Macron promulgue la suite des hostilités

Emmanuel Macron a promulgué la contre-réforme des retraites dans la nuit du 14 au 15 avril. Quelle forme va prendre la mobilisation après trois mois de grèves et de manifestations ? 

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Le gouvernement de Macron est tellement fier de sa contre-réforme qu’il l’a promulgué la nuit, à 4h du matin. A 5h Paris s’éveille engourdi par une telle brutalité : c’est la première fois qu’un président de la République française promulgue une loi en pleine nuit. Ce geste méprisant est l’apothéose d’un gouvernement autoritaire et antidémocratique.

Lors de la manifestation du 13 avril à Paris, après douze journées de grèves interprofessionnelles, le Conseil Constitutionnel s’était barricadé derrière une armée de CRS. Pour répondre à trois mois de mobilisations et au 95% des actifs qui s’opposent à la contre-réforme des retraites, il ne reste plus au néolibéraux que l’usage de la violence, symbolique, physique et antidémocratique. 

 

La colère reste dans la rue

L’énorme colère des travailleuses et travailleuses, étudiant.e.s et retraité.e.s ne connaît pas de répit, tant Macron semble avoir le pied bloqué sur la pédale de provocation. Cette colère que beaucoup partagent peut déboucher sur des éléments de révolte populaire, comme les manifestations sauvages qui se sont déclarées spontanément vendredi soir et samedi à Paris vers Bastille, Rennes et Nantes en témoignent.

La Coordination Nationale Étudiante (CNE) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA plateforme C) avaient mis à l’agenda la manifestation du vendredi 14 avril après-midi pour poursuivre la mobilisation du 13. Cette manifestation a rassemblé plusieurs milliers de jeunes, étudiant.e.s, grévistes et est arrivée vers 16h à l’Hôtel de ville. Jusqu’à 19h la place de l’Hôtel de ville s’est remplie avec  autours des prises de paroles d’étudiantes du NPA, de Jérôme Rodriguez figure des Gilets Jaunes, de Gaël Quirante postier du NPA. Aucun.e.s des oratrices et orateurs n’avaient d’illusions sur la décision du Conseil Constitutionnel, et toutes et tous appellent au durcissement du mouvement.

Ce lundi 17 avril, à l’appel des Gilets Jaunes rassemblons-nous devant toutes les mairies pour exprimer notre rejet de la loi injuste et du discours du roi !

 

L’intersyndicale en dessous de tout, prenons le relais !

Pour répondre à une énième insulte de Macron au monde du travail, l’intersyndicale se contente elle de fixer la date du match retour le 1er mai, la journée internationale des travailleur qui est fériée. Les cheminot.e.s appellent à une journée de grève le 20 avril. L’assemblé générale des cheminots de Montparnasse reconduit la grève depuis 35 jours. Pourquoi l’intersyndicale ne suit-t-elle pas sa base locomotive de la mobilisation ? D’autres salarié.e.s sont aussi en lutte pour les salaires, comme celleux de Vertbaudet dans le Nord en grève depuis un mois. 

Les temps-morts de l’intersyndicale marqués en attente de la réponse des institutions ont fait perdre en puissance le mouvement. Et pourquoi le 16 mars, jour du 49.3, et le 14 avril, jour du rendu de l’avis du Conseil Constitutionnel, les centrales syndicales n’ont-elles pas appelé à se mobiliser massivement le monde du travail, pour maintenir la pression sur les institutions qu’elles semblent tant respecter ? 

Les travailleuses et travailleurs n’ont plus d’autres choix pour gagner que d’organiser par elles et eux-mêmes la grève, sans se contenter de suivre les dates de l’intersyndicale semées au petit bonheur la chance.

Les étudiant.e.s continuent de proposer des cadres d’organisation, au travers de la CNE qui se tenait à Paris 8 ce samedi 15 et dimanche 16 avril. Ce week-end du 22 avril elle se tiendra de nouveau à Paris. 

Nous devons continuer de nous mobiliser et de nous rassembler autour de nous pour lutter, construire de nouvelles dates de mobilisation comme le jeudi 20 avril et le vendredi 28. Ne laissons pas d’autres choix à Macron que la démission. Sa contre-réforme des retraites n’a pas d’autre avenir que le retrait. 

La mobilisation d’ampleur pour les retraites a achevé de nous convaincre de la nécessité de construire un parti révolutionnaire capable de dessiner des perspectives pour gagner. Les politiques réformistes qui diluent la force des travailleuses et travailleurs et maintiennent les tyrans au pouvoir ont démontré une fois de plus leur impuissance. 

L’arme des travailleuses et des travailleurs, c’est la grève. Il n’y a pas d’autre issue au conflit que de mettre à la porte les valets des capitalistes qui entendent nous gouverner. Nous saurons bien mieux qu’eux répartir le travail et les moyens entre nous. Pour cela, notre camp social doit prendre conscience de son pouvoir. 

Organisons partout des formations pour faire progresser la conscience de classe, affûter nos réflexions et convaincre toujours plus de monde de grossir les rangs de la révolte. Car nous aussi, nous allons passer en force !

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