
Depuis la réforme des retraites et le 49.3, les manifestations ont augmenté et la violence policière a été la seule réponse du gouvernement Macron. A Saint-Soline, plus de 200 manifestant.e.s ont été blessé.e.s, dont 40 gravement et deux manifestant.e.s sont dans le coma entre la vie et la mort. Cette politique s’inscrit dans une séquence répressive en France depuis plusieurs années.
Depuis les manifestations contre la loi travail de 2016, en passant par celles des Gillets Jaunes en 2019 jusqu’à nos jours, l’usage systématique de la matraque et de la lacrymo, la nasse, parmi d’autres méthodes, créent des situations dangereuses comme on a pu voir lors du 1er mai 2018 à Paris sur le pont d’Austerlitz.
Plus récemment, Fanny, une lycéenne de 15 ans, a reçu un projectile d’un éclat de grenade de désencerclement, sur le front pendant la manifestation le 11 mars 2023. Elle fait partie des nombreuses victimes des violences policières. Toutes ces expressions répressives en augmentation entraînent des blessures extrêmement graves et mettent la population en danger.
Nous sommes conscient.e.s que cet usage de la violence de la part de l’État joue un rôle crucial dans la défense des intérêts privés au détriment de l’intérêt public dont elle est censée défendre. L’usage de cette violence a une finalité très claire de dissuasion de la population à faire usage de son droit à manifester. Ce droit est remis en question pas seulement en France sinon dans d’autres pays.
La manifestation du 25 mars à Sainte-Soline est une preuve flagrante avec plus de 200 blessé.e.s -dont une avec pronostic vital encore engagé- et entrave policière de l’intervention du service SAMU. Cette situation nous mets en perspective d’autre cas comme celui de Malik Oussekine, victime mortel des violences policières et plus précisément des voltigeurs qui après sa mort on était dissous mais recrée en 2019 sous un autre nom les Brav-m (Brigades de répression des actions violentes motorisées).
Le samedi 25 mars 2023 la préfecture a interdit toute manifestation à Rennes. Cette interdiction revient à supprimer directement une liberté fondamentale, on est réellement dans une démocratie pour entraver la liberté d’expression, d’opinion de la population ?
Cependant il est légitime de se demander quelle est la source de l’action violente ? La manifestation ou leur intervention, qui suscite de nombreuses plaintes ?
Le droit de manifester sans perdre un oeil
Le gouvernement a ouvert une nouvelle étape avec l’usage du 49.3 puisque à travers son usage il dévoile son caractère antidémocratique. Il est alors obligé d’utiliser toute cette violence afin de nous faire taire. La marque de ce gouvernement c’est le mépris profond envers la population à travers le discours pour nous faire croire qu’on est pas légitime à lever la voix. Le pouvoir instrumentalise la peur et fait tomber le masque du rôle de la police dans une démocratie bourgeoise et respectable. Darmanin ment sur les manifestations sauvages, il a déclaré le 21 mars sur les médias : « Il faut savoir qu’être dans une manifestation non déclarée est un délit, mérite une interpellation » alors que le droit français précise que une manifestation non déclarée n’est pas une manifestation illégale. Il a été même corrigé à ce sujet par le conseil d’état. Les représentants de cette institution défilent sur les médias pour justifier leurs actions sous prétexte de raisons sécuritaires. Nous on se demande : la sécurité pour qui? lorsqu’on peut constater qu’ils contrôlent la population et sont le rempart du pouvoir en place. La simple présence de manifestants ne doit pas être un justificatif de la violence policière.
Mais la réelle question c’est qui ils protègent ?
Cette protection établie au nom de la sécurité est en réalité une volonté de contrôle de la population, elle évite tout débordement pour garantir l’ordre établi. En même temps, elle ne fait que révéler la faiblesse d’un pouvoir de plus en plus illégitime.
Si bien il y a tout un tas de lois floues visant à arrêter des “casseurs”, la réalité c’est que actuellement sur un nombre majoritaire d’arrestations qu’ont été effectuées, la plupart des personnes placées en garde à vue ont été libérées sans poursuites ce qui révèle qu’elles ont été arbitrairement privées de leur droit, leur liberté de manifester.
La police a une volonté politique de défendre l’État puisque c’est un instrument de celui-ci. Elle protège les intérêts des voleurs de la bourgeoisie qui n’ont jamais travaillé et qui veulent profiter des fonds de pension des travailleurs. Au même temps, cette institution a la fonction d’affaiblir ou discréditer le mouvement, cette police protège l’état et l’état protège la police.
Un état violent n’est pas légitime
Les derniers événements rendent compte d’une vraie envie de démocratie dans la base de notre société et notamment une jeunesse qui est sensible et qui veut participer à la construction d’autre chose. Nous voulons une société où les travailleurs, les jeunes et les femmes soient au centre du système, et qui organisent la vie, dès la production à la distribution. Dans ce contexte, si la violence policière est la seule réponse de l’État face au désaccord de la population, cela ne montre d’autre chose que la faiblesse de légitimité du régime. Notre désaccord est un désaccord profond avec ce système réactionnaire qui écrase la volonté populaire.
Luttons contre la répression et honorons ce droit si précieux qui est le droit de manifester. Soyons nombreu.x.ses dans la rue les 4 et 6 avril prochains !
Tom Klein
Sources :
https://www.amnesty.fr/
https://www.lemonde.fr/