Travailleur·euses et étudiant·es « Bloquent tout » en Italie pour Gaza

La grève du 22 septembre pour Gaza en Italie ouvre de nouvelles perspectives de révoltes face au génocide en cours. Les dockers ont entraîné dans leur sillage une grève générale comptant des centaines de milliers de manifestant·es dans environ 80 villes.

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Banderole « Les écoles savent de quelle côté elles sont : contre le gouvernement et le génocide. »
Banderole « Les écoles savent de quelle côté elles sont : contre le gouvernement et le génocide. »

Une grève venue de la mer

Suite à une assemblée générale à Gênes le 11 septembre, les syndicats dits de base USB*, CUB*, USI-CIT et SGB et les dockers du CALP (Collectif autonome des travailleurs portuaires) ont lancé une grève générale d’une journée, le lundi 22 septembre contre les massacres de Gaza. La journée de grève a été synchronisée  avec le départ en mer de l’expédition internationale de la Global Sumud Flotilla, qui a mis les voiles de Barcelone dimanche afin de livrer des biens humanitaires à Gaza.

Le CALP s’est déjà illustré les années précédentes par le refus de livrer des armes. Dans une vidéo, les dockers rappellent qu’ils ne sont pas là pour servir l’armée. Les dockers menacent de reprendre la grève si le gouvernement israélien attaque la flottille.

Au port de Ravenne sur la mer Adriatique, second port commercial du pays, une mobilisation a permis de ne pas laisser transiter des cargaisons d’explosifs destinées à Israël, qui ont dû être rapatriées par voie terrestre.

Les transports, l’Éducation, la Santé et les services publics ont été les secteurs les plus plus mobilisés par la grève du 22, accompagnés d’une forte mobilisation étudiante. Lors du «  Bloquons tout » en Italie comme du «  Bloquons tout » en France, travailleur·euses et étudiant·es ont dénoncé le vol organisé des moyens alloués à l’éducation au bénéfice du budget militaire.

 

Des manifestations déterminées face à la répression

Sous le mot d’ordre « Contre le génocide, bloquons tout ! », les manifestations ont réuni 100 000 personnes à Rome, 50 000 à Milan,  20 000 à Venise, 10 000 à Bologne et Turin. La stratégie des manifestant·es était de neutraliser les nœuds de communication : ports, gares, autoroutes etc.

La gare de Rome Termini a été fermée temporairement face à l’afflux de manifestant·es. Le cortège a ensuite bloqué le périphérique avec la sympathie des automobilistes. La manifestation s’est achevée sur l’occupation de la faculté de lettres de la Sapienza. Partout dans le pays les étudiant·es se sont mobilisé·es par des blocages de facs et des départs de cortège, comme à Bari, Gênes, Milan.

A Milan, la police a attaqué les manifestant·es dans la gare centrale et a blessé de nombreuses personnes. Les images de cette répression ont servi aux médias de la bourgeoisie à essayer d’occulter l’ampleur de la mobilisation.

A Turin, la manifestation a occupé une voie ferroviaire tandis qu’à Gênes et Pise, une partie du périphérique a été bloquée. A Venise, les manifestant·es, qui cherchaient à neutraliser le port par lequel transite des armes pour Israël ont dû faire face à un important dispositif policier avec canon à eau.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Naples, Florence, Palerme, Trieste. L’USB a annoncé que le 22 : « tous les principaux ports d’Italie ont été bloqués, ainsi que 90 % des transports publics et 50 % des chemins de fer ».

 

Après le succès du 22 septembre, propageons la grève générale pour la Palestine et contre nos gouvernements impérialistes !

La grève du 22 septembre organisée par des syndicats de base et suivie par une population solidaire ouvre la voie à une salve de mobilisations auto-organisées, comme «  Bloquons tout » en France.

Pour cela, les mouvements devront s’affranchir des centrales syndicales ou des partis réformistes qui essayent de leurs mettre la bride. Tout comme en France où l’intersyndicale a lancé sa propre date d’appel à la grève le 18 septembre, au lieu de renforcer l’appel à la mobilisation du 10 septembre, la centrale syndicale italienne CGIL (Confédération générale italienne du travail) a elle appelé à à la grève à une date différente de celle initiée par le mouvement citoyen, le 19 septembre. A noter que les centrales syndicales en France n’ont jamais appelé à une grève pour Gaza, cette initiative doit venir du mouvement ouvrier et étudiant auto-organisés !

Le mouvement en Italie va probablement se poursuivre. Les dockers du port de Livourne, organisés avec le Gruppo Autonomo Portuali (GAP), sont parvenus à fermer le port le 22 septembre et poursuivent la mobilisation le 24 septembre pour refuser l’arrivée prévue d’un navire israélien chargé d’armes.

Comme en Italie, débordons les centrales syndicales en France et imposons notre propre agenda de lutte contre l’impérialisme, pour une Palestine libre et socialiste, pour le partage des richesses ! Partout dans le monde, les mobilisations contre le capitalisme se multiplient : au Népal, en Equateur, en Italie, organisons-nous pour une révolte internationaliste !

 

 

*Union Syndicale de Base ou USB (Unione Sindacale di Base)

**Confédération Unitaire de Base ou CUB (Confederazione Unitaria di Base)

 

Sources : www.lemonde.fr/international/article/2025/09/22/en-italie-des-manifestations-en-solidarite-avec-gaza-rassemblent-des-dizaines-de-milliers-de-personnes_6642452_3210.html

www.lindipendente.online/2025/09/23/una-marea-di-gente-per-la-palestina-ma-media-e-politici-vedono-solo-gli-scontri/

www.mediapart.fr/journal/international/220925/des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-travers-l-italie-contre-le-genocide-gaza

www.agenzianova.com/fr/news/in-migliaia-nelle-piazze-italiane-per-la-palestina-scontri-a-milano-e-bologna-foto-e-video/

www.corriere.it/economia/lavoro/diretta-live/25_settembre_22/sciopero-oggi-le-notizie-in-diretta-l-italia-si-ferma-per-gaza-con-blocchiamo-tutto-dai-trasporti-alla-scuola-i-disagi.shtml

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