Une décision qui montre les contretemps de l’exécutif

La nomination des ministres a tardé, mais n’a pas déçu sur la ligne macroniste, si certains croyaient encore au en même temps, force est de constater que celui-ci est définitivement mort et enterré. La conservation de Bruno Le Maire, à l’économie, et celle de Gérald Darmanin, à l’intérieur, ainsi que la nomination d’une constellation d’anciens sarkozystes confirment l’extrême droitisation de la ligne gouvernementale après le vote de l’abjecte loi immigration. 

Nommer des ministres coupables de corruption et de trafic d’influence semble être devenu la norme gouvernementale, à l’image de Rachida Dati, nouvelle ministre de la culture. Cette même ministre qui, il y a quelques années, dénonçait ouvertement les députés de droite et de gauche nouvellement acquis au macronisme comme des traîtres.

Parce que les polémiques et les scandales sont aussi devenus la norme des membres du gouvernement français, Attal nomme également Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’éducation. Elle s’illustre avant même d’avoir prononcé ses vœux dans le célèbre amphithéâtre historique de la Sorbonne. Aux côtés de Gabriel Attal, lui-même ancien ministre de l’éducation, elle nous détaille la stratégie scolaire d’évitement qu’elle a choisie pour la scolarité de ses trois enfants dans une interview. En effet, elle nous explique que face au manque de professeurs pas remplacés, aux problèmes d’insertions sociales des enfants et face à toutes les défaillances du système scolaire public auxquels ses enfants ont fait face, elle « fait le choix » de mettre ses enfants dans une école à 2800€ l’année. Il appartient maintenant à notre nouvelle ministre de conseiller aux français de « faire ce choix » coûtant le double d’un SMIC, où alors de tenter de résoudre les problèmes de l’éducation nationale.

Dans un contexte où les performances scolaires des enfants en France chutent et où les professeurs manquent, c’était un défi apparemment insuffisant car Amélie Oudéa-Castéra n’est pas seulement la nouvelle ministre de l’éducation, mais aussi celle des Jeux Olympiques 2024. Face à deux dossiers colossaux comme l’éducation en France en 2024 et les Jeux Olympiques, il sera intéressant de voir quelle sera la solution miracle de ce gouvernement pour gérer les polémiques et défis à venir.

Nous ne pouvons que continuer à combattre la ligne politique gouvernementale, qui n’a trouvé comme seul moyen de combattre l’extrême droite que de devenir elle-même d’extrême droite. 

Proclamer partout, ce gouvernement comme étant progressiste car il s’agirait du premier à être dirigé par un premier ministre ouvertement gay, ne suffira pas pour maintenir l’écran de fumé.