
Un ras-le-bol de la population
Les contestations ont commencé la semaine dernière dans les rues d’ Antananarivo et ont encore lieu aujourd’hui dans plusieurs grandes villes du pays comme Imerintsiatosika, Mahitsy ou encore Anjozorobe. C’est à la suite d’un appel lancé sur les réseaux sociaux que les manifestations ont débutées. À l’heure actuelle, la bataille entre le gouvernement et le peuple malgache est toujours en cours. Les raisons de ce mouvement social sont nombreuses: coupures d’eau et d’électricité quotidiennes, corruption du gouvernement, pauvreté extrême de la population ou encore non-respect des droits fondamentaux. La colère de la population qui est à bout de souffle se fait ressentir dans les rues. Selon La Banque Mondiale, 75% de la population malgache vivent sous le seuil de pauvreté en 2022 tandis que l’île est classée 140e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption selon Transparency International. Quand en haut on ne peut plus et qu’en bas on ne veut plus, la colère est la réponse à la frustration. Pour le peuple malgache, la révolte par la rue est la seule solution car c’est la seule qui peut réellement faire bouger les choses. Face à un gouvernement qui enchaîne les crises et n’hésite pas à faire usage de répression, le changement doit se faire par le peuple et pour le peuple.
La répression comme arme du gouvernement
Malgré les tentatives de répression et de discussions du gouvernement, les manifestations continuent et la colère de la population ne cesse de s’accroître. Suite aux premiers mouvements, une répression policière à été mise en place par le gouvernement justifiant cela par la présence de pillages, incendies et violences. De plus, l’État a imposé un couvre-feu à la population et fait son maximum pour qu’elle se sente isolée du monde en coupant certaines communications aériennes par exemple. Le 29 septembre, l’ONU avait recensé vingt-deux personnes tuées dont certaines par des balles létales et du gaz lacrymogène utilisé par des officiers. Encore une fois, le gouvernement cherche à étouffer le mouvement par la répression. Le gouvernement est terrifié par les révoltes de la jeunesse car elle met en péril le système capitaliste bien rodé qui se fait de l’argent sur le dos des travailleur·euses et de la jeunesse. Ne pas opprimer ces actes de révolte, c’est céder et faire faiblir ce système, chose que tout gouvernement craint. Alors la solution est toute trouvée : faire taire la jeunesse par l’oppression et le mensonge pour espérer un essoufflement du mouvement.
Une réponse plus que douteuse du président
Le vendredi 3 septembre, le président Andry Rajoelina s’est exprimé sur la situation après plusieurs jours d’attente. Selon lui, une campagne de « cyberattaque massive » a été organisée depuis l’étranger pour attiser la colère et détourner le sens des manifestations. Il affirme qu’une campagne de manipulation numérique d’intelligence artificielle aurait eu lieu afin d’ « infiltrer et instrumentaliser » la lutte. Il a également ajouté qu’un renforcement des mesures de sécurité allait avoir lieu afin de protéger la jeunesse de la manipulation extérieure. Suite à cette prise de parole, le collectif Gen Z Madagascar a répondu avec indignation avant de tourner en dérision les propos du président. À nouveau, la réponse du gouvernement est une manœuvre politique afin de tenter un essoufflement du mouvement. Pour eux, la solution est la désinformation et le rejet de l’état actuel de la situation. Néanmoins, la jeunesse n’est pas dupe face à la manœuvre politique qu’essaye de mettre en place le président et continue de se rendre dans la rue pour protester.
La génération Z ou la génération révolution ?
Népal, Indonésie, Maroc, Madagascar… tous ces pays ont un point commun : la jeunesse internationale se mobilise contre l’état de la société actuelle. La génération Z ne passe pas par quatre chemins comme les générations précédentes. Elle prend les armes et sort dans la rue pour faire entendre la vérité sur cette société corrompue par un système capitaliste destructeur et meurtrier. Partout dans le monde, par les réseaux sociaux, des appels sont lancés à manifester et parfois même à renverser les gouvernements comme ce fut le cas au Népal courant septembre.
Et si la génération Z était celle qui allait lancer la révolution internationale ? Au vue de toutes les actions menées récemment, nombreux.ses sont celleux qui voient une occasion réelle de faire changer cette société inégalitaire et profondément ancrée dans le capitalisme. Malgré la radicalisation de plus en plus présente dans la jeunesse, la montée du fascisme s’implante également dans cette génération, menaçant ainsi l’espoir d’un avenir socialiste.
La jeunesse est impliquée dans ses actions mais la politisation est faible, laissant ainsi place à la récupération des luttes par l’extrême droite. Malgré une vision de plus en plus internationaliste grâce aux réseaux sociaux, la conscience de la jeunesse reste encore à développer. Il faut construire une perspective de lutte révolutionnaire et socialiste par la jeunesse à implanter à l’international.
Sources :
Madagascar : l’ONU choquée par la réponse violente à des manifestations | ONU Info
Chaos à Madagascar : Révolte Contre les Coupures
Manifestations meurtrières à Madagascar : nouvelle mobilisation malgré le renvoi du gouvernement
MANIFESTATIONS – Une fin de semaine sous tension
Génération One Piece : Wake Up 2013 n’a pas pris, Gen Z 2025 a explosé – Madagascar-Tribune.com
Crise politique : Andry Rajoelina évoque une « cyberattaque étrangère », Gen (…) – Madagascar-Tribune.com

