Après la séquence électorale, l’avenir de notre classe est dans la lutte

Alors que les tractations se poursuivent à l'Assemblée après les élections législatives, l’avenir de notre classe n'est pas dans les salons, mais dans la lutte. 

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Après la publication des résultats des élections législatives, beaucoup en France se sentent  soulagé.e.s du fait que le Rassemblement National n’a pas réussi son pari d’obtenir la majorité absolue. Il s’agit d’un sentiment démocratique majoritaire contre les idées racistes d’extrême droite. Cependant, le maintien de 166 sièges par le camp de Macron et l’arrivée à l’Assemblée de 64 élus RN supplémentaires, nous montrent que l’avenir de notre classe est dans la lutte.

Sur les 577 postes de députés de l’Assemblée Nationale, le Nouveau Front Populaire atteint 184 sièges avec une participation au scrutin de 66,63%. Ce sont 63 élus supplémentaires par rapport à 2022 avec la NUPES. Ensemble, parti de Macron, maintient 166 sièges de ces 250 députés avant la dissolution. L’alliance RN-LR remporte 143 sièges, contre 88 avant la dissolution. En nombre d’électeur.ice.s, c’est le RN qui arrive en tête du second tour avec dix millions de voix avec ses alliés (près de 9,4 millions au premier tour), contre 9 millions pour le Nouveau Front Populaire (9 millions de voix au premier tour). Le parti présidentiel et ses alliés obtiennent 6,4 millions de voix.

 

Chacun voit minuit à sa porte

La gauche se présente comme gagnante du scrutin, bien qu’elle ne représente qu’un tiers de l’hémicycle à présent. Avec une campagne du second tour menée sur le thème non plus du front populaire, mais du front républicain, le Nouveau Front Populaire (NFP) perd de sa crédibilité comme opposition à Macron, en se désistant face à Darmanin et Borne. Le RN va largement surfer sur cette vague, et se tient en embuscade pour la présidentielle en 2027.

La France Insoumise passe de 75 sièges avant la dissolution à 78. Le PS double son nombre de député.e.s : 69 élus contre 31 en 2022. Les Écologistes occuperont 28 sièges, alors qu’ils en détenaient 23 en 2022. Le PCF sort perdant de l’équation, avec la défaite de Fabien Roussel dans la circonscription de Béthune, et avec 9 sièges contre 12 auparavant. Le NPA l’Anticapitaliste ne remporte pas la seule circonscription où il leur a été permis de présenter un candidat, face au RN.

Macron perd donc partiellement son pari. Il tablait sur un front républicain “ni ni” en sa faveur contre “les extrêmes”. A noter que F. Hollande, qui a permis la victoire d’ E. Macron en 2017, est placé dans le sac “extrême gauche” car intronisé dans le NFP. Le clan Macron parvient quand même à dépasser le clan Le Pen de justesse de 23 sièges. La magie a opéré grâce au désistement d’élu.e.s NFP, face à Darmanin ou Borne par exemple, quand le NFP n’a pas directement ingéré dans sa composition des macronistes comme Rousseau. 

Le RN, enivré au second tour par leurs scores aux Européennes et au premier tour, cherchent maintenant les coupables de leur revers électoral. Le chef de campagne a démissionné.

 

Fini Matignon, à quand la rue ?

Face au danger de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, en pleine situation de crise, la politique des centrales syndicales a été celle d’appeller au vote pour le front populaire, en ayant les urnes comme seule perspective, sans faire aucun appel à l’auto-organisation des travailleur.euses par eux-elles mêmes. Ce ne sont pas les appareils de la gauche réformiste qui vont nous sauver. A l’entre-deux tours, le NFP s’est contenté de suspendre le destin des travailleur.euse.s à un vote, sans proposer de mode d’action tel qu’une grève. Au dela de ce qui se passe dans le parlement, il est nécessaire de mener la bagarre contre les capitalistes et leur tentation de l’extrême droite, dans la rue. 

 

“Je me sens capable de gouverner”, le tube de l’été

A rebours de la période qui nécessitait une mobilisation par l’action et par la grève, chaque carriériste du NFP a ressorti le disque “Je suis prêt à gouverner” auprès de Macron. La FI nous avait déjà fait le coup de Jean-Luc Mélenchon premier ministre en 2022, revoilà le leader insoumis qui place avant le premier tour : « Je ne m’élimine pas, mais je ne m’impose pas« . Ils sont une palanquée à trépigner aux marches de Matignon. De Marine Tondelier, présidente des Ecologistes, à François Ruffin réélu de justesse dans la Somme, tous se sentent “capable”. Est-ce que notre cher président douchera leur ambition ? Sur la piste du bal des prétendant.e.s, il n’en restera qu’un.e. Les différents composants du NFP ont aiguisé les couteaux au second tour. Ruffin a bien stipulé qu’il ne siégeait pas aux côtés de la FI dans sa profession de foi. Quelle ingratitude, s’est écrié Adrien Quatennens, dont les alliés de circonstance de la gauche ont finalement eu la peau.

Gérald Darmanin, réélu dans la circonscription de Tourcoing face au RN grâce au désistement de la candidate NFP, a déclaré dimanche soir du second tour : « Le pays est à droite. On doit gouverner à droite”. Le ton est donné. Qu’un opportuniste du NFP, qu’un.e élu.e de droite ou d’extrême-droite deviennent premier ministre, l’infusion des idées réactionnaires et le cap capitaliste sera bien maintenu. 

 

L’avenir est dans nos luttes

Alors que nous sortons d’une séquence politique ou l’extrême droite s’est rapprochée du pouvoir, la marche des solidarités du 14 juillet a servi à exprimer dans la rue le rejet des idées racistes et colonialistes. Bien que la manifestation n’a finalement pas été autorisée par la préfecture, un défilé autour de la place de la Nation a tout de même eu lieu, pour rappeler que les travailleur.euse.s étrangers ou d’origine étrangère doivent avoir les mêmes droits que toustes.

Dans ce contexte, pour résister aux attaques capitalistes et dessiner une alternative révolutionnaire, organisons-nous ! C’est dans les grèves et dans la lutte que ça se passe. Pour faire vivre une perspective de lutte, en toute indépendance de la gauche institutionnelle, les Rencontres d’été Révolutionnaires du NPA-Révolutionnaires seront une occasion privilégiée pour oeuvrer aux rassemblement des révolutionnaires. Pour construire un parti révolutionnaire de la classe ouvrière, la seule légitime à gouverner. L’avenir est dans nos luttes !  

 

Sources

www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives2024/ensemble_geographique/index.html

www.publicsenat.fr/actualites/politique/arrive-en-tete-le-nouveau-front-populaire-decroche-entre-172-et-192-sieges-a-lassemblee-nationale#:~:text=En%202022%2C%20la%20Nouvelle%20union,si%C3%A8ges%20(31%20avant%20la%20dissolution)

www.ouest-france.fr/elections/legislatives/legislatives-le-nouveau-front-populaire-en-tete-mais-qui-pese-le-plus-au-sein-de-lalliance-ff4bfa9e-3ce3-11ef-a94b-3d33d29d1a10

www.lefigaro.fr/elections/legislatives/resultats-legislatives-2024-decouvrez-la-nouvelle-assemblee-nationale-20240707

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