Dans le contexte international de rivalités impérialistes qui propagent la guerre, Macron a souhaité apporter sa contribution par sa prise de parole de mercredi 5 mars. Après nous avoir fait le coup du “réarmement démographique”, le voilà qui nous appelle à laisser tomber “les dividendes de la paix” ! Comme si notre classe était accoutumée à recevoir les dividendes de quoi que ce soit ! Ce 8 mars en France, nous avons récolté les dividendes de la colère des femmes ! Ce samedi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, 120 000 manifestant.e.s ont défilé à Paris et 250 000 en toute en France selon Grève Féministe.
Les manifestantes ont exigé, par leurs chants et par la diversité de leurs pancartes, des moyens pour leurs conditions de vie : pour l’égalité des salaires, pour la santé, contre les oppressions systémiques, contre les guerres. Que ce soit pour les tâches domestiques, les situations précaires, les dégâts des guerres, les femmes sont toujours en première ligne.
Des cortèges animés et vindicatifs
Les revendications inscrites sur les banderoles et pancartes portaient beaucoup sur les demandes de justice, sur les moyens, contre l’extrême droite et contre la guerre. Sur les murs de la ville, on pouvait lire “Un fasciste à l’intérieur, un violeur à la justice”.
Dans l’appel de Grève Féministe se sont mélangé les militantes de différents collectifs, associations et syndicats. Dans la manifestation parisienne, nous avons eu un cortège très vif et animé avec la banderole de Las Rojas. Les chants et notre slogan “Contre les réactionnaires riposte des femmes et LGBTI du monde entier” ont attiré l’attention de plus d’une centaine de personnes avec qui nous avons manifesté tout au long du parcours entre Place de la République et Nation. Les slogans qui étaient les plus repris dans les chants des manifestantes étaient justement ceux contre l’extrême droite, contre Trump, contre Elon Musk et le classique “La jeunesse emmerde le Front National”. La manifestation s’est achevée à Nation par des chants antifascistes mis en musique par la Fanfare Invisible.
L’extrême droite cherche à s’imposer par la police, les militantes les repoussent !
En toute fin de cortège, le collectif Féministes révolutionnaires et le SO organisé de façon centralisée par l’organisation de la manifestation réunis dans le cadre Grève Féministe ont tenu à distance les groupes d’extrême droite qui ont essayé, tout au long de la manifestation, de perturber le 8 mars des travailleuses. La police a escorté Nemesis, groupe d’extrême droite qui n’a rien de féministe, pour leur permettre de réliser un bout de défilé en fin de journée. La police n’a par ailleurs pas hésité à matraquer des militant.e.s qui s’opposaient à la présence de collectif d’extrême droite à la manifestation. L’Etat bourgeois, par sa police, a cherché à décider qui a le droit ou non de prendre part à une manifestation ! C’est aux organisations du mouvement des femmes, héritières historiques de la création de la grève internationale du 8 mars, de décider des mots d’ordres du 8 mars. Les slogans de Nemesis et consort tels que “Anti-antifasciste” ainsi que leurs injonctions nauséabondes racistes et xénophobes n’ont aucune place dans nos espaces de lutte, comme ailleurs.
Pour la poursuite des mobilisations contre l’extrême droite et pour nos droits !
Contre toute forme de violence de genre, tant économique et sociale comme les violences sexuelles et au sein du couple, les femmes doivent s’organiser pour se constituer en sujet de leur propre émancipation. La construction d’un mouvement des femmes d’ampleur est nécessaire mais il est aussi indispensable de lier ce mouvement aux autres mouvements en lutte. Il faut combattre le patriarcat et le capitalisme pour faire tomber les deux et construire un avenir. Les luttes de notre classe sont les seules à pouvoir mettre en échec les politiques austéritaires, guerrières et impérialistes. Imposons notre propre agenda de lutte pour de meilleures conditions de vie pour toutes et tous, pour des revendications démocratiques, contre la guerre !
