
Les températures adverses n’ont pas pu empêcher les femmes de manifester samedi 22 novembre contre les violences sexistes et sexuelles. Les organisatrices de « Grève Féministe » annoncent 50 000 personnes mobilisées à Paris, alors que des manifestations se sont tenues partout en France. D’autres initiatives auront lieu encore ce mardi 25 novembre à l’ocassion de la journée internationale de lutte contre toute forme de violence faite aux femmes.
Bravant le froid parisien, nous avons vu plusieurs centaines des femmes avec leurs propres pancartes pour dénoncer la violence de genre, au-delà des pancartes produites par « Nous Toutes » et par « Grève Féministe ». Beaucoup d’entre elles avaient la phrase « Ras le viol », en réponse aux chiffres croissants de viols et de féminicides. Le taux trop élevé des classements sans suite des plaintes pour viol ou leur requalification en simples « agressions sexuelles » provoque un sentiment d’impunité face aux aggreseurs largement partagé dans le mouvement féministe. Las Rojas a mis cette revendication au centre de son appel pour cette année « Toustes dans la rue contre l’impunité » car nous constatons et partageons cette colère contre l’absence de justice pour les victimes.
Nous avons manifesté avec l’association « Briser la loi du silence », qui s’organise contre les violences sexistes et sexuelles. Elles récoltent des témoignages, soutiennent des victimes et font des sensibilisations sur les violences de genre. Nous avons animé ensemble un cortège combatif et dynamique avec plusieurs slogans de lutte. Les plus repris ont été « Femme, vie, liberté », en solidarité avec le mouvement des femmes en Iran et aussi « A bas le patriarcat ! ». Par notre cortège et notre animation nous avons mis en avant ce que nous voulons construire. Nous militons pour construire un mouvement des femmes internationaliste, révolutionnaire, en lien avec des luttes en cours. Un mouvement des femmes qui pose le problème du caractère systémique de l’oppression des femmes dans le système patriarcal et qui s’organise de façon révolutionnaire pour jeter à la poubelle tant le patriarcat que le capitalisme.
La semaine dernière, lors de la Conférence Anticapitaliste Internationale de Socialisme ou Barbarie, notre camarade Elsa Caudron a appelé à participer à la manifestation pour s’organiser contre toutes les violences faites aux femmes, y compris celles provoquées par les guerres :
Ces dernières années, le féminisme a soulevé des millions de personnes : mouvement « Femme, Vie, Liberté » en Iran dont vient de nous témoigner Rezvan, victoire pour l’avortement en Argentine, luttes massives en Pologne pout l’avortement et en Inde contre les féminicides. Ces révoltes populaires démontrent que le féminisme est un point d’appui international pour les révolutions, dans cette nouvelle étape de la lutte des classes marquée par les crises et les guerres. Face aux luttes féministes et LGBTI, la réaction se durcit. L’ONU estime qu’en 2024, les droits des femmes ont reculé dans un pays sur quatre. Les femmes sont aux centres des tirs dans les conflits armés. À Gaza, 70 % des victimes sont des femmes et des enfants, sur plus de 69 000 morts. Le viol y est utilisé comme arme de guerre. Alors la première revendication féministe dans la période, c’est la fin de l’impérialisme et des guerres ! Continuons de nous mobiliser contre la guerre en Palestine !
La manifestation s’est aussi prononcée contre toute forme de présence de l’extrême droite dans nos luttes. Encore une fois, mais avec moins de force que les années précédentes, Némésis, collectif des femmes d’extrême droite, a voulu manifester. Nous dénonçons la scandaleuse décision de la Préfecture de Paris qui a laissé manifester ce collectif réactionnaire avec la protection de la police. Les organisatrices avaient déjà anticipé cette possibilité et elles se sont mobilisées pour empêcher l’intrusion de l’extrême droite dans nos manifestations.
Nous continuerons à nous mobiliser contre toutes les violences sexistes et sexuelles, pour en finir avec l’impunité des agresseurs. Pour un féminisme révolutionnaire, anticapitaliste et internationaliste. A bas le patriarcat !

