
Contre le plan d’austérité de Bayrou, la riposte étudiante et lycéenne est urgente
Le 15 juillet dernier, François Bayrou, premier ministre de Macron, annonçait un plan d’austérité budgétaire « historique ». Derrière les euphémismes technocratiques, c’est un programme de casse sociale d’une ampleur inédite qui s’annonce.
Services publics, postes de fonctionnaires, aides sociales, budget des universités : tout doit être « rationalisé », « réduit », « ajusté ». En clair : on taille dans le vif, et ce sont les classes populaires et la jeunesse qui paieront.
Face à cette attaque frontale, le 10 septembre une mobilisation nationale est appelée dans plusieurs secteurs. Il est vital que la jeunesse s’y engage pleinement, avec ses propres revendications et sa propre force politique.
Une jeunesse déjà en crise : le plan Bayrou comme coup de grâce
L’austérité n’est pas une nouveauté. Depuis des années, la jeunesse subit une dégradation continue de ses conditions d’étude, de vie et de travail.
Le plan annoncé par Bayrou n’est que la poursuite logique d’une politique de saccage des services publics, accélérée par la présidence Macron. Il s’attaque directement à ce qui permet encore à la jeunesse populaire d’espérer un avenir : l’éducation, les aides sociales, le logement, l’accès à la santé.
Prenons l’exemple de l’université. Dès l’an dernier, la dotation budgétaire de l’État (SCSP)*aux établissements publics avait été quasiment supprimée, passant de 28 millions d’euros en 2021 à 235 000 euros en 2024. C’est un étranglement budgétaire volontaire. Les conséquences :
- Des bâtiments délabrés,
- Des filières menacées de fermeture,
- Des remplacements de professeur.es non assurés,
- Des services administratifs en sous effectif,
- Une précarisation brutale des étudiant·es et du personnel.
Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le plan Bayrou prévoit également des réductions drastiques dans les effectifs de fonctionnaires, ce qui affecte aussi les collèges, les lycées, les services jeunesse, les transports publics et bien d’autres secteurs. Ce n’est pas une politique « d’ajustement » mais une déclaration de guerre sociale déguisée en nécessité budgétaire.
Macron déteste la jeunesse, et la jeunesse doit lui répondre !
Depuis 2017, Macron et ses gouvernements successifs n’ont cessé de mépriser, réprimer ou ignorer les revendications de la jeunesse.
Qu’il s’agisse des mobilisations lycéennes, des mouvements étudiants contre la sélection à l’université (Parcoursup, réforme des masters), ou des protestations contre la réforme des retraites, le pouvoir a toujours été dans une logique d’affrontement.
Le plan d’austérité de Bayrou, soutenu par Macron, confirme une chose : ils veulent nous faire payer leur crise, alors même que nous n’en sommes pas responsables.
Pendant que des milliards sont engloutis dans les dépenses militaires, dans le remboursement de la dette ou les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, les jeunes crèvent sous les loyers, les jobs précaires et la dégradation de l’enseignement. Alors pas besoin de nous envoyer sur le front, en Ukraine comme ailleurs, notamment via la réforme du SNU, qui accélère la marche à la guerre.
Le 10 septembre : une date pour entrer dans la lutte
La journée de mobilisation du 10 septembre s’annonce comme la plus grosse rentrée sociale depuis deux ans.
De nombreux secteurs ouvriers seront dans la rue : enseignants, cheminots, personnels hospitaliers, postier·es, travailleuses du social… Le mot d’ordre est clair : refus de payer la facture de leur austérité.
Mais pour que cette mobilisation soit réellement massive et porteuse d’une dynamique de lutte à long terme, la jeunesse doit en faire partie. Étudiant·es, lycéen·nes, jeunes précaires et jeunes travailleur·euses : nous sommes directement concernés et nous devons être visibles, organisés, présents en nombre dans les cortèges.
Nous avons besoin d’un mouvement jeune large et combatif
La jeunesse ne doit pas se contenter de rejoindre la mobilisation. Nous devons nous constituer en force politique propre.
Cela signifie :
- Organiser des assemblées générales sur les campus, dans les lycées et dans les quartiers.
- Établir un programme de revendications spécifiques : contre la précarité, pour des financements publics massifs de l’université, pour l’abrogation des lois de sélection, etc…
- Créer des coordinations entre lycées, universités, écoles et secteurs jeunes du monde du travail.
- Préparer la suite, car une journée ne suffira pas à faire reculer le gouvernement, pour la grève reconductible.
Nos revendications, notre programme
Nos intérêts sont opposés à ceux de Macron, Bayrou et leur monde.
- Le retrait immédiat et la non application du plan d’austérité.
- Le rétablissement et l’augmentation massive des financements publics pour l’université.
- Un plan d’urgence pour le logement étudiant et jeune.
- Des embauches massives dans l’Éducation nationale et le supérieur.
- La fin de la précarité étudiante et l’instauration d’un revenu étudiant financé par l’État.
- L’abandon définitif des projets de sélection à l’entrée du supérieur (Parcoursup, masterisation, etc.).
- Le droit à l’organisation et à la représentation étudiante, contre la répression.
Une jeunesse qui relève la tête
Ils pensaient qu’après les retraites, la jeunesse allait se museler. Mais nous sommes une génération marquée par les crises, guerres, répressions et par l’avenir qu’on nous vole. Une génération qui commence à comprendre que rien ne nous sera donné, et que tout se prendra par la lutte.
Le 10 septembre, nous devrions être des milliers dans la rue. Mais ce ne sera qu’un point de départ. Le vrai enjeu, c’est de construire un mouvement étudiant et lycéen capable de durer, de s’organiser, de revendiquer, de bloquer, et de converger vers un objectif : la fin du règne Macron.
La jeunesse a une voix. Le 10 septembre, faisons-la entendre !