
Les négociations pour une trêve de la guerre et la libération des otages ont repris au Caire entre les gouvernements israëlien, étasunien, qatari et le Hamas, le dimanche 7 avril. Depuis le début de la guerre en représaille de l’attaque du Hamas il y a six mois, au moins 33 137 Palestinien.ne.s ont été tué par l’armée israélienne. L’ONU indique que la majeure partie des 2,4 millions d’habitant.e.s de la bande de Gaza sont menacés de famine.
Biden contraint de mettre une petite pression sur Nétanyahou
L’armée israélienne a dû lâcher du lest après avoir tué sept salariés de l’association étatsunienne World Central Kitchen (WCK), en annonçant le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza. Les Etats-Unis ont fait pression auprès du gouvernement israélien pour qu’il laisse de nouvelles voies de passage pour les convois humanitaires.
L’armée israélienne a pourtant volontairement bombardé le véhicule de WCK. Le nombre de travailleur.euse.s humanitaires tué.e.s lors de ce conflit s’élève donc à 196, dont plus de 175 étaient du personnel de l’ONU. Le gouvernement israélien cherche à isoler Gaza le plus possible, à ne pas laisser les journalistes et humanitaires témoigner du génocide en cours. Une enquête rapidement menée par l’armée israélienne sur le bombardement du véhicule de WCK tente d’incriminer le drame à une série d’erreurs.
Mais la volonté d’anéantir tout ce qui bouge à Gaza n’est pas une erreur d’appréciation de quelques officiers, c’est la politique génocidaire de Nétanyahou. Les Etats-Unis se voient contraints de réagir car certaines des personnes assassinées sont des ressortissants du Commonwealth.
Les Etats-Unis et l’Allemagne ont cependant voté contre une résolution non-contraignante de l’ONU visant à limiter l’envoi d’armes à Israël. Biden conserve son sens du commerce. 92% des armes livrées à l’Israël proviennent des États-Unis. L’Allemagne est la seconde exportatrice principale. Le France s’est abstenue de cette résolution proposée par le Pakistan.
L’armée d’Israël détruit les hôpitaux et attaque Damas
L’hôpital d’Al-Shifa, qui était le plus grand et le mieux équipé de Gaza, a été intégralement ravagé par deux semaines d’opérations militaires israéliennes. Les reporters sur place ont décrit un charnier et rapporté les propos d’un témoin qui dit que « Les chars sont passés sur des corps ».
Israël a aussi bombardé le consulat iranien à Damas, capitale de la Syrie, risquant une fois de plus l’embrasement du Proche-Orient. L’Observatoire syrien des droits de l’homme fait état de 16 morts. Sept d’entre eux étaient des “Gardiens de la révolution islamique” (l’armée idéologique de l’Iran). Le chef d’état-major des forces armées iraniennes a répondu à cette attaque que « les représailles de Téhéran seront menées au bon moment et avec un maximum de dégâts pour l’ennemi« .
La situation n’est pas prête de se stabiliser dans la région. Ce seront toujours les travailleur.euse.s qui paieront de leur vie les guerres des puissances impérialistes, grimées en dictateurs ou extrémistes religieux.
Nétanyahou n’est plus prophète en son pays
Dimanche 31 mars, plusieurs milliers de personnes ont manifesté devant la Knesset pour exiger la démission de Nétanyahou. Les journalistes de l’AFP ont pu témoigner d’une forte répression de la part de la police. Une manifestation est organisée tous les samedi, comme le 6 avril dans cinquante villes du territoire israélien.
Ce samedi, environ 100 000 personnes se sont réunies sur une place devenue emblématique à Tel Aviv depuis les manifestations de 2023 contre la réforme de la justice. Cette réforme a fait perdre à l’Israël son statut de “démocratie libérale” selon l’institut Varieties of Democracy.
Les manifestant.e.s exigent que des élections soient tenues maintenant. Le cortège a ensuite rejoint la manifestation pour la négociation de la libération des otages détenus par le Hamas.
La sortie du conflit ne peut pas être tributaire du comportement du Hamas. La pression des travailleurs et travailleuses sur leur gouvernement aux Etats-Unis, en Israël, et dans tous les pays impliqués dans le conflit doit s’intensifier pour arrêter le massacre des Palestinien.ne.s. Dégageons Nétanyahou ! Nous exigeons un cessez-le-feu immédiat et permanent.
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