France Travail… (ou crève)

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Dans la continuité de la réforme des retraites, de Parcoursup et de la loi immigration, au 1er Janvier 2024, Pôle Emploi est devenu France Travail, une nouvelle étape toujours plus libérale dans l’histoire des agences pour l’emploi et de la politique du marche ou crève.

 

De Chirac à Macron, même vision

En 1967, le secrétaire d’état aux problèmes de l’emploi Jacques Chirac crée l’ANPE qui remplace les guichets pour l’emploi des mairies et bourses du travail, l’objectif est clair : se débarrasser des demandeur.euse.s d’emploi. Pour ça, fini l’emploi de fonctionnaires payé.e.s au point d’indice, l’ANPE ne recrute plus que des agents publics payés au SMIC.     
En 2008, à la création de Pôle Emploi, fini le statut public, tous les nouveaux recrutements se font sous statut privé, se multiplient les primes pour radiation, formations sous-rémunérées, etc…
Pour achever cette libéralisation, la création de France Travail prévoit la privatisation des agences Pôle Emploi, des entreprises répondront à des appels d’offre de l’État pour la gestion des agences.  
Les missions locales (pour les jeunes) et les agences Cap Emploi (pour les personnes handicapées) ne savent toujours ce qui leur attends, alors que les premières restent un des seuls véritable service public à l’emploi avec des conseillers fonctionnaires territoriaux, les secondes ne servent qu’à remplir les ESAT de main d’œuvre non-protégée et sous-rémunérée.
L’objectif n’a jamais été de proposer un service public d’aide à l’emploi, mais une aide au patronat, pour cela la casse du métier de conseiller a été nécessaire, ces dernier.e.s sont passé.e.s d’une mission d’intérêt général à de simples exécutant.e.s.

 

Au programme :

La réforme du RSA obligeant les bénéficiaires à effectuer 15h de formation ou de travail par semaine prendra effet en 2025, bien que toujours rattaché.e.s à la CAF pour le versement de l’aide, ce sera France Travail qui autorisera ou non la CAF à la verser.
Prenant effet dès le 1er Janvier 2024, le décret sur le versement de l’allocation chômage et les refus de CDI. Au deuxième CDI refusé en moins de 12 moins, il sera impossible de bénéficier de l’allocation chômage, les patrons pourront très facilement remplir en ligne en moins de 5 minutes un formulaire pour signaler les refus.       

 

Et c’est tout… pour l’instant

Le gouvernement prévoit bien d’autres mesures contre les chômeur.euse.s, les jeunes, les missions locales et les personnes handicapées. Mais les travailleur.euse.s et bénéficiaires de Pôle Emploi ont l’habitude de ce  flou, des nouvelles mesures mises en place à la va-vite, du stress constant, voilà quelque chose qui ne changera pas.

Bonne nouvelle pour le patronat, la cotisation à l’assurance chômage passe de 4,05% à 4%, les manque de financement se feront au coût des privé.e.s d’emploi avec des jours d’indemnités chômage en moins, une baisse du chômage des cadres et hauts salaires (minimum 4500€/mois), chômage sénior à partir de 57 ans au lieu de 55.

C’est donc les travailleur.euse.s qui vont devoir payer pour rembourser la dette de l’assurance chômage pendant que les responsables de celle-ci perçoivent de plus en plus de cadeaux de l’État.

 

Le RSA : un nouveau SMIC

607,75€, c’est le montant du RSA, 528€ : le Contrat Engagement Jeune (CEJ), 609,95€ : le Service Civique, 669,90€ : les stages rémunérés. Autour de 600€, c’est la faible rémunération que l’on peut espérer avec les nombreux sous-contrats de salariat déguisés.    
N’oublions pas les ESAT, institution d’esclavage des personnes handicapées, rémunérées en moyenne à 55% du SMIC, pas protégées par le droit du travail et avec quasi-impossibilité de démissionner.

Avec ces rémunérations à 400€ en dessous du seuil de pauvreté, l’objectif est clair : forcer les privé.e.s d’emploi à accepter n’importe quel contrat au SMIC. Les stages et les services civiques permettent à plusieurs secteurs comme la culture et l’associatif de pallier au manque d’aides de l’État, mais à ne jamais recruter sous un vrai contrat de travail, limitant le nombre de places et habituant la jeunesse à la précarité et à l’exploitation.

 

De la vulnérabilité à l’exploitation

Nous rendre vulnérables c’est nous rendre exploitables, il ne doit y avoir aucune chance de vivre sans travailler pour un patron, les privé.e.s d’emploi sont pointé.e.s et harcelé.e.s pour espérer toucher à peine de quoi survivre, le choix qui leur est donné est de mourir de la précarité ou au travail.

L’État ne fait que servir les patrons, alors c’est bien contre eux que nous devons agir. Les moyens de production sous contrôle ouvrier pour nous débarrasser de l’exploitation. Avec nos camarades privé.e.s d’emploi : solidarité ouvrière.

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