Par : Rédaction Izquierda Web
Une fois de plus, le 8 mars est devenu une journée de mobilisation féministe internationale. Dans des centaines de villes du monde entier, le mouvement des femmes a envahi les rues pour revendiquer ses droits.
En parcourant les principaux médias internationaux, deux axes se dégagent. D’une part, la lutte pour l’avortement légal, que ce soit pour sa légalisation ou, dans d’autres cas, contre les attaques de l’ultra-droite visant à le rendre illégal dans les pays où il est déjà légal. D’autre part, la solidarité avec le peuple Palestinien face au génocide commis par le sionisme dans la bande de Gaza. A ces axes s’en ajoutent bien sûr d’autres à caractère local.
Le courant international Socialisme ou Barbarie (SoB) a fait partie des mobilisations dans plusieurs pays. Les drapeaux de ¡Ya Basta ! et de Las Rojas flottaient dans certaines des principales mobilisations internationales. Voici un bref rapport et des vidéos sur la participation de notre courant en Amérique latine et en Europe.
Paris, en France
Dans cette capitale européenne, la marche a rassemblé des dizaines de milliers de femmes. En ce qui concerne les secteurs qui ont participé, on note la présence de syndicats, de partis politiques et d’associations féministes. Nos camarades de SoB et de Las Rojas ont participé au cortège du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), dont nous faisons partie.
L’activité s’est concentrée sur des questions internationales, telles que la solidarité avec le peuple Palestinien, en particulier avec les femmes et les enfants qui sont parmi les principales victimes du génocide perpétré par le sionisme. La solidarité avec les femmes Ukrainiennes, elles aussi victimes de la guerre, a également été encouragée.
Cortège du NPA le 8 mars à Paris
La solidarité avec la Marée Verte face aux attaques ultra-réactionnaires du gouvernement Milei en Argentine a également été remarquée. Rappelons qu’il a récemment déclaré son intention d’abroger la loi sur l’avortement légal, une conquête récente du mouvement des femmes dans ce pays.
En outre, durant les jours précédant la mobilisation du 8 mars, Milei n’a cessé de faire des provocations antiféministes, comme l’interdiction d’utiliser un langage inclusif ou de renommer les espaces institutionnels dédiés à la mémoire des femmes combattantes.
Un fait marquant dans la manifestation a été l’utilisation massive de foulards verts. C’est une démonstration de l’impact international de cette lutte historique, ainsi que la transformation du foulard en un symbole générationnel de la lutte féministe.
D’autre part, la journée en France a été marquée par la déclaration de l’avortement comme instrumentaliser la lutte féministe et revitaliser son profil « progressiste ». Il faut dire qu’il a été passablement érodé après la mise en œuvre de fortes mesures d’austérité à l’encontre de la classe ouvrière et des secteurs populaires.
Dans ce contexte, l’un des principaux points de la marche était de dénoncer l’hypocrisie du gouvernement. Son soutien à l’avortement est un geste vide de sens. Par exemple, le gouvernement a récemment annoncé des coupes budgétaires, ce qui signifie qu’il a réduit les ressources destinées à la santé et à l’éducation.
De même, en décembre dernier, le président a soutenu l’acteur Gérard Depardieu, accusé de violences sexuelles par plus d’une douzaine d’actrices. Il a aussi maintenu en fonction le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, accusé de viol depuis 2017 et relaxé cette année par la « justice » bourgeoise.
Solidarité avec les Argentines !
Dans l’un de ses derniers discours publics, Macron a aussi parlé d’un réarmement démographique, c’est-à-dire d’un appel aux femmes à faire des enfants pour protéger idéologiquement la nation. C’est une doctrine nationaliste inacceptable. Une politique qui ne laisse aucun doute sur le caractère très réactionnaire du gouvernement.
Pour toutes ces raisons, la mobilisation du 8 mars à Paris a eu un profil indépendant du gouvernement, tout en soulevant des axes de solidarité internationale avec les femmes d’Argentine et de Palestine.
Saõ Paulo, Brésil
La mobilisation a également été massive dans la capitale de São Paulo, rassemblant entre 12 et 15 000 personnes. Au cours de l’événement, les drapeaux palestiniens figuraient en bonne place dans plusieurs colonnes, ce qui témoigne de la solidarité internationale avec la résistance de ce peuple face à des décennies d’oppression coloniale et au génocide en cours à Gaza. L’axe de rejet des privatisations des services de train, de métro et d’eau promues par l’actuel gouverneur d’extrême droite, Tarcísio de Freitas, était également présent.
Un 8 mars de lutte au Brésil !
Les jeunes anticapitalistes de ¡Ya Basta ! ont formé un cortège dynamique. Ils ont dénoncé la violence contre les femmes au Brésil, qui a augmenté depuis la montée du mouvement d’extrême droite Bolsonariste et son discours de haine contre les droits des femmes (parmi d’autres secteurs qu’il attaque avec véhémence).
Le cortège a également pris position pour un cessez-le-feu immédiat en Palestine, pour la solidarité avec la Marée Verte en Argentine et, bien sûr, la nécessité de promouvoir une campagne pour la légalisation de l’avortement au Brésil. Cette demande se situe à la gauche du gouvernement de Lula, qui s’est opposé à la légalisation de l’avortement depuis la campagne électorale.
Enfin, les manifestant.es du cortège ont appelé à descendre dans la rue pour garantir l’emprisonnement de Bolsonaro et de tous les responsables de la tentative de coup d’État du 8 janvier 2023.
San José, Costa Rica
La marche a été suivie massivement, par environ 15 000 personnes. Les jeunes anticapitalistes de Ya Basta ! et Las Rojas avaient pour thème central la lutte pour l’avortement légal, ainsi que la solidarité avec la Marea Verde en Argentine face aux attaques de Milei.
En outre, un appel a été lancé pour descendre dans la rue afin de lutter contre le gouvernement de Rodrigo Chaves, caractérisé par ses politiques d’ajustement néolibérales, combinées à des traits autoritaires et sexistes.
Le cortège ¡Ya Basta ! et Las Rojas a réuni environ soixante-dix personnes et, comme d’habitude, une puissante batucada a accompagné l’agitation anticapitaliste et féministe.