En Allemagne, des mobilisations massives ont eu lieu ces dernières semaines contre les propositions racistes du parti d’extrême-droite AFD (Alternativ für Deutschland). Une mobilisation antifasciste se lance dans un cadre de mobilisation générale de la population, notamment à partir des grèves de Jeunes pour le climat (Fridays for future) et des grèves de travailleuses et travailleurs pour de meilleures conditions de vie (transports, inflation, immigration). C’est un contexte de revendication plurisectoriel également marqué par le mouvement pour la Palestine et la mobilisation des agricultrices et agriculteurs. Pendant que le gouvernement SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne) essaie de récupérer les lauriers de ces initiatives revendicatrices pour s’acheter une conscience progressiste, il est nécessaire de construire une alternative politique anticapitaliste indépendante.
La montée de L’AFD à Potsdam
La montée de l’extrême droite fait rage en Allemagne. Comme en France, le pays fait face à des politiques d’immigration et de remigration racistes poussées par l’AFD qui ont donné lieu à une réunion du parti à Potsdam aux côtés de groupes de mouvements nazis. Sous une idéologie commune, cette réunion amènera à l’ordre du jour la notion “d’Allemands pure souche” et la remigration des Allemand.e.s ne pouvant pas prétendre à cette dénomination (c’est-à-dire toute personne d’ascendance étrangère). Dans le contexte actuel d’inflation, auquel s’ajoute la guerre en Palestine, ces politiques ont attisé la colère de plusieurs centaines de milliers d’Allemand.e.s qui se sont mobilisés dans des marches ainsi que des grèves multisectorielles.
L’hypocrisie du gouvernement SPD
La réponse du gouvernement au pouvoir n’est pas des plus satisfaisantes. En effet, comme toute politique en crise, l’immigration est un parfait bouc émissaire que le gouvernement n’a pas pu s’empêcher d’utiliser en pointant du doigt ces individus et notamment en soutenant les plans de remigration et en excluant les groupes soutenant les Palestinien.ne.s des manifestations à coup de répression policière. Ce n’est que face aux grandes vagues de contestation et de mécontentement général que le gouvernement au pouvoir a semblé changer son fusil d’épaule et soutient désormais les manifestations pour s’acheter bonne conscience.
Des colères qui s’accumulent
De nombreux secteurs se sont donc mis en grève, paralysant un pays déjà en difficulté sur son service de transports. Les transports berlinois ainsi que le réseau de train national se sont mis en grève à la suite de Fridays for future réclamant par la même occasion des transports un peu plus “deutsche qualität”. Les travailleuses et travailleurs de la compagnie aérienne Lufthansa ont suivi la fièvre de la grève qui prend l’Allemagne, rendant un peu plus visibles les luttes internes du pays à l’international. Les militant.e.s pour la cause palestinienne n’ont évidemment pas manqué à l’appel dans les mobilisations contre l’extrême-doite et pareillement à leur voisins français, les agricultrices et agriculteurs se sont également soulevé.e.s dans cet élan, se mobilisant cependant sur des objectifs pluriels.
Unifier notre colère contre l’extrême-droite
Face à ces secteurs en crise, à ces infrastructures qui se dégradent, à cette inflation qui prend à la gorge les travailleuses et travailleurs de chaque côté du Rhin et du retour des politiques d’extrême-droite, il est indispensable qu’en Allemagne comme en France les luttes perdurent pour le maintien des droits sociaux. Elles doivent empêcher cette extrême-droite de s’installer plus confortablement dans le paysage socio-politique. Une mobilisation aussi bien national qu’international est nécessaire dans cette lutte pour l’égalité, à l’image des manifestations en Argentine contre la politique de Milei.