
Suite à la dissolution du groupe Identité et Démocratie en 2024, ses archives financières sont passées en audit. Il a alors été révélé plusieurs utilisations frauduleuses de l’enveloppe parlementaire : surfacturation de prestation et dons à associations sans lien avec les activités politiques du groupe. Le principal bénéficiaire de cet argent est Frédéric Châtillon, ancien leader du groupuscule néo-fasciste GUD (Groupe Union Défense) et longtemps bras droit de Marine Le Pen à l’intérieur du Front National. D’autres entreprises dirigées par d’anciens membres du GUD dans un réseau informel autour du RN surnommé « GUD Connection » ont bénéficié des fonds européens pour des services d’édition, impression, graphisme ou encore gestion de réseaux sociaux.
Certaines associations aussi ont bénéficié de l’argent du RN : refuges pour animaux, amicales des pompiers, sauvetage du patrimoine chrétien et autres associations culturelles. Toutes ont pu recevoir quelques milliers d’euros par des dons personnels d’eurodéputés RN sans savoir que l’argent provenait d’une enveloppe à usage spécifié. Toutes ces associations se trouvent dans des circonscriptions à majorité RN ou comptent parmi leurs membres des adhérent·es du parti : un moyen de s’assurer une base locale et un soutien politique. Ces méthodes mafieuses correspondent bien au parti d’extrême-droite.
À l’inverse de l’image anti-système que se donne le RN, ces révélations montrent à quel point le parti est intégré dans ses rouages, et comment il s’en sert pour ses intérêts, à l’image des autres partis bourgeois contre qui il prétend faire opposition.
Le Pen et ses collègues doivent être mis·es dans le même panier que les Sarkozy, Fillon et Darmanin : celui des gardiens de l’ordre bourgeois. Iels n’hésitent pas à servir dans les caisses publiques comme si cet argent était le leur ; iels appellent toujours à la tolérance zéro de la justice envers les « délinquants » de notre classe qui peinent à survivre, mais ferment les yeux ou se serrent les coudes avec leurs amis de la bourgeoisie.
La condamnation de Marine Le Pen, plus tôt cette année, a prouvé qu’une réponse pénale était possible. Cela prouve qu’il y a intérêt pour notre camp à se mobiliser face à la justice pour qu’elle condamne nos ennemis. Sans ces actions, elle ne fera que fermer les yeux comme le démontre l’avance du procès d’appel de Le Pen pour lui permettre de présenter en 2027 en cas de victoire. Cette nouvelle affaire doit servir à démontrer que les discours d’extrême droite ne représentent que les intérêts de la bourgeoisie. Seule la mobilisation de masse de notre camp social permet à ce que les véritables délinquant·es et récidivistes soient condamné·es et peut faire plier la justice contre sa propre nature de classe par la pression populaire.

