Une rencontre militante internationaliste et anticapitaliste avec des militants brésiliens

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Le collectif étudiant Ja Basta lors des mobilisations contre Bolsonaro dans les rues de Sao Paulo en 2022.

Fin juillet 2023, des militants de Socialisme ou Barbarie en France ont eu l’opportunité de rencontrer les militants brésiliens du collectif anticapitaliste Juventude Ja Basta au cœur de la ville de São Paulo, capitale économique et culturelle du Brésil. Cette rencontre était cruciale pour échanger sur les différences et similarités des luttes des deux pays et pour essayer de coordonner la résistance internationale face au capitalisme et à l’extrême-droite.

 

Points communs et différences en France et au Brésil

En effet, le Brésil a été très marqué par l’ancien président Jair Bolsonaro, élu en 2019 et battu de très peu par Lula en 2023. Sa présidence a été ponctuée de mesures et attaques contre la jeunesse, la classe des travailleurs et la communauté LGBTQ+, lui valant le surnom du « Trump des tropiques ». Ancien militaire et profondément conservateur, sa popularité chez les classes populaires vient avant tout du soutien indéfectible que lui prêtent l’Église et l’armée, si bien que plusieurs ont vu en son élection le risque d’un retour à la dictature militaire et traditionaliste après le coup d’état de 1964. Ces témoignages venant de jeunes militants brésiliens sont primordiaux, puisque en France, le risque de l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, sous les couleurs haineuses des Le Pen et Zemmour, devient de plus en plus réalité…

La deuxième observation que l’on a pu faire au Brésil est celle de l’omniprésence de la police. Patrouilles armées et hélicoptères font partie du paysage quotidien du pays, où l’on sait que les forces de l’ordre ont fait de « corruption » et « exaction » leurs maître-mots. C’est d’ailleurs un point important qu’on pu soulever les camarades de Ja Basta, expliquant que si en France des bavures policières pouvaient parfois donner lieu à des révoltes (comme la mort de Nahel, un mois auparavant), elles étaient, au Brésil, systématiques et quotidiennes. La police a, pour ainsi dire, droit de vie ou de mort sur les minorités populaires opprimées, au nom de toute « atteinte à l’ordre » du pays. L’immunité policière est un sujet sensible en France aussi, où des Darmanin et Nunez tentent de protéger leurs agents en essayant de faire passer des lois liberticides ou en les acquittant lors de leurs procès, comme ce fut le cas ces derniers mois.

 

Une expérience enrichissante pour Socialisme ou Barbarie

Ce fut des deux côtés une expérience des plus enrichissantes pour la lutte à l’international. Nous avons pu témoigner de la façon dont s’organise la jeunesse française pour combattre les attaques autoritaires du régime macroniste, en nous appuyant notamment sur l’épisode des retraites, durant lequel étudiants et lycéens ont été essentiels à la lutte.

Nous l’avons dit, l’expérience de l’extrême-droite et de la violence policière des militants brésiliens est un témoignage précieux pour nous, puisqu’elle permet de s’imaginer, de manière, certes, exacerbée, les risques et tendances dangereuses des décisions politiques et attaques du régime bourgeois de Macron et Borne.

Nous pouvons, pour conclure, tirer un point positif de cette rencontre : celui de l’espoir d’une jeunesse internationaliste, révolutionnaire et déterminée à ne pas se laisser faire par le patronat et l’état. Cette entrevue militante est l’exemple de la nécessité d’une jeunesse unie dans la révolution, capable de se soutenir et de tirer des leçons des quatre coins du globe sur des situations de lutte.

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