Santiago Follet
Même si Jean Castex, «Monsieur T2A», se félicite d’un «effort historique» qui «se veut d’abord une reconnaissance considérable à l’égard de celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie», la réalité montre que l’accord signé à Matignon ce lundi 13 juillet n’arrive pas à satisfaire les demandes des travailleurs et des travailleuses de la santé.
En effet, le plan «historique» du Ségur de la santé prévoit seulement deux paiements de 90 euros, quand la revendication du personnel soignant est une augmentation salariale de 300 euros pour toutes et tous. Comme l’a dit le collectif l’inter-urgences : «Ce qu’on veut, c’est de la reconnaissance, des salaires, des moyens et arrêter les fermetures de lits dans les hôpitaux.» Mais le plan proposé par le gouvernement ne reste qu’une mascarade symbolique pour s’acheter une bonne conscience sans donner de réelles solutions pour l’hôpital public.
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— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) July 12, 2020
Les directions des syndicats CFDT, FO et UNSA ont participé à cette mascarade qui cache sous la forme du dialogue social, une trahison en règle contre les hospitaliers. Une stratégie similaire à celle que la CFDT et l’UNSA avaient déjà utilisé chez les travailleurs de la SNCF et de la RATP, lors de la grève contre la réforme des retraites. De son côté, SUD et la CGT ont correctement refusé de signer l’accord, mais les deux syndicats ont participé largement à alimenter le dialogue social et à se réunir avec le gouvernement pour établir de négociations.
Si les négociations du Ségur semblent s'accélérer,elles sont encore loin d'être conclues.Les revendications du CIU n'ont toujours pas de réponses.Pas d'augmentation de 300e,un flou sur les embauches concrètes et peu de mots sur les fermetures de lits.#pasmonSégur 1/5 👇 pic.twitter.com/4kw3QeIcuy
— L'Inter-Urgences (@InterUrg) July 11, 2020
Cependant, la colère des soignants et de leurs soutiens s’exprime largement depuis le début du déconfinement, avec des actes devant les portes des hôpitaux, avec une grande manifestation nationale qui s’est tenue le 16 juin, et une autre qui a eu lieu le 30 juin. Une colère qui trouve son chemin pour s’exprimer malgré toutes les trahisons des directions syndicales et les stratégies mises en place pour démobiliser les travailleurs.
Ce 14 juillet, les soignants seront à nouveau dans la rue pour refuser le plan du gouvernement Castex-Macron, à contre-pied de la parade militaire officielle. A Paris, une manifestation se tiendra à 14h place de la République en direction de Bastille. Les travailleurs de la santé ont besoin d’un vrai plan de bataille pour dépasser les trahisons de la bureaucratie syndicale. Il faut unifier tous les secteurs en lutte pour lier la lutte pour l’hôpital public de la lutte contre les licenciements, avec les sans-papiers et les secteurs mobilisés contre les violences policières et le racisme. L’unité dans la rue est nécessaire pour unifier notre classe contre le gouvernement des riches.