Trump bloque les pétroliers au Venezuela et augmente la tension militaire dans les Caraïbes

Les Etats-Unis lancent l'escalade impérialiste contre le Venezuela avec le blocage des pétroliers.

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Le 10 décembre, la Maison Blanche a saisi un pétrolier vénézuélien, une action qui peut être qualifiée d’exemple de piraterie internationale. Selon les autorités vénézuéliennes, le navire confisqué par l’armée américaine avait pour destination l’Asie et transportait près de deux millions de barils de pétrole vénézuélien.

Non content de cela, Trump a ordonné il y a quelques jours le blocage total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela. On estime que cette mesure affectera 40% des navires transportant le pétrole du pays sud-américain.

En réponse à cette saisie, le gouvernement Maduro a ordonné à la marine vénézuélienne d’escorter les pétroliers, ce qui augmente le risque d’une éventuelle confrontation en haute mer.

Au moment où nous écrivons ces lignes, les États-Unis continuent de commettre des actes de terrorisme d’État sur les côtes des Caraïbes et du Pacifique. Les bombardements des bateaux de « narco-terroristes » ont déjà entraîné 99 exécutions sommaires et 26 bateaux détruits.

Un des aspects qui n’est pas passé inaperçu est que Trump a changé son discours concernant les raisons d’encercler militairement et politiquement le régime chaviste. Au départ, il a invoqué la guerre contre la drogue et associé le président vénézuélien au soi-disant « cartel de los Soles », dont l’existence n’est pas prouvée.

Aujourd’hui, en revanche, il justifie le vol du pétrolier et le blocus maritime du pays sud-américain en affirmant que « nous avons été dépouillés de tout notre pétrole il n’y a pas si longtemps » et que « nous voulons le récupérer. Ils l’ont pris illégalement. Ils nous ont pris nos terres, nos droits pétroliers, tout ce que nous avions, parce qu’il y avait un président qui n’était peut-être pas attentif. Mais ils ne vont pas s’en tirer comme ça. Ils ont expulsé nos entreprises ».

Il ressort de ces déclarations que Washington remet en question les nationalisations réalisées par le chavisme en 2007, un sous-produit du cycle de rébellions populaires qui traversait alors la région latino-américaine. L’intérêt des États-Unis est de reprendre le contrôle et les opérations des compagnies pétrolières impérialistes dans ce pays des Caraïbes.

De plus, cela montre que pour Trump, le continent américain appartient à l’impérialisme états-unien, c’est pourquoi il parle de « vol de terres, de pétrole et d’expulsion des entreprises », niant le droit à l’autodétermination et à la souveraineté nationale du Venezuela.

À cela s’ajoutent les déclarations du chef de cabinet adjoint de Trump, Stephen Miller, pour qui les nationalisations chavistes ont représenté une « expropriation tyrannique (…) le plus grand vol de richesse et de propriété états-unienne jamais enregistré. Par la suite, ces capitaux pillés ont été utilisés pour financer le terrorisme et inonder nos rues d’assassins, de mercenaires et de drogues ». Ces propos, non seulement déplacés car le chavisme a nationalisé avec indemnisation (c’est-à-dire qu’il n’a pas exproprié dans un sens anticapitaliste révolutionnaire), renforcent également l’idée que le territoire vénézuélien appartient aux entreprises impérialistes et que la population de ce pays des Caraïbes est composée de criminels et de narcotrafiquants.

Cette nouvelle escalade dans les Caraïbes intervient quelques jours après la publication de la stratégie de sécurité nationale de la Maison Blanche, qui ravive la doctrine Monroe (« L’Amérique pour les Américains »).

La Maison Blanche entend même renforcer sa présence militaire dans la région. Mercredi dernier (17 décembre), elle a annoncé le déploiement de troupes américaines en Équateur pour une « opération temporaire avec l’armée de l’air équatorienne à Manta », sans préciser le nombre de militaires impliqués ni la durée de leur séjour dans ce pays d’Amérique du Sud.

Tout cela témoigne de la logique territoriale qui anime l’impérialisme dans la nouvelle phase internationale et de l’importance pour la Maison Blanche de maintenir un contrôle ferme sur son « arrière-cour », afin de consolider sa sphère d’influence face à la dispute inter-impérialiste avec la Chine.

Nous condamnons l’imposition d’un blocus de facto contre le Venezuela et l’escalade des agressions de l’impérialisme états-unien. Nous nous rangeons du côté du peuple vénézuélien et défendons sans condition son droit à l’autodétermination libre et souveraine.

Nous le faisons sans apporter aucun soutien politique au gouvernement autoritaire et bourgeois de Maduro, et nous dénonçons la droite fragile. Il est nécessaire de rester vigilant face à l’escalade des actions dans les Caraïbes et le Pacifique afin de promouvoir des mobilisations anti-impérialistes contre le gouvernement Trump dans toute l’Amérique latine, en union avec la classe ouvrière et la jeunesse états-unienne (dont une grande partie est latino-américaine).

ViaTraduit de l'Espagnol

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