
Un gouvernement fragile et autoritaire en crise politique permanente
Le gouvernement Macron traverse un nouveau chapitre de sa crise politique permanente. Après des nominations successives, Macron n’arrive pas à nommer un Premier ministre capable de gouverner la France et de tenir dans la durée. Dans ce sens, la démission de François Bayrou est la conséquence d’une politique agressive envers les majorités sociales, raison pour laquelle sa chute est une victoire de la mobilisation populaire.
En effet, la première conclusion politique de la démission de Bayrou est la suivante : il n’est pas possible de gouverner à force de provocations autoritaires et d’attaques sur les travailleur·euses et sur les classes populaires. Bayrou a payé le coût de sa politique anti-populaire, avec son projet de budget 2026 adapté aux besoins des riches, pour financer « l’effort de guerre », avec le triplement des dépenses pour l’armée et de coupes drastiques sur la santé, sur l’éducation et sur les services publics, avec y compris la suppression de jours fériés.
Après la chute du gouvernement Bayrou, Macron a décidé de nommer Sébastien Lecornu comme son nouveau Premier ministre, la veille des mobilisations du 10 septembre. Il s’agit, encore une fois, d’une énième nomination d’un politicien bourgeois, raciste, homophobe et de droite, que personne n’a choisi. Avec cette nomination, Macron réalise une nouvelle provocation vis-à-vis du mouvement de masse, exaspéré par les attaques sociales anti-démocratiques.
La succession des ministres de la macronie témoigne de la fragilité d’un gouvernement qui peine à convaincre qui que ce soit de sa politique guerrière et austéritaire. La crise permanente du gouvernement droitier de Macron s’explique par son incapacité à donner une réponse aux problématiques des majorités sociales, appelant aux méthodes anti-démocratiques en permanence pour imposer un programme de gouvernement qui satisfait uniquement les besoins des patrons.
Le succès du mouvement du 10 septembre : le débordement de la colère populaire
Le premier bilan du mouvement du 10 septembre est d’un énorme succès pour la mobilisation ouvrière, populaire et de la jeunesse. Un appel sur les réseaux sociaux était à l’initiative du lancement d’un mouvement pour « tout bloquer », en réaction aux déclarations estivales de guerre sociale du gouvernement démissionnaire. Les provocations de l’ancien Premier ministre ont été la goutte qui a fait déborder le vase d’une colère grandissante contre Macron qui a dépassé largement les limites institutionnelles. Depuis ce moment, des assemblées locales se sont tenues partout en France pour organiser une multiplicité d’actions par la base, qui ont débordé la passivité des directions syndicales et politiques de la gauche institutionnelle.
Le 10 septembre, des milliers de personnes se sont mobilisés partout, avec une forte présence de la jeunesse dans chaque action. La journée a commencé avec des blocages pour empêcher la circulation des transports. En région parisienne, des actions ont été organisées à Porte d’Orléans, à Porte de Paris, et surtout à Porte de Montreuil : une action qui a été réprimée fortement par la police. Dès le matin, de nombreux lycées ont été également bloqués, ainsi que de nombreux secteurs de travailleur·euses qui ont été en grève au niveau national. A Paris, des milliers de manifestants ont convergé vers la place de Châtelet, la place de la République, la gare du Nord ou encore la place de Fêtes, dans une multiplicité d’actions simultanées.
Le début du mouvement rappelle d’autres mouvements sociaux de lutte des dernières années, avec une accumulation d’expériences de mobilisation contre Macron et son monde. On y retrouve la spontanéité des Gilets jaunes, mais également l’expérience d’organisation par la base des mouvements des retraites. On y retrouve également la joie populaire qui s’exprime en totale liberté contre l’oppression d’un gouvernement autoritaire. Ce qui est sûr, c’est que la colère populaire a réussi à sortir des cadres de mobilisations traditionnelles, après les échecs des stratégies perdantes de l’Intersyndicale. La journée du 10 septembre marque le début d’une nouvelle séquence de la lutte des classes, qui permet de poser la question du pouvoir et des stratégies pour en finir avec les attaques permanentes du gouvernement Macron.
Dégageons Macron et son gouvernement des riches par la grève générale !
Après la réussite du mouvement du 10 septembre, la seule réponse, ridicule, du gouvernement aux mobilisations a été l’annonce du maintien de deux jours fériés, comme si cela pouvait mettre fin au mouvement qui vient de commencer. Après le départ de Bayrou, il faut également dégager Lecornu, mais aussi Macron et l’ensemble du régime autoritaire de la Vème République capitaliste. Pour ce faire, il est indispensable de poursuivre la mobilisation et de renforcer les cadres d’auto-organisation du mouvement. Dès la semaine prochaine, il est fondamental d’organiser des assemblées générales dans tous les lieux de travail et d’étude, de développer les assemblées locales et de commencer à construire des coordinations interprofessionnelles par la base.
Dans toute cette séquence, les directions syndicales et politiques de la gauche institutionnelle n’ont fait que mettre des bâtons dans les roues à la mobilisation, toujours dans une logique de dialogue social, pendant que la jeunesse et les travailleur·euses ont largement débordé leurs stratégies perdantes. Dans ce contexte, l’Intersyndicale appelle à une journée de grève nationale le 18 septembre. Il faut se saisir de cette date et transformer radicalement son contenu, dans la continuité du mouvement Bloquons tout !
Construisons une grève générale massive, radicale et politique par la base pour dégager Macron et l’ensemble de son système ! Rejoins Socialisme ou Barbarie pour faire vivre cette perspective et construire une autre société !