
Un mélange d’austérité et de répression qui gangrène les établissements scolaires. C’est un cocktail empoisonné préparé par le gouvernement à l’encontre des élèves mais aussi des enseignant·es qui osent s’exprimer contre le génocide et en solidarité de peuple palestinien. Les événements de ces dernières semaines le confirment. Aujourd’hui, le milieu scolaire est devenue un lieu très peu sûr pour les élèves et pour celles et ceux qui y travaillent.
La ministre de l’Education nationale Élisabeth Borne s’est rendue sur place. Elle a rappelé les initiatives et annonces déjà engagées par le gouvernement : lutte contre le harcèlement scolaire, contrôles de sacs inopinés, plan pour la santé mentale des jeunes. « Nous devons apporter une réponse globale pour protéger les élèves et les enseignants face à cette violence » a-t-elle déclaré.
L’éducation nationale entre délabrement et autoritarisme
L’ajustement appliqué à l’éducation nationale précède sans aucun doute la gestion de Borne. Les revendications du secteur éducatif, tout comme celles du secteur médico-social, sont le talon d’Achille du gouvernement. Il s’agit des derniers bastions de l’État providence que Macron n’a pas voulu démanteler d’un seul coup, mais plutôt petit à petit. Aujourd’hui, la situation touche le fond avec cette affaire, qui n’est que le reflet des conditions scolaires dégradées et d’un climat de violence qui règne au sein des établissements. C’est ainsi que les enseignant·es, qui ne sont pas rémunéré·es à leur juste valeur, abandonnent la profession ou cherchent d’autres moyens de survie. Les services infirmiers, médicaux et d’orientation sont délocalisés et mutualisés en dehors des établissements. Les assistant·es pédagogiques et les AESH ( accompagnant·es d’élèves en situation de handicap) sont affecté·es à différents établissements pour des salaires de misère. Et pourtant, malgré toutes ces difficultés, les écoles continuent de dis « fonctionner ».
Plus qu’un pion
Toutes ces situations ont été aggravées par la crise sanitaire. Les conséquences ont été subies par le personnel le plus vulnérable et précaire : les AED. Ce secteur avait compris la nécessité de s’organiser autour de la bataille pour les retraites, en collaboration avec d’autres travailleur·euses. Ces mobilisations ont dépassé largement et à plusieurs reprises les centrales syndicales traîtres de l’éducation nationale.
Entre 2019 et 2023, notre courant a joué un rôle important en organisant le secteur des assistant·es d’éducation autour des revendications non seulement syndicales mais aussi politiques. Ces discussions ont porté des revendications concrètes autour des conditions de travail mais aussi autour du sens d’un métier, jusqu’à là instrumentalisé par les directions dans le sens d’appliquer la loi à travers une surveillance punitive au sein de l’éducation nationale.
Cependant, l’autoritarisme fait des ravages dans les établissements scolaires et, non content de détourner le véritable rôle des AED dans les écoles, le gouvernement lance également une croisade contre les jeunes. Et en particulier contre celles et ceux qui se mobilisent pour l’augmentation du budget, en solidarité avec la Palestine ou contre les violences policières.
À cet égard, le cas d’une enseignante suspendue dans l’Yonne pour avoir cédée à la demande de ses élèves de faire une minute de silence pour les victimes de Gaza, n’est qu’un autre exemple flagrant d’autoritarisme et de répression.
Le gouvernement recourt à la violence économique pour punir les élèves ou les étudiant·es en supprimant les bourses et les aides financières aux familles de certains « éléments perturbateurs » et, dans le cas des enseignant·es, en les suspendant.
L’État est responsable ! Organisons-nous !
Il est essentiel de comprendre, d’une part, comment les directions des établissements ont réduit les jeunes travailleur·euses assistant·es d’éducation au rôle de pion·nes. C’est l’État qui les oblige à jouer le rôle de policiers scolaires auprès des élèves. Il est tout à fait logique que, pour les élèves, les assistant·es d’éducation ne soient pas des figures éducatives, mais punitives, au même titre que la police dans la société.
Dans un contexte comme celui que nous vivons actuellement, où l’école est devenue un lieu violent, il est urgent de rétablir le sens pédagogique et l’accompagnement des assistant·es éducatifs. Renforcer l’organisation de nos équipes pour faire face à la montée de l’autoritarisme dans les écoles et se mobiliser en solidarité avec les enseignant·es suspendue·es
De même, il nous faut dénoncer activement l’appropriation de ce drame par les secteurs de la droite politique qui veulent renforcer la présence policière et les feuillages dans les écoles. En revanche, il y a une urgence à sensibiliser les élèves et les jeunes en général aux nouveaux défis de cette nouvelle étape du capitalisme. Un système qui, au lieu de nous offrir stabilité et prospérité, ne tardera pas à nous appeler à l’embrigadement pour mener des guerres qui ne nous concernent pas.
Il est temps de s’organiser dans nos lieux d’étude et de travail pour mettre un frein au climat réactionnaire en encourageant la solidarité et la conscience révolutionnaire.
Organise-toi avec SoB !
Sources:

