Pendant que les profits battent des records, la crise s’aggrave à cause de l’inflation qui ampute les budgets et des salaires qui se suivent pas. Le climat social se tend. Alors Macron s’agite pour que la contestation n’éclate pas dans la rue et les grèves, comme sur les retraites. D’un côté, il lance des provocations racistes, de l’autre il attire les partis de gauche et les directions syndicales dans un simulacre de dialogue qui ne débouchera sur rien de bon pour les salariés et la jeunesse. (Edito du NPA, 4 septembre 2023)
Contre le racisme, l’islamophobie et les violences policières
La rentrée du mois de septembre a vu l’insistence du gouvernement Macron pour installer un agenda réactionnaire dans la discussion politique nationale. En effet, la rentrée scolaire s’est faite sous la polémique de l’interdiction des abayas. Il s’agit d’une instrumentalisation de la laïcité pour s’attaquer à la population musulmane. Une offensive islamophobe qui a été défendue par Sophie Binet, de la CGT, qui a soutenue la même position que le gouvernement. En 2021, c’était le « crop top » qui était considéré comme une « tenue non républicaine » par Blanquer et Macron, toujours pour dire aux jeunes filles comment elles doivent s’habiller… Nous rappellons au gouvernement : Trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes de décider !
Un deuxième élément de l’offensive raciste et réactionnaire est la décision de la justice de prononcer un « non lieu » pour les trois gendarmes responsables de la mort d’Adama Traoré. Une décision qui cherche à protéger les flics qui tuent des jeunes dans nos quartiers populaires. Nous avons récemment participé à un rassemblement à République avec Assa Traoré, le collectif Adama et des organisations politiques et anti-racistes. Il est fondamental de se mobiliser contre les violences policières, pour que les crimes ne restent pas dans l’impunité.
Un gouvernement qui craint le retour de la révolte
Si le gouvernement avance avec cet agenda réactionnaire, c’est pour faire diversion des problématiques sociales et pour diviser notre classe sociale avec des surenchères racistes. Car les vrais débats qu’on devrait entendre à la télé sont la crise économique, les salaires qui ne suivent pas l’inflation, ou encore la dégradation de nos services publics.
S’il y a quelque chose que le gouvernement craint en ce moment, c’est la reprise des luttes, avec des grèves et des manifestations de masse. Macron, il ne peut même pas faire la présentation de la coupe du monde de rugby sans se faire huer et siffler par 80 000 personnes. Nous observons dans les discussions dans les lieux d’études et de travail dans lesquels nous militons, une « continuité » de la colère contre le gouvernement provoquée par l’anti-populaire réforme des retraites, par l’utilisation du 49.3 et par l’assassinat de Nahel aux mains de la police. Dans ce sens, la manifestation du 23 septembre peut être le début d’une rentrée des luttes, pour rouvrir le match contre Macron et les patrons.
Renverser l’Etat capitaliste et sa police !
La manifestation du 23 septembre est un point d’appui fondamental pour relancer la bagarre contre Macron et sa politique anti-sociale et réactionnaire. Cependant, nous devons signaler les limites de l’appel des organisations politiques et syndicales « réformistes » qui cherchent des solutions institutionnelles tendant à réforme la police. Nous sommes contre l’idée d’une police républicaine ou de proximité, défendue entre autres par La France Insoumise de Mélenchon, car nous considérons que la police n’est pas une autre chose q’un instrument des capitalistes pour réprimer la classe ouvrière. Comme disait Lénine dans L’Etat et la révolution, ces « détachements spéciaux d’hommes armés » n’ont pas d’autre raison d’être que de garantir par la force la domination de la classe ouvrière par une minorité des capitalistes. La police de l’Etat capitaliste ne peut pas être réformée, elle doit être renversée, comme l’ensemble du système lui-même.
A la Fête de l’Humanité, Fabien Roussel, le leader du PCF, a annoncé qu’il ne manifestera pas contre les violences policières. Une position honteuse pour un dirigeant qui s’est déjà mobilisé aux côtés des flics lors des manifestations des policiers.
Dans ce contexte, nous invitons tous ceux qui partagent cette perspective de finir avec les violences de la police et de l’Etat capitaliste à venir manifester dans les cortèges révolutionnaires du Nouveau Parti Anticapitaliste. Manifestons le 23 septembre, contre le racisme, l’islamophobie et les violences policières ! A bas l’Etat et sa police !