Les travailleurs et travailleuses de l’éducation dans le 93 sont en grève reconductible pour un plan d’urgence afin de rendre acceptables les conditions de travail et d’étude.
Suite à la mobilisation contre le choc des savoirs début février, l’intersyndicale (CGT, SUD, FSU et CNT) a appelé à la grève reconductible à la rentrée du 26 février avec comme plan de bataille le “Plan d’Urgence 93” en préparation depuis octobre dernier.
Le Plan d’Urgence 93
Des taux de grévistes entre 20 et 60% selon les syndicats et le rectorat de Créteil, des AG de grévistes à près de 500 personnes dans une mobilisation avec les lycéen.ne.s et les parents d’élèves. Toutes et tous demandent un plan d’urgence pour le 93 : 358 Millions d’euros d’investissement (qui n’incluent pas les rénovations des établissements en ruines), 5200 postes d’enseignant.e.s, 175 CPE, 650 AED, 320 assistant.e.s pédagogiques, 2200 AESH ainsi que des infirmier.e.s et assistant.e.s sociales.
Ce plan d’urgence a été préparé en sondant les différents établissements du département, le plan est chiffré et sourcé selon les effectifs de chaque établissement et le nombre de postes à créer et l’argent à investir pour atteindre des standards corrects d’éducation : pas plus de 20 élèves par classe, un AED pour 90 élèves et une AESH par élève en classe spécialisée.
358 Millions à investir contre 5 Milliards pour le déploiement des uniformes et pas encore de chiffre pour les groupes de niveaux, les classes prépas lycée prévues par Gabriel Attal. Bruno Le Maire prévoit de couper 700 millions dans le budget de l’éducation nationale, d’où viennent les élèves qui pourront survivre dans ce système scolaire ? Pas du 93 et des quartiers populaires, Gabriel Attal se félicite déjà d’une baisse du taux de réussite au brevet de cette année.
Le gouvernement ne fait plus de l’école un transmetteur de savoirs émancipateurs mais une compétition entre les “faibles et les forts”, le but n’est plus de travailler et de s’adapter pour que tout le monde puisse acquérir ces savoirs, une politique de tri social qui sert les besoins du marché et des patrons.
Une grève de masse organisée à la base
Depuis le début de la mobilisation pour le plan d’urgence, les assemblées générales de ville sont réapparues et se tiennent quotidiennement, des représentant.e.s officieux de ces AG participent presque tous les soirs à l’AG départemental, se tient aussi une fois par semaine une AG départementale ouverte à la Bourse du Travail de Paris qui réunit à chaque fois près de 500 grévistes.
La mobilisation s’étend peu en dehors du 93, des professeur.e.s du 93 ont occupé l’académie de Versailles et une opération collège désert à eu lieu dans le nord de Paris. Les directions syndicales nationales de l’éducation ne se servent pas de la mobilisation du 93 comme levier de radicalisation quant aux conditions de travail et d’études mais appellent seulement à prendre exemple.
Même si la grève du 93 qui a actuellement lieu est dirigée par la base, c’est bien les syndicats de l’éducation locaux qui ont fait le travail de construction du plan d’urgence, il y a un besoin de proposer des perspectives, de faire prendre part les travailleurs et les travailleuses à leurs mise en place, les grèves défensives ponctuelles ne mènent à rien depuis plusieurs années. Il faut élargir et généraliser la mobilisation au niveau national pour permettre de construire une grève portée par des convictions et revendications communes décidées par toutes et tous pour lancer un mouvement de masse.