction du milieu pour les espèces qui y vivent et l’assèchement des cours d’eau limitrophes. Les conséquences peuvent se répercuter sur l’accès aux habitant.e.s à l’eau potable.
Marx écrivait « Tout progrès de l’agriculture capitaliste est non seulement un progrès dans l’art de piller le travailleur, mais aussi dans l’art de piller le sol ; tout progrès dans l’accroissement de sa fertilité pour un laps de temps donné est en même temps un progrès de la ruine des sources durables de la fertilité. […] la production capitaliste ne développe donc la technique […] qu’en ruinant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur. » ». Il serait faire trop d’honneur aux capitalistes de considérer les mégabassines comme un progrès technique, tant le système d’accaparement de l’eau est grossier et inefficace. Le changement climatique s’est illustré cet hiver par une sécheresse historique en Europe qui n’a pas permis de réalimenter les nappes. Pomper l’eau des nappes souterraines pour la laisser s’évaporer et arroser une plante transgénique gourmande en eau va aggraver les phénomènes de sécheresse. Mais tant que certains propriétaires terriens et industriels empochent de l’argent sur un temps court en volant l’eau, le gouvernement continuera de lâcher force grenades pour défendre son projet dévastateur.
Contre la sagesse, l’Etat persiste dans la violence
Darmanin a déclaré que le dispositif de 3 200 policiers et gendarmes déployé pour achever de dévaster le site « restera sur place ». L’important stock de grenades commandé par le ministre de l’Intérieur pour essayer de mater la révolte pour les retraites ne risque pas de périmer. 200 manifestant.e.s ont été blessé par la police ce samedi 25 mars, dans l’état actuel du comptage des organisateurs. La Ligue des Droits de l’Homme dénonce un obstruction volontaire des forces de police à laisser le SAMU accéder au site en zone calme pour emporter les blessé.e.s. Les gendarmes blessés ont eux été évacué en hélicoptère, peut-être que dans un avenir proche il ne restera que cette échappatoire au gouvernement autoritaire de Macron.
Notre colère va submerger le capitalisme
Les solutions agricoles pour protéger la ressource en eaux sont connues : la conversion à l’agriculture biologique et à l’agroforesterie permettrait une meilleure infiltration de l’eau dans les nappes, grâce notamment au travail des vers de terre, de l’enracinement, des arbres. Mais alors qu’aurait à vendre les industriels producteurs d’engrais et vendeurs d’OGM ? La solution que nous préconisons, c’est de se débarrasser des parasites qui empêchent le bon usage des ressources naturelles afin que personne ne meurent de faim et de soif. L’expropriation des industriels et la prise de décisions par les travailleuses et travailleurs eux-mêmes pour la gestion des ressources est le seul moyen de ne pas laisser les capitalistes anéantir le fonctionnement des écosystèmes. A Sainte-Soline comme ailleurs, séchons le capitalisme !
Sources :
https://bassinesnonmerci.fr/
https://www.confederationpaysanne.fr