Flora Kessler
Malgré la pluie froide et persistante, la mobilisation du 8 mars a gagné les rues de Paris. Le changement de génération par rapport aux mobilisations des années précédentes est impressionnant. La grande majorité des manifestants étaient des jeunes femmes, certaines de moins de 16 ans. Le combat futur est assuré! Cela peut s’expliquer par le fait que le mouvement #Metoo / #Balancetonporc a mis en évidence l’épidémie de violence contre les femmes en France. On savait déjà qu’il y avait plus de 80 000 viols par an pendant des décennies. Mais ces dernières années, dans la génération « millénaire », l’accès facile à la pornographie a provoqué que la violence sexuelle entre pairs commence plus tôt.
En outre, la précarité et le manque d’emplois a provoqué la violence et la prostitution dans les quartiers où les criminels proxénètes exploitent les filles, en profitant du boom d’internet et de la consommation de pornographie. De plus, la crainte de perdre son emploi permet aux employeurs d’attaquer sexuellement n’importe quel employé. Et en plus il y a le problème de la famille, de la violence familiale, dans le cercle d’amis, qui est le produit de cette société capitaliste impérialiste inhumaine. Mais la lutte des femmes en France et dans le monde est déjà un fait historique.
De plus, il est un mouvement général difficile de contrôler par les dispositifs habituels, comme les bureaucraties syndicales et les institutions gouvernementales, alors peut-être c’est pour cela qu’il est si dynamique.
À Paris, la mobilisation était très animée, avec des slogans militants. Il y avait des processions importantes de groupes auto-organisés comme « Assemblée metoo » et le groupe latino-américaine « Alerte féministe » avec la seule batucada féministe présente, les « guarichas » avec ses bannières en espagnol qui ont pris les mots d’ordre de l’expérience Argentine « Ni una menos » (pas une de moins).
Il y avait beaucoup de femmes avec des banderoles exigeant de la justice contre les abus gynécologiques, en solidarité avec Afrin et la Palestine, pour l’égalité des salaires, etc. Les syndicats ont apporté d’énormes ballons et des camions avec des équipements sonores, mais avec peu de mobilisation et ils n’ont pas assuré la grève. Comme toujours, ils ont fait une déclaration pour apparaître comme des féministes mais rien de se mobiliser par de vrai. Cependant, il y a eu une grève effective dans certains secteurs où les bases ont réussi à l’imposser, comme dans l’enseignement public.
Les femmes ont également dénoncé les fausses promesses de Macron, qu’il a dit maintenant qu’il sanctionnera à partir de 2022, les entreprises de plus de cinquante salariés où les différences seront « injustifiables » dans les salaires entre les hommes et les femmes. Les femmes ont également demandé des ressources pour les services nécessaires pour aider les victimes de la violence.
Le gouvernement est responsable de la violence à l’égard des femmes! L’exemple le plus concret c’est qu’ils ont deux ministres accusés de viol!