Grève de l’éducation : Attal, tu casses, tu dégages !

Grande journée de grève dans l'éducation nationale.

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Ce Jeudi 1er Février, entre 20% (selon le Ministère de l’Education et 47% (selon les centrales syndicales) des travailleur.euse.s de l’Éducation Nationale étaient en grève. 15 000 étaient présentes dans la manifestation parisienne selon la CGT, où nous pouvions entendre des “Oudéa Casse-toi”, “De l’argent il y en a dans les caisses des Stanislas !”. À l’origine de ce mouvement, le “choc des savoirs”, réforme portée par Gabriel Attal lors de son bref passage au ministère de l’éducation, mais aussi pour une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail.

 

Le choc des savoirs

Nouvelle mesure du gouvernement Macron dans la lignée de Parcoursup, du Service National Universel (SNU) et de la Loi Immigration. Le Choc des savoirs vise à perpétuer la fracture de classe que représente Oudéa-Castéra, voici les principales mesures de la réforme :

  • Programme unique en primaire, même manuel dans toute la France et des prescriptions annuelles : le programme devra être suivi selon le rythme imposé par le ministère et non selon le rythme d’apprentissage des élèves.
  • Groupes de niveaux dès le collège : fin du collège unique, de quoi accentuer la division basée sur les origines sociales, derrière “un suivi renforcé pour les élèves de faible niveau”, on comprend une orientation vers des stages et des apprentissages sous-rémunérés pour les enfants d’ouvrier.e.s. dès le collège.
  • Brevet obligatoire pour passer au lycée : outil de sélection sociale pour exclure de l’éducation les élèves issu.e.s de milieux modestes, les élèves échouant au brevet iront dans des classes “prépa-lycée” pour préparer à l’entrée en seconde, l’accent ne sera pas mis sur l’enseignement des matières habituelles mais sur des projets, de la méthodologie et de l’orientation. Cette classe cul-de-sac enverra en fin d’année ses élèves vers les lycées pro, les CAP ou simple exclusion du système scolaire une fois les 16 ans atteints.
  • Au lycée de pire en pire sans nouvelles réformes : classes à 35 élèves, casse du lycée pro en baissant le nombre d’heures de cours pour les remplacer par des heures en entreprises ; face à la baisse du niveau général, tout ce qu’a promis Attal, ce sont “des I.A. pour aider les élèves”, une mauvaise plaisanterie.


Bloquer l’accès à l’enseignement supérieur, c’est stopper l’accès au savoir et à la politisation de la jeunesse, c’est créer une génération de travailleur.euse.s sans conscience de classe.

Alors que le gouvernement nous martèle sa “réindustrialisation”, nous comprenons bien que l’école n’est qu’au service des besoins du patronat en travailleur.euse.s précaires, non-qualifié.e.s et exploitables. Faute de naissances, ces dernier.e.s sont de plus en plus jeunes. Après la loi Pécresse de 2007 qui sélectionne drastiquement l’accès aux Masters, Parcoursup en 2018 qui limite l’accès à l’enseignement supérieur, c’est maintenant Attal qui vient bloquer l’accès au lycée.

 

A la rentrée : grève !

L’ambiance en salle des profs n’est pas encore à la mobilisation, la faute à une date isolée déposée par les directions syndicales début décembre. Mais il faut profiter du succès qu’a été cette journée pour lancer l’auto-organisation et la création de comités de mobilisation dans les établissements. Nous avons pu voir lors de la manifestation parisienne plusieurs cortèges de lycées et même de collèges où moins de forces militantes sont présentes pour mobiliser ce genre d’initiative. Les différentes assemblées générales locales, selon les calendriers des vacances scolaires, appellent à une nouvelle journée de grève le mardi 6 février et à la reconduction dès ce jour-là, là où les vacances ne sont pas encore proches. L’assemblée générale parisienne intersyndicale (SUD, CGT, CNT et FSU) appelle à la grève reconductible dès le lundi de la rentrée, le 26 février. Il faut se saisir de ces deux dates pour militer et préparer la grève chez les profs mais aussi les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap (AESH), les assistant.e.s d’éducation (AED), les accompagnant.e.s personnalisé (AP), les animateur.rices du périscolaire et personnels non-éducatifs, cette mobilisation n’est pas uniquement contre le Choc des savoirs mais aussi pour nos salaires et nos conditions de travail.

 

Toutes et tous concerné.e.s

Depuis la grève du 13 octobre pour les salaires, la question est toujours d’une actualité brûlante, cette journée isolée n’a rien créé et a été ignorée par le gouvernement qui continue ses offensives. La Loi Immigration et le Choc des savoirs ont le même objectif : fournir les patrons en travailleur.euse.s précaires et vulnérables. Le 19 Mars, l’intersyndicale appelle à une grève de toute la fonction publique pour les salaires.

Pour organiser une offensive efficace contre toutes les attaques du gouvernement et imposer nos réclamations, il faut préparer un plan de bataille à la base, élargir la grève pour les salaires à tous les secteurs car nous sommes toutes et tous concerné.e.s. Depuis la désindexation des salaires de 1983, le SMIC n’a fait que baisser, il devrait normalement être aujourd’hui à 2500€ nets ! Envoyer les jeunes vers les jobs précaires, c’est diminuer leurs chances d’atteindre les 64 ans et de profiter de la retraite. Créer une main d’œuvre immigrée surexploitable, c’est tirer les conditions de travail de tout le monde vers le bas.

Les collectifs de sans-papiers et les assemblées générales locales de l’éducation montrent qu’il est possible d’imposer une grève la semaine suivant la première, qu’il est possible pour les plus précaires de tenir des grèves et des luttes longues grace à la solidarité des caisses de grève.

La mobilisation massive contre la réforme des retraites les a fait trembler, la grève générale doit les briser.

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