Budget 2026 : Les présidences des universités appliquent l’austérité du gouvernement

Dans plusieurs universités, les budgets austéritaires sont imposés anti-démocratiquent malgré l’importante mobilisation des étudiant·es.

0
2

Par Thomas Chasapis et Hamza Mouf

 

Le gouvernement Macron applique l’austérité dans les facs malgré le refus des étudiant·es

A l’université de Paris 8, le budget 2026 a été approuvé, malgré une forte opposition de toutes les forces politiques et syndicales de la fac. Le budget prévoit la suppression de trois formations de langues et 10 millions d’euros de coupes budgétaires. La présidence de l’université a choisi de faire passer le vote au conseil d’administration le vendredi 19 décembre, une semaine après une mobilisation étudiante ayant causé un décalage du vote d’austérité. Face à la demande des étudiant·es de réviser le budget et de décaler le vote au mois de janvier, la présidence de Paris 8 a eu pour seule réponse la répression. Plusieurs étudiant·es ont été victimes de violences portées par la sécurité, dont nous dénonçons la présidence de la fac comme seule responsable.

A Paris 1, la mobilisation s’est construite en opposition aux mesures austéritaires : augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiant·es étranger·es et un budget de 3 millions d’euros de coupes. Des assemblées de plusieurs centaines d’étudiant·es se sont organisées pour refuser la cure d’austérité. La seule réponse de la présidence de l’université a été la répression. Le 11 décembre, la présidence à autorisé les CRS à pénétrer dans la fac, pour interrompre l’assemblée générale des étudiant·es et personnel suite au blocage réussi du conseil d’administration. Le 18 décembre, la police a de nouveau été appelée pour réprimer le blocage de Tolbiac, en solidarité avec l’appel de la Marche des Solidarités.

Cette répression est la réaction à une mobilisation de plusieurs centaines d’étudiant·es et de personnel face aux politiques racistes et austéritaires, que la fac mène au service du gouvernement Macron. Elle est le signe que les étudiant·es imposent un rapport de force conséquent. Une nouvelle riposte est nécessaire pour relancer la mobilisation à une intensité capable de faire face à la répression dès la rentrée prochaine.

 

Une politique nationale austéritaire et de remilitarisation de la jeunesse

À l’échelle nationale, c’est 400 millions d’euros de coupes pour les universités qui sont prévues dans le budget 2026 du gouvernement Lecornu. 8000 postes de personnel seront supprimés dans l’ensemble des facs. Ce sont également les APL pour les étudiant·es étranger·es qui sont menacées. Ce budget de casse de l’université publique ne permet à aucune université de survivre à l’année 2026, creusant toujours plus leur déficit. Les facs s’en remettent toujours plus à des financements par des partenariats avec des entreprises privées ; comme avec Thalès et Safran à Paris 8.

Toutes ces mesures menacent drastiquement l’accessibilité des facs. Ce coup de force du gouvernement les poussent à une forme de privatisation forcée de l’enseignement public. L’objectif est clair : refaire de l’enseignement supérieur un cadre où ne se croisent que les élites intellectuelles de la France. Dans ce sens, l’augmentation des frais d’inscriptions des étudiant·es étranger·es à Paris 1 va clairement dans ce but. La fac se ferme peu à peu aux classes populaires telles que les réformes de 2019, Parcoursup et Mon Master, prévoyaient déjà de le faire pour renforcer la sélection. Seulement, aujourd’hui la sélection à l’entrée de l’université se radicalise en élititisation du supérieur.

Mais cette élitisation du supérieur va de pair avec le plan étatique de remilitarisation de la France. Car ce même budget 2026 prévoit notamment pour la jeunesse une remise en place du service militaire sous la forme d’un « service national volontaire » (SNV), qui n’est que la nouvelle forme du projet de loi sur le SNU. Seulement, ce dernier ne sera plus « obligatoire », mais « volontaire », enfin du moins il ne sera pas « imposé » mais s’impose comme inévitable tout de même. La casse organisée de l’université publique en France, fait en sorte de pousser les étudiant·es et tous les secteurs de l’université publique à se retrancher dans la précarité. Cette augmentation de la précarité au sein de la condition étudiante, pousse ces derniers à un ultimatum des plus abjectes : soit vivre dans la précarité, soit s’engager dans l’armée. 

De ce fait, la présence des partenariats avec les secteurs de l’armement au sein des universités publiques comme sources de financements doit retenir notre attention, car leur présence ne va pas aller dans le sens de l’amélioration de la condition universitaire, mais de plonger les universités du public dans une précarité plus grande. Avec la remise en place d’un service militaire, ce projet vient satisfaire les intérêts des entreprises de l’armement, qui voient cela comme une opportunité. Pour vendre des armes, il faut celles et ceux qui les tiendront demain. Ce risque d’un lobbying de l’armement doit être pris comme un danger au sein des universités à combattre et dénoncer, nous plongeant, nous étudiant·es dans une marche à la guerre que nous refusons. 

 

A la rentrée, reprenons la mobilisation contre l’austérité ! 

Face à l’austérité, nous devons imposer nos revendications, car ce ne sont pas les présidences des facs qui sauront répondre à nos besoins. Il nous faut des revendications par et pour les étudiant·es : 

  • Une fac libre et ouverte à toustes.
  • L’arrêt des partenariats avec des entreprises privées.
  • La fin des politiques racistes d’exclusion des étudiant·es étranger·ers.
  • Un refus d’appliquer les budgets d’austérité 2026 par les présidences des universités.
  • La fin des violences à l’encontre des étudiant.es par les forces sécuritaires des facs.

La reprise de la mobilisation dès la rentrée à l’échelle nationale est à construire dès maintenant. Elle doit imposer un programme de revendications dans l’intérêt de la majorité des étudiant·es et qui s’oppose aux politiques nationales. Nous exigeons des présidences d’universités de s’opposer au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche en refusant d’appliquer les budgets imposés, l’accès libre et gratuit à l’université pour l’ensemble des étudiant·es français·es ou étranger·es.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici