
9500 Palestinien.ne.s ont été tués depuis la réplique du gouvernement de Nétanyahou après les 1400 personnes assassinées le 7 octobre sur le territoire israélien. L’ONU a déclaré que quatre de ses écoles qui abritaient des réfugié.e.s de la bande de Gaza ont été bombardées jeudi 2 novembre par l’armée Israélienne. Nétanyahou frappe tous azimuts. Comment expliquer que le gouvernement français tente de soumettre la colère et la solidarité qui s’exprime en France après un tel déferlement de haine anti-Palesitien.ne.s ?
Une manifestation autorisée massive pour exiger le cessez-le-feu
60 000 manifestant.e.s ont manifesté ce samedi 4 novembre à Paris pour soutenir le peuple Palestinien qui tente de survivre sous les bombes. Ce rassemblement était le premier autorisé à Paris en déambulation depuis un mois de guerre asymétrique.
Enfin les partis de la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) se sont mobilisés, ainsi que les centrales syndicales comme la CGT. Il a fallut un mois d’atermoiement autour de “faut-il soutenir le peuple Palestinien qui risque l’extermination parce que le Hamas a assassiné des Israélien.ne.s ?”, pour que certains Partis signent des appels à manifester, comme le PS ; nous avons trouvé le temps long.
Bien que les mots d’ordre divergeaient parfois d’une organisation à une autre, tout le monde s’entendait sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat. Les regroupements : collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, Urgence Palestine et l’Inter-orgas Palestine ont défilé de République à Nation, parfois sous la pluie, et avec une grande émotion. Chaque cortège a exprimé son soutien à sa façon : slogans inlassables dans le cortège du NPA, minute de silence dans d’autres, portables allumés dans la nuit au chant de “Libérez la Palestine !”, le besoin de communion se faisait ressentir plus fort que dans toutes autres mobilisations.
Le cortège du NPA – Révolutionnaires a rassemblé jusqu’à 500 personnes, on pouvait y entendre “Nétanyahou, casse toi ! La Palestine n’est pas à toi !” ou encore “ État d’Israël ; État criminel ; États impérialistes ; États complices !”
L’Agence France Presse et l’Institut Français bombardée, silence radio
Alors que les journalistes des chaînes peu critiques de la politique de soutien à Netanyahou sommaient chaque politicien de « condamner le Hamas », iels sont moins bavard.e.s pour dénoncer le bombardement de l’AFP en Palestine. Cette agence internationale de presse était la seule à diffuser en temps réel les images de Gaza bombardé. l’Institut Français a aussi été bombardé par l’armée israélienne, après que Macron ait commencé à exprimer quelques réserves sur le bombardement de civils en Palestine. Macron accepte cette humiliation de la France par le gouvernement israélien, il n’en est pas à sa première couleuvre avalée. Le gouvernement français a refusé de voter le cessez-le-feu à l’ONU déposé par la Russie (certes hypocrite), avant de voter celui déposé par le Brésil le 18 octobre et sur lequel Biden a fait mettre son véto. Macron et son gouvernement sont bien impuissants face aux dirigeants étasuniens qui défendent leur pré carré au Proche-Orient envers et contre-tout.
Un gouvernement raciste qui criminalise la critique anticoloniale
En France les manifestations de solidarité avec le peuple Palestinien ont été pour la plupart interdites à Paris et ailleurs, le gouvernement français cherchant à attiser la colère des militant.e.s solidaires d’une population opprimée en les taxant d’antisémites. Même le meeting pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah prévu depuis bien avant le début du nouveau conflit a été interdit le 18 octobre. Le rassemblement du 17 octobre pour la reconnaissance du 17 octobre 1961 comme crime d’État après le massacre de militants algériens pour l’indépendance a été lui aussi interdit. Cela démontre bien que l’Etat français fait bien le rapprochement entre le sionisme et la colonisation française, et qu’il a des choses à se reprocher.
Le gouvernement tente d’amalgamer lutte pour la Palestine et antisémitisme. Pourtant Darmanin est mal placé pour diffamer les associations de défense de la Palestine ou les Partis d’extrême-gauche qui ont déposé des demandes de manifestations. Dans son livre de 2021 “ « le Séparatisme islamiste – Manifeste pour la laïcité ».”, Darmanin salue la répression des juives et des juifs par Napoléon. Le ministre de l’intérieur y écrit que Napoléon « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de juifs en France.” Il cite le dictateur Napoléon : “Notre but est de concilier la croyance des juifs avec les devoirs des Français et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets.”. Darmanin veut maintenant rassembler les méthodes d’un impérialiste sanguinaire antisémite à l’encontre de la gauche anticoloniale, des musulman.e.s, des personnes d’origine étrangères. Emmanuel Macron, Aurore Bergé et leur clique n’en peuvent plus de répéter que l’antisionisme serait une forme d’antisémitisme.
Nous devons combattre cette idée, préserver notre droit d’exprimer notre solidarité avec les travailleuses et travailleurs opprimés du monde entier. Pour celà, combattons l’impérialisme là où nous vivons. Soyons nombreuses et nombreux dans les manifestations et les cadres unitaires ànous organiser contre la barbarie colonialiste et capitaliste.
« De Paris à Gaza,
De Rafah à Ramallah,
Solidarité !
Entre les exploité.e.s,
Du monde entier »