Afghanistan : Nouvelles attaques réactionnaires et femmes emmurées. Retour sur les décrets adoptés par le régime des talibans

Depuis fin décembre 2024, le régime des Talibans a annoncé deux nouveaux décrets s’attaquant une nouvelle fois aux droits des femmes. C’est un nouveau stade que le gouvernement afghan a franchi ces dernières semaines en termes d’ultra-conservatisme. Que vont devenir ces femmes ?

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Par Dani L. et Thomas Chasàpis

C’est en fin d’année 2024, que le régime des Talibans met en place deux nouveaux décrets obscurantistes et réactionnaires contre les femmes. 

Une fois de plus, les femmes afghanes se voient être attaquées sur leur droits fondamentaux  Le premier décret stipule l’obligation d’obstruer et de ne plus construire de fenêtres; “par lesquelles il est possible de voir la cour, la cuisine, le puits des voisins et les autres endroits habituellement utilisés par des femmes” selon un communiqué publié le 28 décembre dernier.

Zabihullah Mujahid, actuel porte-parole du gouvernement Taliban justifie le décret car “le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes”.

Par là, le décret annonce aussi la construction de murs à “taille humaine”, et en cas de construction de nouveaux bâtiments il y a désormais une interdiction formelle à toute fenêtre dans les espaces d’habitation, uniquement  en raison des précédentes déclarations comme cités plus haut.

Le 29 décembre dernier, c’est un autre décret qui est mis en vigueur par la régime des talibans et qui fait directement échos à un autre décret datant  de 2022. 

Ce dernier énonce que les ONG désormais ne peuvent plus employer  de femmes Afghanes -sous le prétexte suivant- car le port du voile n’y est pas respecté. En 2022 la majorité des organisations  n’avaient pas pris en considération cette mesure, deux ans plus tard, elle devient obligatoire. 

Ainsi, le régime oscille entre de nouvelles mesures et le durcissement des décrets passés. 

 

L’offensive se poursuit contre les femmes, avec ces deux décrets

Malgré cela, ce n’est que la continuité de ce que les femmes afghanes subissent depuis la chute de Kaboul le 15 Août 2021. Dans ce sens, en décembre 2024  le régime annonçait l’interdiction pour les femmes de pouvoir suivre des cours au sein d’établissements médicaux privés, afin de devenir sage-femme et/ou infirmière. Ajoutons à cela le fait que les femmes Afghanes ne peuvent se faire soigner uniquement par des femmes, celà fait qu’elles sont contraintes à une précarisation forcée  de leur conditions de santé et renforce la mise en danger de leurs vies.

En Août 2024, c’est 35 autres décrets que le régime des talibans à promulgués. Parmi ces propositions, il y a plusieurs interdictions -qui paraissent tout aussi absurdes les unes que les autres- dont celle de chanter, de réciter des poèmes ou encore de lire à voix haute. En sommes, elles n’ont plus du tout le droit à la parole, de pouvoir s’exprimer, en plus de ne pouvoir disposer d’elles-mêmes.

Depuis 2024, c’est vers une objectification complète de la femme que le régime des talibans se dirige.

Car le fait de ne reconnaître aux femmes afghanes aucune qualités proprement humaines sans qu’elles ne soient subordonnées à l’activité d’un homme afghan, de ne pouvoir s’exprimer en publique ou sans l’autorisation d’une figure masculine, ou encore tout simplement d’être prisonnière de leur propres habitations. Tout cela contribue à percevoir -du point de vue des talibans- les femmes afghanes comme des animaux “domestiques”.

Seulement, tout n’est pas encore perdu pour la cause des femmes afghanes, face à ces offensives, elles ne peuvent rester passives, et font acte de résistance comme le montre le 8 mars dernier, où elles ont contesté l’interdiction de l’accession à certains espaces publiques. 

Leur remarquable résistance face à l’oppresseur masculin, ne doit surtout pas être dénaturée par l’instrumentalisation des puissances impérialistes occidentales. Qui trouvent dans cet exemple la légitimité de toute une rhétorique Xénophobe, Islamophobe ( car le régime des talibans est un régime theocratique islamique) nauséabonde, face aux minorités musulmanes de leur pays respectifs.

Alors qu’en réalité la responsabilité des événements présents provient de ces mêmes puissances impérialistes; De 1979 à 1980, ce sont bien les Etats-Unis qui avaient armé les talibans repoussant l’URSS en dehors des frontières de l’Afghanistan. Cela  nous emmène ensuite à 2001 et tout l’épisode d’affrontement entre Etats-Unis et Afghanistan pour au final laisser les portes ouvertes du pouvoir aux talibans. 

Ainsi, la population est prise au piège entre un régime réactionnaire ultra-violent aussi bien dans la répression physique que législative, et l’influence économique des pays impérialistes d’occident qui prennent un malin plaisir à décretter toujours plus de nouvelles sanctions depuis la chute de Kaboul en 2021. Ce ne sera que par la lutte des femmes et des travailleurs afghans, qui puisse amener à la constitution d’un grand mouvement de révolte et de contestation du pouvoir en place, qui aboutira on l’espère à une afghanistan féministe, socialiste et indépendante de tout imperialisme. 

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