Jair Bolsonaro (PSL) et Fernando Haddad (PT) ont accedé au deuxième tour des élections présidentielles avec un score de 46,62% et 28,5%, respectivement. Depuis le processus de redémocratisation, cette élection est sans aucune doute une élection historique. Depuis le processus d’impeachment de Dilma, la polarisation électorale traditionelle entre le PT et le PSDB a donné lieu a une autre polarisation inédite depuis le processus de redémocratisation.
L’offensive réactionnaire qui a donné lieu au impeachment et aux contre-réformes de Temer, appuyées par tous les partis politiques de la bourgeoisie, par le grand capital et par les médias de masses, a finit par construire une figure politique monstrueuse. Bolsonaro est un député du ‘bas clergé’ -ex capitaine de l’Armée, exclu de la force pour avoir participé d’un complot pour realiser des attentats avec des bombes dans la fin de la dictature militaire – qui defend ouvertement le régime militaire, la torture, l’extermination, le machisme, le racisme et l’attaque aux droits des travailleurs.
Bolsonaro est le produit du fureur de la classe dominante pour les contre-réformes et pour l’imposition d’une situation réactionnaire qui ne donne pas lieu à la résistance des travailleurs, des femmes et de la jeunesse. Mais il n’est pas seulement le produit d’une folie de la classe dominante. Son ascenssus est le résultat de toutes les politiques de trahison du PT, du lulisme et de l’ensemble de la bureaucratie, qui n’ont pas fait des réformes et qui ont reprimé la lutte des travailleurs et de la jeunesse quand ils étaient au pouvoir, et quand ils n’avaient plus le pouvoir, ils ont fait tout ce qui était possible pour démobiliser les luttes.
Leur tactique électorale, en lieu d’attaquer sistématiquement Bolsonaro, quand Haddad avait le deuxième plus grand temps de TV, c’était de sauver Bolsonaro avec l’idée qu’il serait plus facile de lui vaincre dans le second tour, que de vaincre n’importe quel autre candidat. En plus, quand le mouvement de femmes a organisé le #EleNao (un mouvement unitaire des femmes contre Bolsonaro qui a rassemblé un demi million de femmes dans tout le Brésil le 29 septembre), le PT et la bureacratie luliste n’ont pas fait appel à la mobilisation.
Le résultat de cette combinaison entre la crise structurelle, la politique ultra-réactionnaire de la classe dominante et les trahisons de la bureacratie luliste qui ont désarmé les travailleurs, c’est l’arrivée à une situation dans laquelle le néofascisme a été très proche de gagner les élections dans le premier tour. Évidement, la lutte des classes a le dernier mot à dire. Le point évident est qu’il ne s’agit pas des voix punitives contre le PT, qui, comme l’année 2016, sufrira une forte baisse de sa répresentation parlementaire et de ses gouvernements, mais d’une victoire de Bolsonaro dans le premier tour qui tendrait à placer un rapport beaucoup plus défavorable des forces conjoncturelles pour les travailleurs au cours de la prochaine période.
Le PSOL, malgré d’avoir été emmuré dans ces élections par la polarisation entre le néofascisme et le réformisme sans des réformes, en plus de la manque totale d’une différentiation avec le lulisme, il s’est renforcé électoralement avec une croissance de son bloque parlementaire et il a l’obligation de rediriger sa ligne politique. Pour vaincre Bolsonaro il sera nécessaire d’amener la campagne dans les rues, ceci sera l’élement decisif, sinon sa victoire est certaine. En tant que parti qui s’est renforcé dans ces élections, qui a du prestige à l’interieur de l’avant-garde de lutte et qui a besoin de jouer un rôle réel dans la lutte des classes, nous devons mettre toutes nos forces dans la mobilisation, et pour cela nous devons faire une exigence concrète parce qu’il est centrale que la bureaucratie luliste ammene la campagne électorale vers les rues.
Il ne s’agit pas d’une tactique superficielle de différenciation, mais d’une politique qui est historique dans ce moment de grand danger pour les droits démocratiques, pour les conquêtes économiques, politiques et sociales des travailleurs et des oprimmés. Vaincre Bolsonaro dans les rues et dans les urnes est une tâche historique dans laquelle nous devons y mettre toutes nos forces.