Le mouvement ouvrier italien montre la voie pour arrêter le génocide

La grève du 22 septembre pour Gaza en Italie ouvre de nouvelles perspectives internationales de révoltes pour arrêter le génocide en cours. En Italie, les dockers ont entraîné dans leur sillage une grève générale comptant près d’un million de manifestant·es dans environ 80 villes. Le mouvement « Blocchiamo Tutto » montre la voie de la mobilisation de la classe ouvrière, capable de paralyser l’économie d’un pays et d’entraîner d’autres secteurs dans la mobilisation, comme la jeunesse étudiante. En Italie, les manifestant·es ont reclamé la reconnaissance de l’Etat Palestinien par l’Italie, dans le contexte de la reconnaissance de la Palestine par d’autres pays alliés historiques d’Israël. 

En ce moment, Nétanyahou se montre isolé au niveau international. L’Etat d’Israël devient une sorte de « paria » de la diplomatie internationale, en fonction de ses violations permanentes aux conventions internationales et aux droits humains. A New York, le boycott des diplomates à la déclaration de Nétanyahou lors de l’Assemblée de Nations Unies est symptomatique d’une perte de soutien international. Dans les dernières semaines, l’Etat d’Israël a attaqué la Global Sumud Flotilla, une initiative humanitaire d’activistes de 50 pays, qui compte avec le soutien des Etats espagnol et italien, entre autres, sous la pression des mobilisations. C’est pour cela, qu’à Socialisme ou Barbarie, nous avons lancé une campagne internationale de soutien à la Flotilla, de Paris à Sao Paulo, avec des initiatives de la jeunesse étudiante de l’Université de Sao Paulo et de Paris 8, qui s’expriment pour soutenir la Palestine. 

Il est nécessaire de poursuivre toutes les actions pour isoler Nétanyahou et l’État génocidaire d’Israël, en excluant ce pays de tous les domaines politiques, sportives et culturelles, en arrêtant tous les partenariats et les accords commerciaux, et en exigeant la rupture des relations avec les sionistes. La mobilisation de la classe ouvrière italienne est un exemple à prendre pour faire un saut qualitatif dans le mouvement de solidarité internationale avec la Palestine. 

Sortir de la stratégie perdante de l’Intersyndicale

En France, au lieu de poursuivre l’élan des mobilisations des 10 et 18 septembre, les directions syndicales ont préféré jouer le jeu du dialogue social avec le gouvernement Macron – Lecornu. Il s’agit d’un mécanisme connu : les syndicats font semblant de lutter, le gouvernement fait semblant d’écouter et finalement aucun accord n’est trouvé. C’est pour cela que la stratégie de dialogue social avec des journées isolées de mobilisation « saute-mouton » amène le mouvement vers la défaite, à l’image des manifestations des retraites, enterrées par la complicité des directions syndicales.

Pour ces raisons, il est fondamental de reprendre nos affaires en main, en organisant des assemblées générales de lutte dans les lieux de travail et d’études, pour que ce soit aux grévistes de décider les revendications et les moyens d’actions pour construire la mobilisation. Il faut changer radicalement de stratégie, abandonner la politique de dialogue social et mettre en place une stratégie gagnante, révolutionnaire. Cela ne pourra se faire qu’en visant le pouvoir politique, en commençant par la démission de Macron et de Lecornu et en exigeant la chute de leur régime autoritaire de la Ve République. Une mobilisation capable de tout bloquer, avec la force de la classe ouvrière et de la jeunesse, peut faire basculer tout le régime politique. C’était celle-là la crainte de la bourgeoisie face au mouvement du 10 septembre. Il faut poursuivre ce débordement de la colère sans permettre aux bureaucrates syndicaux de calmer les mobilisations. 

Depuis le début des mobilisations internationales pour la Palestine, les syndicats n’ont organisé aucune journée de grève nationale pour Gaza, alors que les travailleur·euses soutiennent majoritairement la lutte contre le génocide. En suivant l’exemple italien, il est temps que la classe ouvrière en France puisse tout bloquer également en soutien de la Palestine et pour dégager Macron. 

Bloquons tout pour la Palestine et pour dégager Macron !

A Socialisme ou Barbarie, nous appelons à suivre l’exemple italien pour que les travailleur·euses et la jeunesse manifestent pour tout bloquer : pour arrêter le génocide en Palestine et pour dégager Macron. Dans ce sens, nous serons mobilisé·es dans la rue ce jeudi 2 octobre, lors de la journée de mobilisation appelée par l’Intersyndicale. Il est nécessaire de converger dans la rue, mais en mettant en avant une orientation alternative à celle des directions syndicales. Nous appelons à faire converger les revendications contre le génocide et contre les attaques budgétaires, pour construire une grève générale capable de faire plier le gouvernement Macron.

Macron essaie de s’acheter une bonne conscience avec des déclarations hypocrites de reconnaissance de la Palestine, mais son gouvernement est responsable du génocide. Pour arrêter le massacre en cours à Gaza, la France doit rompre toutes ses relations avec l’Etat génocidaire d’Israël. Pour arrêter les livraisons d’armes, la répression et les partenariats avec les sionistes, Macron doit partir. Son gouvernement ne propose que de continuer la logique belliciste, en préparant le réarmement français et européen pour la guerre, avec des attaques sociales sur les travailleur·euses pour financer l’escalade guerrière. La lutte contre le budget de guerre sociale du gouvernement et le mouvement de solidarité avec la Palestine doivent converger dans une mobilisation commune pour dégager Macron et pour arrêter le génocide. 

Macron démission ! Grève générale pour tout bloquer ! Vive la lutte du peuple Palestinien ! Pour un seul Etat Palestinien, libre, laïque, ouvrier et socialiste !