Israël : Netanyahou fait face à une semaine de manifestations de masse exigeant sa démission

Depuis dimanche, des milliers d'Israélien.ne.s se rassemblent devant la Knesset, le parlement israélien, pour demander la démission de M. Nétanyahou et l'organisation d'élections anticipées.

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Il s’agit des plus importantes manifestations contre le gouvernement israélien depuis l’invasion de Gaza il y a près de six mois. Des dizaines de milliers d’Israélien.ne.s exigent la démission de M. Netanyahou, qu’ils accusent de ne pas être en mesure de mener à bien une négociation qui permettrait le retour des otages à Gaza.

Certain.e.s de celleux qui appellent à manifester sont des proches des otages, que le gouvernement utilise comme prétexte à un génocide. Iels dénoncent le fait que le gouvernement sioniste n’a aucun intérêt à récupérer les Israélien.ne.s capturé.e.s.

D’autres participant.e.s à la marche ont déclaré que Netanyahou agit « guidé uniquement par sa survie politique ». Le gouvernement israélien avait été fortement contesté avant le 7 octobre.

Les manifestations coïncident avec le pire moment pour Israël en termes de soutien interne et externe à l’invasion féroce et au génocide qu’il mène à Gaza.

En politique intérieure, les prétentions génocidaires de plus en plus évidentes de l’État dans la bande de Gaza et son refus de négocier pour tenter de sauver ses otages ont divisé la société israélienne.

Sur le plan international, la situation n’est guère meilleure pour le gouvernement de M. Netanyahou. Le nombre de pays remettant en question les actions d’Israël (même s’il s’agit d’une remise en question hypocrite, uniquement dans le discours) a augmenté. Mais ce sont les deux plus fidèles alliés d’Israël en Occident qui ressentent le plus la pression : Les États-Unis et le Royaume-Uni.

L’administration Biden a dû répéter un changement tactique dans sa politique à l’égard du conflit, qui était jusqu’à récemment un soutien fermé à Israël. Le génocide apparent et le meurtre de milliers de civils palestinien.ne.s, principalement des femmes et des enfants, ont accru la pression internationale. Après des centaines de mobilisations de solidarité avec la Palestine dans le monde entier, la Maison-Blanche a commencé à publier des déclarations « critiques » à l’égard des actions criminelles d’Israël, bien qu’elle continue à en soutenir la substance.

Ces tensions ont atteint leur paroxysme la semaine dernière, lorsque l’abstention des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies a permis l’adoption de la toute première résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat pendant le mois de Ramadan.

Celui qui, jusqu’à présent, s’est montré encore plus ferme dans son soutien à Israël est Rishi Sunak, le premier ministre conservateur britannique. Le Royaume-Uni reste l’un des principaux fournisseurs d’armes d’Israël.

Cependant, la pression monte sur son gouvernement dans un pays qui a connu des manifestations historiques et sans précédent de solidarité avec le peuple palestinien. Les critiques à l’encontre de M. Sunak ont été ravivées ces dernières heures lorsqu’il est apparu qu’une attaque israélienne avait tué sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen (WCK), qui livraient de la nourriture à Gaza. Deux des volontaires tués étaient britanniques. WCK a annoncé qu’elle suspendait ses activités dans la bande de Gaza. Il s’agissait de l’une des dernières ONG d’aide humanitaire actives à Gaza face aux attaques aveugles et aux massacres quotidiens auxquels Israël soumet l’ensemble de la population locale.

Avec le cynisme qui le caractérise, M. Netanyahou s’est « excusé » pour le meurtre des sept volontaires, mais a précisé que « ce sont des choses qui arrivent en temps de guerre« . En outre, dans un message télévisé adressé à l’ensemble du pays, il a ratifié son intention de procéder à une incursion terrestre à Rafah, où plus d’un million et demi de personnes sont actuellement réfugiées. Tous les analystes – y compris les alliés d’Israël – s’accordent à dire qu’une avancée sur Rafah conduirait à une catastrophe humanitaire à Gaza encore plus grave que la situation actuelle.

Dans le même message à la population, M. Netanyahou a minimisé les mobilisations contre lui et a rejeté l’appel aux élections comme « quelque chose qui profiterait au Hamas ».

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