Dissolution annulée des Soulèvements de la Terre : un revers politique pour Darmanin

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La dissolution des Soulèvements de la Terre a été suspendue le jeudi 9 novembre 2023 et nous saluons cette décision qui va dans le sens de l’histoire pour les luttes écologiques et sociales. Nous sommes évidemment solidaires de ce mouvement de lutte et d’émancipation pour le combat écologique, plaçant la viabilité de notre modèle social écologique et agricole comme nécessité absolue à la continuation des luttes.

Les Soulèvements de la Terre ont réuni près de 150 000 signatures de soutien, dans le cadre de la contestation du décret gouvernemental annoncé par Gérald Darmanin (ministre de l’intérieur) le 28 mars dernier. Nous sommes solidaires de toutes les luttes et nous opposons à toutes les formes de répression, que celles-ci se présentent sous forme policière ou institutionnelle. C’est bien de cette seconde dont les Soulèvements de la terre sont victimes et le Conseil d’État a, pour une fois, acté que le gouvernement ne pouvait pas faire taire systématiquement tous ses opposants. Ce faisant, iels ont provoqué une large vague de soutien à travers tout le pays, renforçant la détermination des militant.e.s à résister aux oppressions dont nous sommes tous.tes victimes ces dernières années.

Voici les faits : la dissolution annoncée par Gérald Darmanin le 28 mars fait suite aux événements de Sainte-Soline et à l’action des Soulèvements de la Terre sur un chantier du cimentier Lafarge. L’action du gouvernement est aussi l’extension d’une guerre déclarée par la FNSEA aux Soulèvements de la Terre à la suite du désarmement d’une serre industrielle dans les environs de Nantes. Une fois de plus les lobbies agro-industriels et la violence d’État sont à la manœuvre afin de faire taire une contestation qui met à mal un business lucratif, jouant sur l’exploitation à outrance de la terre et de ses exploitant.e.s, premières victimes de ces lobbys censés les protéger.

La logique de criminalisation des mouvements de résistance écologique est toujours à l’œuvre : 18 militant.e.s des Soulèvements de la Terre ayant été mis en garde à vue par le parquet anti-terroriste de Paris le jour de la promulgation du décret, le 21 juin 2023. Les conseils du rapporteur public à l’adresse du Conseil d’État allaient d’ailleurs dans le sens du gouvernement et l’issue de cette situation semblait bien incertaine. La décision des juges de suspendre la dissolution, est dans ce cas particulièrement surprenante et bienvenue.

Nous n’oublions pas que cette décision est celle de la justice bourgeoise et que le recours à la loi séparatisme de façon compulsive par Gérald Darmanin et le gouvernement laisse encore une large place à la répression institutionnelle. Nous sommes solidaires du Groupe Antifasciste de Lyon et Environs (GALE) et de la Coordination Contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), dissous lors de cette même audience du 9 novembre 2023.

Pour le moment, réjouissons-nous, car la victoire des Soulèvements de la Terre, c’est notre victoire à tous.tes ! Ils viennent de nous prouver que grâce à une mobilisation massive et à la volonté collective, des victoires sont encore possibles contre la répression d’État. 

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