Des témoignages et des discussions très riches ont eu lieu la semaine dernière dans le hall d’entrée de l’Université de Paris 8, à Saint Denis. Une fois entrées à la fac, les étudiant.es n’arrêtaient pas de faire des allers-retours pour venir lire, discuter et prendre le tract du NPA Jeunes Paris 8.
Dès lundi 9 octobre matin, les militants du NPA Jeunes organisent une énorme campagne de solidarité avec le peuple palestinien, à laquelle près d’une centaine d’étudiants participent. Dès le début de la campagne, des réactions très spontanées de solidarité se sont exprimées, et des retentissements médiatiques n’ont pas tardé à apparaître.
L’appel à une réunion-débat ouverte mercredi 11 octobre « Contre les crimes et l’oppression coloniale : Solidarité avec le peuple palestinien » a provoqué l’enthousiasme chez les étudiants qui ont participé en grand nombre à la discussion.
Mais cette initiative a également touché les réactionnaires. Mardi 10, le média d’extrême droite Boulevard Voltaire (quotidien de la France “droite et fière”) a réagi sur les réseaux sociaux, avec un tweet suivi de beaucoup d’interactions haineuses et réactionnaires. Cela a sans doute contribué à attirer d’autres médias, qui se sont rendus directement à notre événement, comme les journalistes du Figaro, venus en mode incognito. Ce média ne semble pas avoir compris grand-chose de la discussion, car ils ont tenté de nous associer lâchement dans leur article aux propos antisémites d’un maître de conférences de la Sorbonne.
???? À l’université #Paris8 , des flyers du NPA sont distribués pour appeler à une mobilisation pro-Palestine, « contre les crimes et l’oppression coloniale ». pic.twitter.com/GnbnONm2kD
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) October 10, 2023
La solidarité, notre meilleure force
Alors que l’université retire systématiquement nos affiches des murs, en suivant les consignes du gouvernement national, les étudiants font de la solidarité une arme beaucoup plus puissante pour se faire entendre. « Vous pouvez retirer nos affiches des murs, mais vous ne pouvez rayer la Palestine de la carte » dit la pancarte réalisée par une étudiante en licence.
La réunion ouverte du mercredi a réussi à rassembler une cinquantaine d’étudiants de licence et de master. Pendant le débat, nous avons entendu les étudiants s’exprimer contre les formulations discursives qui ne rendent pas compte de l’inégalité des conditions de la situation. De même, plusieurs ont associé le fait de ne pas pouvoir s’exprimer normalement dans la rue comme un acte discriminatoire vis à vis de la population arabe.
Les étudiants ont évoqué également les révoltes urbaines après l’assesinat du jeune Nahël aux mains de la police : “On a l’impression que nos vies ne comptent pas”, a dit une étudiante. L’ambiance était de colère, d’impuissance mais d’une profonde douleur pour la population assiégée sur place. Lors de la réunion, plusieurs jeunes se sont rapprochés pour nous demander “Qu’est ce que l’on peut faire ?” “Comment on peut s’organiser ?”. Nous avons décidé collectivement de préparer la mobilisation des étudiants à l’université, de participer à la manifestation du jeudi 12 octobre, de faire des pancartes pour la manifestation, ainsi que d’ouvrir la discussion à l’ensemble de l’université pour construire la mobilisation.
S’organiser face à l’autoritarisme colonialiste
La France de Macron a décidé de s’aligner derrière les intérêts impérialistes. Macron se position du côté des colons en interdisant toute expression de solidarité avec le peuple palestinien. Dans les grandes villes comme Paris, Marseille et Lyon, tout dépôt de rassemblement a été rejeté par les autorités. A Paris, malgré l’interdiction, plusieurs milliers de manifestant.es se sont rendu.es à la place de la République ce jeudi 12 octobre.
Une heure avant, la police interpellait déjà des passants avec menace de procès-verbal. Le gouvernement du pays des droits de l’Homme déploie toutes ses forces pour faire taire la population. Il entame également une chasse aux sorcières à l’encontre de notre organisation avec des menaces de poursuites judiciaires et de dissolution.
Cependant les étudiants restent solidaires du peuple palestinien. La solidarité avec le peuple de Gaza constitue une cause humanitaire élémentaire. Nous refusons de voir un peuple se faire massacrer devant nos yeux.
Nous continuerons à mener cette campagne de solidarité avec le peuple palestinien. Défense inconditionnelle du peuple palestinien ! A bas les agressions de l’Etat d’Israël sur la bande de Gaza ! Palestine vivra, Palestine vivra !
