Comment ne pas sourire à l’idée d’imaginer Sarkozy en prison ? Après nous avoir saturé de ses mises en scène racistes (voir article 20 ans après la mort de Zyed et Bouna, la police tue toujours de sang froid), inondé de sa vie privé, multiplié les attaques antisociales contre notre camp, soutenu les dictateurs africains et pillé l’argent des Lybien·nes, sa promenade de santé en prison est une maigre revanche pour nous qui avons battu le pavé contre sa politique et avons subi la répression de sa police. Du ministère de l’intérieur à la présidence de la République, en terminant par celui qui soufflait à l’oreille de Macron, Sarkozy est un acteur emblématique de la françafrique, de ce que la corruption et la violence politique ont fait de meilleur. 

Une racaille en col blanc en prison

Sarkozy, élu Président de la République en 2007, se rend particulièrement célèbre par ses déclarations racistes alors qu’il est ministre de l’intérieur. Dans son discours de campagne en 2007, il nie le rôle important du gouvernement de Vichy dans la Shoah et tient à rappeler le rôle positif de la colonisation, principe adopté dans les textes de son parti, l’UMP.

Sarkozy entame la berlusconisation de la politique française en enchaînant les frasques dès son élection. Il embarque sur le yacht de Bolloré le lendemain de sa victoire, ne cherchant pas à masquer ses liens directs avec la bourgeoisie. 

Le jugement du 25 septembre 2025 dans l’affaire du financement libyen a relaxé Sarkozy des chefs d’accusation de corruption et de financement illégal. Cependant, il est condamné  à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs assortie d’une exécution provisoire. 

Face à ce verdict, tous les ténors de la bêtise, de la bourgeoisie, de la droite à l’extrême droite n’ont pas tari d’éloge pour défendre celui qui a si bien sut défendre leurs intérêts.

Le palmarès d’un ennemi de la jeunesse et des travailleur·euses

Sarkozy président, c’est un jour férié en moins, le lundi de Pentecôte, sous prétexte de financer la prise en charge des personnes âgées, suite aux nombreux décès de la canicule de 2003. C’est aussi la réforme des retraites entrée en vigueur au 1er juillet 2011, reportant l’âge légal de départ à 62 ans, et l’accès à une retraite à taux plein passée de 65 à 67 ans.

Dans les faits d’armes de Sarkozy, on peut noter également le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Mise en place depuis 2008, cette mesure antisociale a supprimé 150 000 postes de la fonction publique.

Lors de son mandat, Sarkozy va aussi mettre en place le « service garanti » dans les transports en commun, une grave atteinte au droit de grève en 2008. La loi oblige les grévistes à se déclarer individuellement 48 heures avant le début d’une journée de grève, sous prétexte de pouvoir informer les usager·es de transports en commun . Il se vante : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. »

On peut dire désormais que quand Sarkozy dort à la Santé, l’économie continue de tourner. Il peut se réjouir que les services publiques n’ont pas encore étaient assez démolis pour lui permettre d’avoir une cellule individuelle dans un milieu carcéral saturé.

Sources :

www.franceinfo.fr/france/les-tops-et-les-flops-du-quinquennat-sarkozy_61999.html

https://histoirecoloniale.net/nicolas-sarkozy-et-la/#easy-footnote-bottom-1-1823

www.mediapart.fr/studio/portfolios/sarkozy-kadhafi-les-photos-qu-ne-voit-pas-la-television