C’est dans la rue que ça se passe. Tous et toutes en grève pour les salaires et les retraites !

Pour donner le change à la réponse du Conseil Constitutionnel le 14 avril, ne quittons pas la rue et reconduisons la grève le 14.

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Les manifestations du jeudi 6 avril ont démontré la détermination des travailleuses et travailleurs en grève, et confirmé l’implication de la jeunesse dans le mouvement pour les retraites. Face à un pouvoir qui s’enfonce dans la violence, les personnes mobilisées doutent de plus en plus de la stratégie de l’intersyndicale avec des journées de grève éparses. 

 

Portons la grève au delà du 13 avril

La prochaine journée d’appel à la grève de l’intersyndicale est le 13 avril, soit une semaine après la même l’appel du 6. Le lendemain, le 14, le Conseil Constitutionnel doit rendre son avis sur la conformité de la loi de report de l’âge légal de la retraite à 64 ans. Mais quel suspense intenable, quand le casting de ce Conseil est constitué des politiciens réservistes de droite ! Pour donner le change à la réponse du Conseil Constitutionnel le 14 avril, ne quittons pas la rue et reconduisons la grève le 14.

L’intersyndicale ne se décide toujours pas à appeler à une grève reconductible. Pourtant, nous ne pouvons pas dire que sa délégation a été bien reçue par Elisabeth Borne. Le scénario de la rencontre était écrit, mais les représentant.e.s des centrales syndicales tenaient à perdre leur temps, et par la même occasion celui des travailleurs, à discuter avec une technocrate néolibérale. 

De leurs côtés, les politiciens réformistes tentent de ponctuer la grève de jalons pour donner l’illusion qu’ils tiennent les rênes du mouvement. Après les jeux du cirque à l’Assemblée, ils veulent nous faire croire que notre souffle est suspendu à la décision du Conseil d’Etat. Après la réponse du Conseil d’Etat, ces mêmes politiciens essaieront de placer les espoirs des travailleuses et travailleurs dans le référendum. Mais l’avenir de la contre-réforme de Macron va se jouer dans la rue. C’est à la jeunesse, aux travailleuses et travailleurs de siffler la fin de la récré aux capitalistes. 

Les jeunes s’organisent dans les facs pour la suite de la mobilisation. Iels étaient réunis ce week-end en délégation à la Coordination Nationale Étudiante (CNE) qui se tenait à Nantes. Iels envisagent la poursuite du mouvement, la prochaine rencontre sera à Paris 8 ce samedi 15 et dimanche 16 avril. 

Les jeunes sont aussi nombreuses et nombreux à se mobiliser pour soutenir le collectif Le Soulèvement de la Terre que Darmanin voudrait faire dissoudre. Il s’attaque par la même occasion à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), suite au courrier de l’association dénonçant l’entrave aux soins des manifestant.e.s gravement blessé.e.s, dont l’un est toujours dans le coma. Darmanin menace de retirer les subventions d’Etat à la LDH, ce qui n’a jamais été fait en France, sauf sous Pétain. C’est plus facile d’essayer de censurer les associations que de remettre en question le modèle agricole conventionnel, alors que nous découvrons cette semaine que l’eau potable est contaminée en France par les métabolites de chlorothalonil, pesticide censé être interdit depuis 2019. La jeunesse à bien compris qu’iels ne peuvent pas laisser de tels gouvernements décider de leurs futurs.

 

La contre-réforme des hypocrites : le travail tue avant la retraite

Le patronat prétend que le travail n’est plus aussi dangereux, ni plus pénible. Pourtant, encore un jeune ouvrier de 22 ans est décédé écrasé par un bloc de béton sur le chantier meurtrier du Grand Paris Express ce jeudi 6 avril, à Gonesse. C’est la cinquième personne tuée sur ces chantiers. Pour leurs profits, les capitalistes exigent aux travailleurs un rythme intenable, au mépris de leur vie, et font leur marge au détriment de la sécurité. Et aujourd’hui ils veulent aussi nous faire travailler plus longtemps ? Dans le Bâtiment et Travaux Publics comme dans de nombreux secteurs, les ouvriers arrivent déjà péniblement à l’âge de 55 ans en bonne santé. 

Cette semaine aussi, l’Elysée a renvoyé un agent jugé trop vieux pour entretenir le palais présidentiel. Ce travailleur n’a pas supporté son limogeage après 23 ans de service et s’est donné la mort en se jetant sous un RER. Les atermoiements du gouvernement sur l’employabilité des “séniors” sonnent d’autant plus faux que l’Elysée se débarrasse sans ménagements de ces employé.e.s les plus ancien.ne.s. C’est à notre classe d’envoyer la caste dirigeante et les patrons en retraite anticipée, et sans pension. 

C’est dans la rue et sur les piquets de grève que ça se passe ! Manifestons-nous dans la rue le 13 et le 14 avril ! Reconduisons la grève jusqu’à dégager les guignols qui nous font office de dirigeants ! Dans la société que nous souhaitons construire, personne ne se tuera à la tâche, et il n’y aura pas de place pour le bal des hypocrites.

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