Nous nous sommes rendus ce 18 novembre, au Ministère d’in-justice pour exiger justice pour Julie. En 2008 elle était sous traitement d’une maladie connue comme tétanie, caractérisée par des crises de spasmophilie. Alors qu’elle avait 13 ans, la jeune fille a été récupérée de son établissement par les pompiers lors d’une de ses crises . Un des jeunes fonctionnaires s’´est permis de prendre son téléphone et a commencé à la contacter “amicalement”. Un jour on est venu la chercher chez elle pour faire une balade et Julie a été amenée chez un pompier de 20 ans qu’il l’ aurait amenée chez lui. Elle a été violée par cet homme et deux de ses collègues militaires à cette occasion. Par ailleurs, tous étaient au courant de la maladie qu’elle subissait.
En 2010 Julie avait 15 ans. Elle décide de briser le silence et se confie à sa mère en lui disant avoir été victime de viol en groupe, plusieurs fois par les fonctionnaires en question. Elles portent plainte et le processus dure 10 ans. De 20 pompiers accusés, la justice en a identifié seulement 3 pour agression sexuelle. Julie et sa famille continuent à se battre pour faire justice, mais il y a des sequelles. La jeune fille a fait des tentatives de suicide qui l’ont laissé handicapée à 80%.
Sa famille a organisé une mobilisation le 12 novembre dernier devant la cour d’appel de Versailles où elle a reçu la mauvaise nouvelle de la part de la justice qui a retiré la qualification de viol à l’affaire judiciaire. “Nous continuerons à nous battre pour Julie et contre cette injustice”, à déclaré Corinne, mère de Julie.
La France met en question le consentement pour libérer les pédocriminels
Autre décision qui s’ajoute à cette colère, c’est la décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris qui lors d’un cas a validé le critère de la profondeur de la pénétration pour déterminer s’il s’agit d’un viol. C’est le genre d’appréciations juridiques dont la justice française prétend nous habituer et au passage, envoyer un message très clair de complicité aux violeurs.
Tout ça n’aurait pas été possible sans l’intervention préalable de la nouvelle ex ministre Marlène Schiappa. Sa proposition de loi en 2018, a supprimé l’âge de non consentement permettant l’impunité totale pour la pédocriminalité, comme c’est le cas aujourd’hui.
Seulement avec la mobilisation et la pression pour obtenir justice nous allons changer les lois d’un système patriarcal et capitaliste.
Nous nous sommes mobilisées pour Adriana Sampaoi et grâce à cette force, le tribunal a déclaré la défense légitime de sa fille auprès de son mari violent. Cette femme brésilienne sans papiers est passé deux ans en prison, mais la décision du tribunal constitue une précédente, puisque d’habitude l’état condamne les victimes. Nous nous sommes concentrés plusieurs fois face aux tribunaux pour demander justice pour Adriana, aujourd’hui ça veut pour Julie et pour toutes les victimes. C’est le chemin à suivre pour finir avec la violence, les féminicides, le viol encore impunis dans la République du patriarcat. Nous savons que la lutte paie et nous ne lâcherons pas!